Ségou : les banques qui tuent les vieux.

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Cela peut être bien étonnant.  Et pourtant cela s’explique par le comportement discriminatoire de certaines banques de Ségou où il ne fait pas bon d’avoir 65 ans et plus. Peut-être que les agents des dites banques et leurs maitres de la BCEAO ne souhaitent pas avoir le même âge  sinon il est impensable de prendre une mesure si impopulaire voire insultante. De quoi s’agit- il ? Plus d’un semestre, trois institutions bancaires de Ségou s’interdissent d’octroyer des prêts à leurs clients de 65 ans et plus à condition que ceux-ci appuient leur dossier de prêt par un certificat médical. Puisqu’à l’impossible, nul n’est tenu, ces pauvres vieux sont obligés de se soumettre à cette nouvelle condition qui ne les honore pas. Or, cette visite médicale est chiffrée à 10.000 F dont l’intéressé n’est pas d’avance informé. Le mécanisme est le suivant : une que le prêt est demandé ,  le demandeur est muni d’une fiche où il se rend à la sonavie qui à son tour renvoie pour la visite médicale auprès du docteur chargé de l’AMO installé à la caisse de retraite .  Période d’angoisse que ce moment de la visite médicale où le pauvre vieux se voit victime de son âge  et proposé à la mort. Encore qu’il faut attendre souvent plus d’une semaine pour avoir la réponse issue de tractations entre la banque et le siège de la sonavie de Bamako.

Face à cette nouvelle condition imposée par les banques, nombreux sont les clients de cette échelle qui sont désemparés. Les banques elles même disent que cela découle de mesures prises par la BCEAO pour laquelle la solvabilité des vieux de cet âge est nulle. A supposer même que cela soit, il y a à noter que certaines banques y mettent du zèle en se singularisant et plongent du coup leurs  clients dans une sorte de panique morale. Certains clients ont préfère renoncer à solliciter le prêt pour ne pas s’adonner à une pratique déshonorante, discriminatoire et inacceptable. Complicité ou connivence des banques et de la sonavie, le client y perd toujours. Que dire de ce pauvre vieux qui pour un prêt de 50.000 FCFA  laisse plus de 12500 FCFA à la sonavie  et pour cet autre qui pour 200.000 FCFA perd 16250 FCFA. Cela sans compter les taxes de la banque. Pauvres vieux, c’est dur ! Parce que  vous êtes tous condamnés à mourir. Et si seulement, ces messieurs pouvaient se rappeler que le fruit vert peut  tomber avant le fruit mûr. C’est vraiment dommage de constater que ces institutions bancaires de Ségou font peser sur leurs clients un climat de stupeur, d’angoisse et d’impuissance.

Messieurs les banquiers de Ségou, messieurs de la  BCEAO et de la sonavie, du respect pour les pauvres vieux que vous ne devez pas chercher à assassiner.

Abdoulaye Yérélé

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