Du 17 au 18 décembre 2015 s’est tenu au Centre Gabriel Cissé de Ségou, un atelier d’échange avec les organisations faitières des médias et leurs membres afin d’évaluer leurs besoins d’accompagnement en terme de réseautage/coopération. Cet atelier est organisé par l’Ong Genovico (Gestion non violente des conflits).
Ont participé à cet atelier une trentaine de personnes dont des journalistes des radios des régions de Sikasso et Gao ainsi que des organisations faitières des médias : Urtel, Maison de la presse, Odep (Observatoire pour la déontologie et de l’éthique de la Presse), Ajpv (Association des journalistes pour la paix et la non violence) venus de Bamako et la Coraloka (Coordination des radios locales de Kadiolo) de Kadiolo. L’atelier a pour objectif principal d’échanger avec les organisations faitières des médias et leurs membres afin d’évaluer leurs besoins d’accompagnement en terme de réseautage/coopération.
Le ton de l’atelier a été donné par la présentation de Genovico Sahel par son assistant technique François Tandeng. Il dira que Genovico Sahel est un programme piloté par l’Ong Eirene qui a son siège à Niamey au Niger. En plus du Niger le programme intervient au Mali, au Burkina-Faso et s’articule autour de 3 volets : le volet Edp (Education pour le développement de la paix), dans les régions de Gao et Tombouctou, Rex (Gestion équitable des ressources extractives) dans la région de Sikasso (Fourou, Nidia) et dans le District de Bamako avec les organisations faitières de médias et le volet communication (Com). Selon François Tandeng, le programme est exécuté par deux Ong au Mali : Orfed et Fds. A l’en croire, Fds est chargée du volet Rex et Edp et le volet Com est piloté par Orfed. Pour terminer, il dira que le programme Genovico intervient aussi en Europe et en Asie.
A sa suite, le Fond pour les initiatives locales pour la paix (Filp) a été exposé par Aimé Rodrigue Dembélé. Il dira que ce projet est une composante du programme Genovico avec pour objectif : l’accompagnement à travers le renforcement de capacités des bénéficiaires. C’est aussi, poursuit-il, une opportunité de développement et d’apprentissage pour les acteurs en matière de montage de projet. Le montant du fond évolue selon le nombre de Filp obtenu et se situe dans une fourchette de 1 million 500 à 7 millions 500 mille. La durée d’exécution d’un projet Filp se situe entre un a six mois, mais la durée du processus d’élaboration d’un projet Filp dépend de deux facteurs : les capacités rédactionnelles du porteur du projet et la nature du projet (projet à améliorer ou idée de projet).
La suite de la présentation du facilitateur a porté sur le volet Com de Genovico, il a d’abord évoqué les objectifs du volet avant de citer ses différentes approches : le renforcement des capacités des journalistes, l’accompagnement in situ, mettre en relation les radios et leurs partenaires, appuyer les initiatives locales.
Présentation des organisations faitières des medias
La Maison de la presse a été présentée par ses représentants Dado Camara et Mamary Koné. Ils diront que la Maison de la presse a été créée en 1996, suite aux recommandations des journées nationales de la presse des 19 et 24 décembre. Elle est constituée des organisations faitières des médias tels que : UrteL ,Unajom, Amap, Assep et sert de cadre pour les activités de ses membres. L’Odep (observatoire pour la déontologie et l’Ethique de la Presse) a été présentée par son vice-président Ibrahima Labass Kéita. Il dira que l’Odep a été créée en 2001 et sert d’autorégulation des médias. L’Odep est constitué d’un bureau de 11 membres dont chaque membre a 10 ans d’expériences professionnelles au moins. Selon lui, l’autorégulation permet aux journalistes d’être juger par d’autres journalistes. Pour répondre à la question pourquoi 10 ans d’expériences pour être membre de bureau de l’odep, il dira que cela pour plus de certitude quant aux capacités du membre à juger les autres par expérience. La question sur les actions posées par l’Odep à l’intérieur du Mali poussera Labass à dire qu’il manque de financement, l’Odep ayant comme budget le paiement des frais d’adhésion de ses membres dont l’adhésion est libre. L’adhésion étant libre, le bureau ne peut pas se prévaloir ce droit, mais en terme de perspectives : les textes de l’ODP ont été revus lors d’un atelier à Sélingué, et suite à ce nouveau toilettage des textes l’Etat prévoit de financer l’Odep.
La Coraloka a été présentée par son coordinateur Soumaïla Dagnoko. Sa présentation a porté sur la procédure de création de la coordination, ses objectifs, les points forts et les points faibles ainsi que les perspectives. Créée en 2004, elle était constituée d’un noyau de quatre radios et s’est fixée comme objectifs spécifiques, assister les membres sur leur demande, s’assume le rôle d’appui conseil, la formation des animateurs et journalistes, défend les intérêts matériels et moraux de ses membres, elle assiste l’Urtel au niveau local dans son rôle d’accompagnement et d’appui de ses membres, car partageant les mêmes objectifs.
La présentation de l’AJPV (Association des journalistes pour la paix et la non violence) a été focalisée sur ses objectifs et missions. Selon son représentant, Sidi Traoré, l’AJPV a pour objectif global, de contribuer à un journalisme sensible aux conflits. On retiendra que cette Association a été créée dans la dynamique des activités de Genovico en 2009 dans un souci de réseautage. Elle a pour objectif, la sensibilisation des membres sur la problématique de la gestion non violente des conflits, sur la promotion de la culture de la paix, l’adhésion est libre et volontaire. L’association regroupe une trentaine de médias, et œuvre pour la formation des journalistes, l’instauration des représentations locales dans les autres régions du Mali, recherche de financement pour ses membres, et instaurer une véritable collaboration entre les médias membres.
Des recommandations formulées
A l’issu de l’atelier, des recommandations ont été, entre autres formulées : Initié et développer un partenariat/coopération entre les organisations faitières ; partager les informations entre les organisations faitières et ses membres ; mener des actions communes de plaidoyer en vue de l’indexation de l’aide à la presse au budget national ; créer des conditions de représentativité de la Maison de la presse au niveau régional, de même que les organisations faitières d’envergure nationale, restituer les travaux de l’atelier à la base ; organiser une synergie entre les organisations faitières dans la formation et le recyclage des journalistes.
Aliou Touré, envoyé spécial