Sensibilisation sur les risques de l’immigration irrégulière : La jeunesse de la commune urbaine de Diré largement édifiée

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La jeunesse de la commune urbaine de Diré a été largement édifiée sur les risques de la migration irrégulière et les avantages de celle dite régulière à travers les voies légales.

Dans le cadre de la délocalisation de l’édition 2010 de la campagne nationale d’information et de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière, une mission du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine s’est rendue du 10 au 15 janvier dans la commune urbaine de Diré, située dans la région de Tombouctou.

Pour atteindre les objectifs de la campagne, la journée a été marquée par plusieurs activités dont la plus importante a été la conférence – débats sur le thème ‘’les risques de la migration irrégulière : quelle solution ?’’. Placée sous la présidence du conseiller aux Affaires administratives du gouverneur de la région de Tombouctou, Boukary Koïta, la conférence qui a eu lieu le jeudi 13 janvier dans la nouvelle salle des spectacles de Diré, a enregistré la présence du maire, Kalilou Touré, du chef du bureau des statistiques, Hama Cissé, des membres de la délégation du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Il y avait en outre Moussa Léo Kéita ainsi que le préfet de Diré, Dramane Coulibaly.

Kalilou Touré, maire de la commune urbaine de Diré, s’est réjoui du choix porté sur sa commune. ‘’Le thème de la journée nous interpelle tous’’ a t-il indiqué. Le chef de mission, Hama Cissé, a rappelé les objectifs de la campagne nationale d’information et de sensibilisation qui consiste à protéger la jeunesse contre les risques de la migration irrégulière d’une part et, d’autre part, lui expliquer les avantages de la migration régulière.

Pour le conférencier, Abdoulaye Kouroukoye Touré, il s’agit d’amener la jeunesse et les migrants potentiels à prendre conscience des risques et les dangers de la migration irrégulière et les avantages d’une migration respectant les lois et les règles des pays de transit et de destination. L’atteinte de ces objectifs, dit-il, nécessite le concours et l’implication de tous. ‘’Le Mali est un pays de vieille tradition migratoire’’, ajoute-t-il. En effet, il ne s’agit pas de mettre fin au phénomène migratoire mais de persuader la jeunesse à travers les actions de sensibilisation et l’information à entreprendre par des voies légales, a-t-il affirmé.

Créer les conditions réelles pour une migration régulière !

Selon les statistiques de la Délégation générale des Maliens de l’extérieur (DGME), il y a environ 4 millions de Maliens à l’étranger, soit le tiers de la population, sur lesquels 3 ,5 millions séjournent en Afrique et 2 millions en Côte d’Ivoire. Les raisons de ce flux migratoire sont, entre autres, le manque d’opportunité d’emplois rémunérateurs pour les jeunes, la pauvreté et l’enclavement. Il a ensuite rappelé les efforts consentis par les autorités à travers le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration et les différentes institutions qui interviennent dans le domaine.

Pour Abdoulaye Kouroukoye Touré, notre pays est confronté depuis 2005 aux conséquences désastreuses des migrations irrégulières. Le nombre de refoulés et d’expulsés, des disparitions, voire des morts avérés dans les océans ou à travers le Sahara a accru. En 2008, la DGME a enregistré quelque 1410 expulsés et refoulés provenant de la Lybie, de l’Espagne et de la France.

Les débats ont porté, entre autres, sur les conséquences néfastes de la migration irrégulière, les avantages émanant de la migration légale, le rôle des différentes structures qui interviennent dans la gestion du phénomène migratoire et les efforts consentis par les autorités pour résoudre la  problématique de la migration. Les échanges ont permis à la population de Diré de découvrir le Centre d’Information et de Gestion des Migrations- CIGME -qui a pour objet de concrétiser la volonté du Mali par rapport à la problématique de la migration dans toutes ses dimensions.

Près de 3000 personnes ont eu des entretiens et conseils porteurs sur l’émergence de projets professionnels et des informations sur les services offerts par d’autres organismes. Ainsi, le CIGME appuie également les associations de migrants à travers la formation et l’offre d’emplois au Mali et ailleurs. 25 jeunes ont bénéficié de la formation dans les écoles sous-régionales du Sénégal, du Niger et du Burkina Faso. 38 projets de réinsertion ont été validés, 16 personnes ont été réinsérées.

A ceux-ci s’ajoute l’envoi de 29 travailleurs saisonniers en Espagne dans le cadre de l’opération de 2009, dont 19 sont retournés avec des contrats de travail pour séjour prolongé. Dans le domaine de l’accueil et de la réinsertion socioprofessionnelle selon le conférencier, 32 associations de migrants et de rapatriés ont bénéficié de l’appui du gouvernement du Mali.

Oumar Maïga, un intervenant, a recommandé au gouvernement de créer plus d’emplois pour les jeunes. Quant à Cheick Hameye Diarra, il a fait état des humiliations dont les Maliens sont victimes lors des rapatriements.

Répondant aux questions, Hama Cissé a estimé que le rôle du CIGME n’est pas de freiner la migration mais de créer les conditions réelles pour une migration régulière en recherchant des solutions au phénomène migratoire, en appuyant la création d’emplois pour les jeunes. De l’avis de Moussa Léo Kéita,  la migration régulière permet aux migrants de bénéficier des avantages de la sécurité sociale, de l’INPS.

Les activités se sont poursuivies à travers le match de football qui a opposé le Racing Club de Diré, 2ème division et le cadet qui s’est soldé par un score vierge. La journée a pris fin par la soirée culturelle animée par l’ensemble culturel de Diré qui, à travers un sketch inédit, a présenté les risques de la migration irrégulière.

Ousmane Coulibaly Envoyé spécial à Diré

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