La commune urbaine de Ségou a abrité les 7, 8 et 9 septembre deux cadres de concertations sur la paix et la cohésion nationale. Des participants venus des cercles de la région de Mopti et de Niono, Macina et Tominian dans la région de Ségou, se sont prêtés pendant 2 jours à la réflexion et à l’identification de solutions durables aux conflits intra et intercommunautaires dans lesdits cercles.
À cette rencontre, ils étaient plus de 140 y prendre part. La rencontre initiée par le Centre pour le dialogue humanitaire, sur financement du royaume des Pays-Bas, a été accompagnée par le ministère de la Réconciliation nationale. À la suite de cette rencontre, une journée d’échanges, d’information et de sensibilisation sur la mission d’appui à la réconciliation et les équipes d’appui s’est tenue le samedi 9 septembre, au même lieu que la précédente session, c’est-à-dire dans la salle de conférence du gouvernorat de Ségou. Les travaux de cette journée ont enregistré la participation d’une quarantaine de délégués venus des 7 cercles de la région de Ségou.
Les délégués, choisis sur la base de leur influence sociale et leur implication dans la gestion des conflits dans leurs cercles, étaient surtout composés de responsables de la société civile. Il s’agit notamment des chefs de villages, leaders religieux, communicateurs traditionnels et journalistes. Organisée par le ministère de la Réconciliation nationale en partenariat avec la mission d’appui à la réconciliation et le Centre pour le dialogue humanitaire, cette rencontre d’une journée était elle aussi accompagnée par le royaume des Pays-Bas.
Cette rencontre à Ségou a réuni de façon spécifique des acteurs venus des communes de Douentza, Tenekou, Mopti, Djenné, Youwarou, Koro, Bankass, Ké-Macina, Niono et Tominian. Aux participants, le chef de la mission du Centre pour le dialogue humanitaire, Hama Amidou Diallo, a situé le cadre de la rencontre. Selon lui, l’étape de Ségou, tout comme celle de Mopti, se situe dans la logique des actions conduites portant sur la promotion du dialogue social au sein des communautés, à travers les rencontres intra et intercommunautaires organisées au niveau des villages, des fractions, des communes, des cercles et dans les chefs-lieux de régions. La finalité devrait être la sauvegarde de la paix sociale et la consolidation du vivre ensemble.
Quant au chef de cabinet du ministère de la Réconciliation nationale, il a salué la tenue de cette rencontre à Ségou, tout en affirmant qu’elle vise à renforcer les actions menées par son département dans le cadre de sa stratégie de réconciliation. Il a par ailleurs exhorté chacun des participants à s’invertir pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence. Le gouverneur de la région de Ségou, Georges Togo, qui présidait la rencontre, était tout heureux de voir des communautés du Mali se réunir à Ségou pour se pardonner et construire une paix durable dans leurs localités respectives, sur des valeurs sociétales.
À la fin des travaux, le vendredi 8 septembre, les participants ont élaboré une série de recommandations rentrant dans le cadre du processus de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Il faut préciser que la rencontre de Ségou a surtout regroupé des acteurs des communautés, Bamanan, Peul et dogon des cercles cités plus haut.
Pour ce qui concerne la journée d’échanges, d’information et de sensibilisation, sur la mission d’appui à la décentralisation tenue le samedi 9 septembre, elle intervient après celles tenues dans les régions de Mopti, Tombouctou et Kidal. Pilotée par le ministère de la Réconciliation nationale, la rencontre de Ségou a vu la participation du chef de la mission, Modibo Kadjogué, du chef de cabinet du ministère de la Réconciliation nationale, colonel Moussa Zabou Maïga, du gouverneur de Ségou, de l’opérateur économique Djadié Bah de Niono, lui-même président du comité de suivi des actions de paix et de réconciliation dans son cercle, et bien d’autres personnalités de la région de Ségou.
Le chef de cabinet du ministère de la Réconciliation était tout ému de présenter aux participants à la rencontre, les missions de son ministère et les objectifs de la mission d’appui à la paix et à la réconciliation nationale. Il a ajouté que c’est conscient du fait que l’Etat, à lui seul, ne peut ramener la paix sans l’implication des communautés à la base, que le département de la Réconciliation nationale a mis en place la mission d’appui à la réconciliation. Pour la meilleure fonctionnalité des objectifs de cette cellule, il a été décidé de créer des équipes régionales d’appui, dans toutes les régions du Mali.
C’est pourquoi, la conclusion de Ségou devrait être la proposition de personnalités morales engagées dans le sens de la cohésion sociale, pour la mise en place de l’équipe régionale de Ségou, composée de 7 membres. Il s’agira pour cette équipe, une fois installée, de s’atteler à des actions de prévention et de gestion des conflits dans tous les cercles de la région.
Avec la tenue de ces deux rencontres à Ségou, on peut dire que Ségou était devenue la capitale du dialogue humanitaire des régions du centre du Mali. Il faut rappeler que la région de Ségou a été touchée par des conflits intra et intercommunautaires, notamment dans les cercles de Macina et de Niono. Aussi, le cercle de Tominian a reçu des personnes déplacées suite à des conflits du même genre dans la région de Mopti.
Douba DEMBELE