Région de Sikasso : Un surpâturage en vue

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Depuis un certain temps, on assiste à une concentration des troupeaux dans la partie méridionale du pays engendrée par la région de Sikasso. Cette forte agglomération du cheptel est imputable d’une part au phénomène de la transhumance et d’autre part à l’engouement des habitants de la contrée pour l’élevage.

 

LES DEPLACEMENTS NOMADES

            La 3ème région est en passe de devenir le bastion de l’élevage en plus de l’agriculture. Cette situation trouve son explication par la dégradation de l’écosystème dans les régions septentrionales. En effet, les régions avoisinantes de Sikasso et souvent même la partie nord de cette région sont en train d’amorcer la désertification.

 

LA DESERTIFICATION EN MARCHE

            Il s’agit notamment de Koutiala, San, Bla etc où les formations végétales ont reçu des coups durs, les superficies cultivées n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières campagnes avec une moyenne annuelle de 6,25%. Cette augmentation se fait par des défrichements intensifs qui entraînent la réduction des sols et pousse les pays à faire de nouveaux défrichements.

 

            Il faut également souligner que la pauvreté pousse les paysans à la commercialisation du bois et du charbon de bois. Ces différents facteurs font que les forêts de pâturages sont presque inexistantes dans les parties citées ci-dessus.

           

Les propriétaires de bétail, pour accéder à leur zone départ, attendent la fin des récoltes afin de pouvoir joindre les champs cultivés pendant la mi-avril, les résidus des champs sont presque totalement broutés par les animaux. Ce qui poussa les éleveurs à s’enfoncer vers le sud où les possibilités de pâturage sont plus grandes.

 

DES CONFLITS ENTRE ELEVEURS ET AGRICULTEURS

            A l’arrivée des nomades dans la région surtout à l’extrême sud, ils cherchent à s’installer aux alentours des points d’eau pour faciliter l’accès des boeufs à l’eau. A la faveur de la survenue précoce des pluies, les paysans se mettent aussitôt à semer aux alentours des cours d’eau.

 

            Mais, il arrive souvent que les boeufs des nomades envahissent ces champs nouvellement cultivés par méconnaissance de ceux qui les conduisent. Et du coup, le propriétaire du champ informe les chasseurs qui à leur tour, sont chargés de faire la surenchère auprès du nomade en question.

 

            Ces chasseurs cupides sous la complicité de l’agriculteur peuvent demander jusqu’à trois têtes de boeuf pour compenser une superficie dont les dégâts ne dépassent généralement pas 0,25 ha.

 

            Le berger qui essaye de contester la décision des chasseurs reçoit immédiatement des menaces de mort. Ce qui entraîne le paiement intégral de la sanction infligée.

 

COMMENT ATTENUER LA SITUATION ?

            Face à l’accroissement du cheptel dans la région et son corollaire que sont les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Il est nécessaire de revoir le système d’élevage du Mali qui est de type traditionnel extensif en un élevage de parcage.

         

   Les agriculteurs eux aussi devraient céder une partie de leur parcelle pour le pâturage, et au-delà s’impliquer dans la culture des plantes fourragères pour l’alimentation des animaux.

Mamoutou DIALLO (Stagiaire)

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