Ségou : Le Garde des Sceaux donne le ton de la 1re conférence annuelle de l’administration pénitentiaire

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L’idée est porteuse d’espoir : la conférence annuelle de l’Administration pénitentiaire et de l’Administration surveillée. Pour sa première édition, les attentes ont été comblées avec comme thème central ’’L’humanisation de nos centres de détention conformément aux règles Nelson Mandela, une exigence qui s’impose à tous ».

Pour sa première sortie sur le terrain, le nouveau Ministre de la Justice, Garde des Sceaux était à Ségou. C’est à la faveur de la conférence annuelle de l’Administration pénitentiaire.

Première du genre depuis la création, il y a 27 ans, de ce service du Département de la Justice, la rencontre en question a regroupé, les 7 et 8 décembre 2017, à Ségou, les Directeurs régionaux et les Régisseurs des Maisons d’arrêts du Mali.

Ainsi, la cérémonie d’ouverture officielle des travaux, marquée par la présence des autorités administratives locales, les partenaires et de nombreux participants,  a enregistré la participation effective du nouveau Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maïga. Dans la capitale des Balanzans, les acteurs de l’Administration pénitentiaire ont traité le thème axé sur « L’humanisation de nos centres de détention conformément aux règles Nelson Mandela, une exigence qui s’impose à tous ».

Dans son intervention, le Ministre Hamidou Younoussa Maïga, a tenu à rappeler qu’à l’instar des autres pays, ‘’le Mali, dès son accession à l’Indépendance, a souscrit aux recommandations des différents traités  et conventions internationaux relatifs au respect des Droits humains’’.

Et au Garde des Sceaux de faire remarquer que notre pays s’est engagé à améliorer le système répressif en général et  en particulier son système carcéral  qui se compose aujourd’hui de 59 établissements pénitentiaires.

De ce fait, explique-t-il, ‘’pour mieux répondre aux engagements issus de ces accords et traités internationaux, il est nécessaire de repenser notre système pénitentiaire, confronté à de nombreux défis, aussi bien en matière d’organisation, de sécurité que d’infrastructures’’.

Profitant de cette tribune, le Chef du Département de la Justice soulève des interrogations : Quelle organisation architecturale devons-nous donner à notre système pénitentiaire pour qu’elle réponde aux normes internationales, tout en tenant compte de l’évolution de notre société ? Comment répondre aux défis sécuritaires liés, d’une part, à l’apparition des phénomènes du terrorisme, du trafic de drogue, du blanchiment d’argent, de la traite des personnes et autres crimes à caractère transnational, d’une part et,  de l’autre, à la complexité des outils et des modes opératoires utilisés par les criminels des temps modernes ?

Le Ministre de la Justice a fait cas également de la surpopulation carcérale  dans les établissements pénitentiaires. Selon lui, ‘’cette situation constitue une autre  préoccupation majeure, avec des locaux exigus, vétustes et insalubres,  des détentions prolongées en violation de la loi et des normes en deçà de celles admises sur le plan international’’.

Une réponse aux difficultés

Organisateur principal de cette première 1re  conférence annuelle, le Directeur de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée, Ibrahim Tounkara, est conscient de l’immensité de sa mission.  De prime à bord, il a tenu à rendre un hommage mérité à l’ancien Ministre Me Mamadou Ismaël Konaté qui, selon Ibrahim Tounkara, a été ‘’d’un  apport inestimable dans  la conception de cette rencontre pénitentiaire’’.

Magistrat de son état, Ibrahim Tounkara dit avoir  pris l’engagement de faire de la rigueur, de l’intégrité, du professionnalisme, de l’équité et de l’humanisme, les principes qui  fondent son action à la tête de la DNAPES. « J’ai très vite eu la ferme conviction que l’atteinte des objectifs au niveau de l’Administration pénitentiaire et de l’Education Surveillée passe nécessairement par l’appui des partenaires techniques et financiers », a-t-il lancé.

Le Directeur de la DNAPES a la ferme conviction que  le  ‘’Projet Prison Mandela’’ est la meilleure réponse aux difficultés rencontrées au niveau des centres de détention et de l’Administration pénitentiaire’’.

Pour ce faire, précise-t-il, le projet en question porte sur 25 prisons qui vont bénéficier des meilleures conditions de travail et d’hébergement.

En pratique, souligne-t-il, ‘’au cours de cette conférence, les participants  auront du bonheur à mieux connaitre les effets de ce projet sur l’amélioration des conditions de vie en milieu carcéral. Ce projet contribuera au renforcement de l’Etat de Droit au Mali’’.

 

Un Directeur en phase avec son personnel

S’adressant à l’assistance, en particulier, le personnel de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée, le Directeur national, Ibrahim Tounkara, a salué le travail abattu au quotidien avec succès. « J’ai voulu cette rencontre pour être plus proche de ces hommes et femmes  qui  sont mes collaborateurs ; j’ai voulu cette rencontre pour magnifier le personnel pénitentiaire qui  n’a d’autre mission que de mettre la société à l’abri de la terreur des individus en conflit avec la loi et de les préparer en retour dans la communauté ».

Plus loin, Ibrahim Tounkara dira que les Maliens dorment ; car, les forces armées et de Sécurité traquent jour et nuit les terroristes. « Les Maliens dorment aussi ; car, ces individus traqués sont gardés en des lieux sûrs sous la surveillance de ces braves hommes et femmes de l’Administration pénitentiaire et de l’Education Surveillée au prix de leur vie », a-t-il souligné.

Le Chef de l’Administration pénitentiaire a manifesté toute sa compassion aux acteurs : « J’ai une pensée pour notre regretté Kola Sofara qui a perdu sa vie à la Maison centrale d’Arrêt de Bamako, en voulant s’opposer à l’évasion d’un détenu dont le nom a dépassé nos frontières. Je prie pour le repos de son âme. J’ai une vive émotion et une pensée préoccupante pour le Surveillant Abdoulaye BISSA, enlevé suite à l’attaque de la prison de Banamba par des Hommes armés ».

En initiant cette rencontre, le Directeur de la DNAPES voulait surtout instaurer un cadre de concertations afin d’écouter, discuter, échanger et agir.

L’amélioration des conditions préoccupe le Directeur Ibrahim Tounkara et c’est avec une grande fierté et un immense bonheur qu’il a énoncé la construction de la nouvelle prison de Bamako à Keniéroba avec une capacité de 2 500 détenus. « Cette œuvre gigantesque dont les travaux ont été lancés le 21 août dernier disposera de cinq (05) quartiers  dont un V.I.P, un Bloc administratif, une Infirmerie, une Bibliothèque, des salles de sports, des lieux de culte, des ateliers de formation ; bref, toutes les exigences des normes internationales», a-t-il annoncé.

Suivant ses propos, ce projet, financé intégralement par le Budget national, dénote à suffisance le souci ardent du Gouvernement malien d’améliorer les conditions de détention. Et de réitérer la ferme assurance que l’Administration pénitentiaire et de l’Education Surveillée continueront à œuvrer inlassablement à l’amélioration effective des conditions de vie en milieu carcéral.

A la cérémonie d’ouverture de la rencontre, le Maire de la Commune urbaine de Ségou, Nouhoum Diarra, et les Représentants de Global focal Point et l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas ont salué à sa juste valeur l’organisation d’une telle rencontre.

Samba Sow, Envoyé Spécial

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