La région de Mopti abritera du 2 au 3 mai une rencontre de tous les acteurs impliqués dans la recherche de la paix et la réconciliation nationale au Mali. Elle a pour but d’identifier les causes de la crise sécuritaire dans la région de Mopti, ainsi que les termes du dialogue à mettre sur pied pour parvenir à des solutions pacifiques à cette crise ; d’identifier les acteurs clés autour desquels on peut construire la paix ; proposer des pistes de solutions à court, moyen et long termes et enfin, sensibiliser les participants sur la cohésion sociale et le vivre ensemble des communautés de la région.
Cette rencontre est placée sous la coprésidence du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire et celui de la Réconciliation nationale. Depuis fin 2014, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans la région de Mopti, à tel point que certains cercles sont presque entièrement sous influence des groupes djihadistes (Douentza, Ténénkou, Mopti, Djenné, Youwarou, Koro et Bankass).
Ces zones se voient cohabiter avec des groupes djihadistes réunis depuis 2015 sous la bannière d’Aqmi (Al Mourabitoune, Ansar Dine et la katiba de Macina). Ces bandits armés en complicité avec leurs acolytes dans la région sont en train de semer la terreur et cette nouvelle donne dans le Centre du Mali se traduit par de nombreuses attaques armées contre les forces nationales et internationales, ainsi que par des assassinats ciblés contre des civils. Ces vives tensions sont en outre alimentées par d’anciens conflits entre les différentes communautés. Ces frustrations ont ainsi créé de l’amalgame entre certaines communautés de la zone et les djihadistes.
Vu cette situation préoccupante au centre du Mali, le ministère de la Réconciliation nationale a sollicité le Centre pour le dialogue humanitaire (HD) à accompagner des cadres et leaders de la communauté peulh vivant à l’intérieur du delta du Niger, pour mener des actions de sensibilisation et de pacification, en vue de la stabilisation de la région.
Ainsi, le centre HD a initié des espaces de dialogue entre le gouvernement, les cadres et leaders peulhs de la région en vue de dégager une stratégie pour la pacification de la zone. Le centre HD a facilité une série de réunions préparatoires entre ces cadres et leaders peulhs à Bamako et les autorités en vue d’initier cette rencontre qui va durer deux jours.
Par ailleurs, le centre HD a organisé un noyau de leaders et cadres peulhs provenant des différents cercles de la région Mopti afin de faire l’interface entre les autorités et les communautés de la région, mais aussi avec les groupes armés pour que cette rencontre soit un véritable espace de dialogue entre les protagonistes de la crise, qui sévit dans la zone de Mopti. Ces deux jours de rencontre permettront au noyau mis en place par le centre HD de contribuer à l’apaisement des tensions sur le terrain et de prévenir les différents conflits intercommunautaires.
Pendant ces deux jours, les termes du dialogue doivent parvenir à des solutions pacifiques à cette crise, identifier les acteurs clés autour desquels on peut construire la paix, proposer des pistes de solutions à court, moyen et long termes, et sensibiliser les participants sur la cohésion sociale et le vivre ensemble des communautés.
Signalons qu’après la cérémonie d’ouverture des travaux par les deux ministres Hamadoun Konaté et Mohamed El Moctar, les participants traiteront en plénière des causes profondes et récentes de la crise sécuritaire dans la région et un temps de parole de 5mn sera accordé aux participants pour leur permettre de s’exprimer réellement sur le sujet.
À noter que le deuxième thème de la journée portera sur les solutions proposées par les participants en vue de résoudre cette crise au centre et ainsi, la parole sera donnée aux acteurs de terrain afin de dégager des pistes de solutions de sortie de crise, toujours en plénière.
Environ 180 personnes représentant toutes les communautés présentes dans la zone de Mopti vont faire un diagnostic réel de la situation, afin d’identifier les solutions préconisées et les acteurs capables de faire la paix dans la zone.
Rappelons que les résultats attendus à la fin de cette rencontre sont entre autres : l’identification des causes de la crise sécuritaire sévissant dans la région ; les propositions de pistes de solution à court, moyen et long termes à la crise et enfin, les participants à la rencontre seront sensibilisés sur la cohésion sociale et le vivre ensemble des communautés. Ensuite interviendra la clôture de la rencontre sous le parrainage du ministre de la Réconciliation nationale le mercredi 3 mai dans l’après-midi.
Ousmane DIAKITE/Stagiaire