Cette caravane de presse à laquelle ont pris part une vingtaine de journalistes était dirigée par Bassidiki Touré, secrétaire général de l’Assep, ‘’dirpub’’ de l’hebdo le Guido, accompagné par Ibrahim Yattara, trésorier général de cette organisation.
Pour Bassidiki Touré, cette caravane avait pour objectif de constater de visu l’état de la mise en œuvre de l’AMO sur le terrain. Elle intervient après l’étape de Fana, Ségou et Markala il ya une dizaine de jours où les journalistes ont pu constater le grand engouement des populations pour l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO).
La première localité visitée par cette caravane est Bougouni. Sur place, la délégation s’est rendue au Centre de santé de référence de cette ville pour se rendre compte de l’effectivité de l’AMO. Accueillis par le médecin-chef, Dr Brehima Bamba et Kola Sow, représentant de la CANAM, cette visite a perms aux journalistes d’être informés de la situation réelle de l’AMO à Bougouni et environs.
Selon les explications du médecin-chef, en 2012, son centre de santé enregistrait seulement 60 malades enregistrés par mois. Mais, ils ont constaté un certain engouement des populations pour l’AMO car ce chiffre est passé à 600 adhérents à l’AMO en moyenne et par mois. Selon lui, l’avantage de l’AMO est que les malades ne payent que 30% de leur ordonnance.
Après avoir visité le CSREF, les journalistes ont mis cap sur certaines pharmacies conventionnées de Bougouni, à commencer par la pharmacie ‘’Bani-Monotié’’ de Dr Sylla Souleymane.
Selon le pharmacien de cette officine, avec l’arrivée de l’AMO, son chiffre d’affaires a augmenté. A l’en croire, au début, il y avait quelques difficultés que la CANAM a corrigé au fur et à mesure.
Ensuite, la caravane s’est rendue au nouveau centre de santé de référence de Nièna. Sur place, la délégation a été reçue par le médecin-chef, Dr Oumar Ina Maïga, qui a indiqué que son centre de santé, bien avant d’être officiellement inauguré a déjà commencé les prestations de l’AMO il ya plus de deux semaines.
Son constat est que les populations ont un engouement pour l’AMO contrairement au début où il y’avait quelques problèmes. Selon lui, son CSREF couvre 147 villages pour une population de 157355 habitants.
La dernière étape de cette caravane a été l’hôpital de Sikasso où les journalistes ont été reçus par le directeur général adjoint, Dr Youssouf Diakité, accompagné par Abdoulaye Traoré, point focal AMO et Hamidou Konaté, le surveillant général de l’hôpital.
Le DGA indiquera que depuis l’avènement de l’AMO, l’hôpital de Sikasso a toujours accompagné le processus. D’où la signature d’une convention dans ce sens et la nomination d’un point focal. S’y ajoute la formation des agents dans la mise en ouvre de l’AMO.
Sikasso, un success story pour l’AMO
Selon lui, l’AMO marche bien à Sikasso. Pour preuve, il a laissé entendre que le nombre de feuilles de soins enregistrées en 2014 est de 22311 et de 7000 pour le premier trimestre de 2015. Et d’ajouter que le nombre des assurés ne cesse de croire du jour au lendemain à Sikasso.
Abdoulaye Traoré, point focal AMO à l’hôpital de Sikasso poursuivra que jusqu’en décembre 2014, le nombre de personnes immatriculées était de 511344 personnes.
A noter que Sikasso compte 18 pharmacies privées conventionnées, parmi lesquelles, la délégation a visité quelques unes.
A l’officine ‘’Kénépharm’’, le gérant, Dr Moussa Diabaté explique qu’avec l’AMO, tout se passe de commentaire. Selon lui, si l’AMO n’existait pas, il fallait la créer. Et de remercier les autorités du Mali pour cette initiative qui a fait monter leur chiffre d’affaires. Mais aussi, qui permet aux malades de se soigner à moindre coût dans les hôpitaux au lieu de privilégier les médicaments de la rue.
Lors de cette mission, quelques difficultés ont néanmoins été signalées ça et là. Des difficultés qui ont pour noms, le problème de sensibilisation des agents de santé prescripteurs, le manque d’ordinateurs et d’électricité au Csref de Niéna pour l’enregistrement des adhérents de l’AMO, l’identification des patients au niveau des entrées, le retard dans les remboursements, les difficultés liées au contrôle des adhérents et leurs ayants-droit, les problèmes de liquidité lors des évacuations sanitaires….
Des problèmes que les représentants de la CANAM ont promis de signaler à la direction.
Assurance Maladie Obligatoire (AMO) : le sacre
Les caravanes de presse organisées par l’Association des Editeurs de la Presse Privée (ASSEP) dans les régions de Ségou et Sikasso ont surtout permis aux journalistes de constater un fait majeur : le grand engouement des populations pour l’AMO, contrairement au début de ce processus où des marches de protestations se faisaient toutes les semaines. Des marches qui réunissaient la CSTM, le COSES, le SYLTAE, la section syndicale de la police et plusieurs autres syndicats de salariés. Il s’agissait pour ces syndicats de dénoncer les prélèvements qui étaient faits sur les salaires.
Mais, près de trois ans après, la donne semble avoir changé car de nombreux réticents à l’AMO se sont finalement engagés. Même de nombreux hommes en uniforme ont fini par y adhérer. Une situation due à la sensibilisation qui a suivi ces nombreuses protestations et la communication, mais surtout l’implication des hommes de medias dans le processus par le DG de la CANAM Luc Togo.
D. Diama, envoyé spécial