Dans sa mission d’appui à la lutte contre les produits pharmaceutiques contrefaits ou avariés, conformément à l’article 30 du décret 2015-0400/P-RM du 04 juin 2015, une équipe d’intervention de l’antenne de l’Office Central des Stupéfiants (OCS) de Sikasso a procédé, le mercredi 03 juin 2020, à la saisie de 4 cartons d’amoxicilline, 54 cartons de paracétamol, 40 cartons de Cevemac liquide, selon un communiqué de l’OCS. Ces produits pharmaceutiques contrefaits ont été saisis dans le quartier Bougoula de Sikasso au cours du déchargement d’un camion 10 tonnes immatriculé BC 0520 MD devant un magasin.
Dans ce communiqué dont une copie nous ai parvenue à la rédaction, les investigations ont permis d’interpeller le chauffeur du camion Abdrahamane Sanogo, le convoyeur du camion Boureima Zono de nationalité burkinabé, Seydou Coulibaly, le magasinier et Adama Bagayoko qui ont été conduits dans les locaux de l’antenne de l’OCS pour les besoins de l’enquête. Interrogé, dira-t-il, le chauffeur affirme que les produits ont été chargés au marché Dabanani de Bamako et seraient destinés au Burkina Faso. A en croire le document, les propriétaires se trouveraient à Bamako, Sikasso et Bobo Dioulasso. « Le mode opératoire laisse apparaitre un trafic illicite international de produits pharmaceutiques contrefaits entre le Mali et le Burkina Faso car les mises en causes ne disposaient d’aucun document officiel des structures sanitaires, notamment la Direction de la Pharmacie et du Médicament et l’Ordre des Pharmaciens du Mali. » a-t-il déclaré. Et d’ajouter que c’est ainsi que l’antenne OCS de Sikasso a adressé une réquisition à l’ordre des pharmaciens de Sikasso qui confirme dans son rapport que les produits saisis n’ont pas respecté le schéma d’approvisionnement normale et de surcroit sont détenus par des personnes non autorisées ce qui est une violation des dispositions légales relatives à l’importation et à l’exportation des produits pharmaceutiques ainsi qu’aux missions de l’ordre des pharmaciens. « Au regard des indices concordants et des aveux du chauffeur et du magasinier, des convoyeurs, les mises en cause seront présentés au procureur du tribunal de Grande instance de Sikasso, pour trafic illicite international de produits pharmaceutiques contrefaits et exercice illégal de profession de pharmacien conformément aux dispositions de la loi n°85-41-AN-RM du 14 mai 1985 portant autorisation de l’exercice privé des professions sanitaires au Mali. », a-t-il précisé. Toutefois, a indiqué le communiqué, l’enquête se poursuit à Bamako pour identifier et interpeller d’éventuels complices ainsi que la société pharmaceutique qui serait pourvoyeur du marché noir.
Moussa Dagnoko