Route Bafing-Kenieba-Falémé : La qualité des travaux en cause

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Les travaux de construction de cette route sont en cours. Deux entreprises sont concernées par les dits travaux. Il s’agit d’une Entreprise Japonaise qui fait les Ponts au nombre de 3 et l’Entreprise Chinoise COVEC qui fait les terrassements et la couche de revêtement. Si pour l’entreprise Japonaise, les travaux se font correctement, tel n’est pas le cas pour l’entreprise Chinoise COVEC.             

La qualité des travaux est mise en cause en beaucoup endroits, par la manière de travailler des Chinois.

C’est quoi cette tricherie démasquée?                         

En effet, dans les cahiers de charge, il est dit que le compactage du remblai se fera par couches successives de 20 cm sur une épaisseur totale de 60 cm. Malheureusement, tel n’est pas le cas, depuis le démarrage des travaux. La couche de remblai est compactée en une seule fois sur une épaisseur de 60 cm. Toute chose qui a comme conséquence de produire une couche de base moins compactée, donc présentant des poches par lesquelles l’eau s’infiltre à partir de la terre naturelle d’en bas, provoque un gonflement de la couche de fondation, tout en anéantissant sa capacité de portance. Ensuite des points faibles se créent et s’élargissent avec le passage des véhicules. Ce phénomène aura pour conséquence de détruire la route en un temps record.                                         

Autre phénomène observé dans les travaux,  c’est la stagnation de l’eau au bas des remblais qui produira à la longue les mêmes résultats que ceux précédemment décrits.                                             

Cette mauvaise façon de travailler rapporte à l’Entreprise en plus de sa marge bénéficiaire les 2/3 du montant prévu pour ce poste de terrassement. Car au lieu de faire 3 séries de compactage sur une longueur de 200 Km, l’entreprise n’effectuera qu’un seul passage, ce qui lui fait une économie en gasoil, en temps d’utilisation des engins, en économie du nombre d’essai à réaliser sur la plateforme, en salaire des ouvriers, etc.

Au bas mot, sur le marché de 30 milliards, l’entreprise réalisera à ce rythme une économie de 10 milliards environ en plus de sa marge normale. Dans le milieu des responsables de COVEC, on murmure que les représentants des Cabinets CIRA (Mali) et A.I.C. Projetti (Italie) chargés du contrôle ont rouspété en vain, la direction Nationale des routes est restée imperturbable sur la question. Dans le même milieu, on rapporte que cette manne financière est partagée entre les responsables nationaux du Ministère de l’Equipement et de la direction Nationale des routes. Chacun de ces responsables sait ce qui se passe, sans réagir. Ce qui confirme à notre avis qu’il y a une OMERTA dans cette affaire. Il y a lieu de faire une contre-expertise sur ces travaux de terrassement si le Mali veut rester crédible, dans cette affaire. Sinon les spécialistes du domaine pensent informer les bailleurs de fonds sur la question, si le Mali ne prend pas ses responsabilités. Comment se fait-il que les responsables nationaux du Ministère de l’Equipement de la Direction Nationale des Routes et COVEC continuent à tromper ATT et tout le peuple malien ? Le dernier cas, c’était la route Bamako-Kangaba, où ATT au cours de sa traditionnelle causerie BARO a vilipendé le Maire de Bancoumana pour avoir réclamé son dû à l’Entreprise COVEC, parce que les textes de la décentralisation et l’Arrêté d’Exonération établies pour les dits travaux le prévoyaient ainsi. Par des « arguments fallacieux », ils ont tronqué les informations à l’endroit du Président ATT, qui par la suite n’a rien voulu comprendre.                           

Alors qu’en fait, c’est COVEC qui a traduit le Maire en justice, pour avoir réclamé les taxes relatives aux matériaux de carrière à l’Entreprise, et pour la première fois que la justice malienne a bien tranché, c’est COVEC qui a perdu le procès – ce fut un tôlé lorsque le Maire a voulu exécuter la grosse. Voilà ce qu’on a rapporté à ATT : le Maire a fait arrêter les travaux de route Bamako – Kangaba.       Il aurait été plus responsable que les Techniciens disent tout simplement que COVEC doit payer les taxes relatives aux matériaux de carrière.           

Voici comment COVEC triche pour renflouer les poches des responsables nationaux des Routes et du Ministère en charge des travaux de route. Le Président ATT s’est investi depuis son arrivée au pouvoir pour faire du Mali, un pays désenclavé intérieurement et extérieurement à travers son Programme de Développement économique et social (PDES). Mais force est de reconnaître, aujourd’hui, que les travaux qui se déroulent un peu partout avec COVEC méritent une contre expertise pour en avoir le cœur net et la tête haute auprès des bailleurs de fonds. Dans la N° 2893 du Mardi 29/06/2010 du journal Info-Matin, Sekouba SAMAKE disait par rapport à l’état de dégradation de la route Diéma-Kayes que l’Etat Malien restait entièrement responsable du fait du choix opéré à l’époque. C’est le manque de vrais suivis sur la route Bafing- Falémé qui sera la cause du fiasco annoncé. Les Bureaux de Contrôle en charge des travaux n’ont pas pu dénoncer énergiquement l’OMERTA, pour ne pas se voir exclus des prochaines consultations. Il y a donc urgence en la matière, car c’est un Togolais qui assure le contrôle sur place en tant qu’employé du Bureau CIRA. Après ses travaux, il s’en ira et bonjour les dégâts pour le peuple malien.  

Tibou S. DIALLO         

Ingénieur de route, Originaire de Keniéba et résident en Guinée

 

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