Une mission de média Tour initiée par Oxfam Mali a séjourné, du 23 au 24 mars 2024, l’unité semi-industrielle de transformation de Soja de N’Togonasso de la société coopérative simplifiée de Togognokontala et alliés , située à 40 Km de la ville de Koutiala. L’unité produit de la farine enrichie à base de Soja très recommandée par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre la malnutrition aiguë et modérée
Financée à hauteur de 60 millions FCFA par Oxfam-Mali grâce à son partenariat avec le DGD Développement de la Belgique, la nouvelle unité semi-industrielle de transformation de Soja de N’Togonasso de la société coopérative simplifiée de Kotognokontala (SCOOPS-K) et alliés devrait profiter à environ 700 femmes. Toutes impliquées dans la chaine de la production et de la transformation du Soja en farine enrichie au profit de la lutte contre la malnutrition des enfants et des personnes qui ont des problèmes d’appétits. La nouvelle unité en construction est dotée de toutes les commodités avec un système d’adduction d’eau sommaire, une salle de transformation et de séchage du Soja, un magasin de stockage de matières premières et un système d’énergie thermique ou solaire. L’unité entièrement dédiée aux femmes de N’Togonasso et environ est une initiative de Oxfam Mali pour soutenir l’autonomisation financière à travers la transformation des produits locaux. Oxfam- à travers DGD développement a fourni les outils de transformations des matières agro-alimentaires. Ce projet d’Oxfam a plusieurs avantages économiques et sanitaires.
Sur le plan économique, il contribue à la promotion de la consommation locale et l’auto-emploi des femmes par la création d’une entreprises agro-alimentaire. Pour cause, les femmes bénéficiaires ont été formées sur le plaidoyer pour l’obtention des terres agricoles, sur les techniques de la production du Soja, la transformation du Soja mélangé parfois avec le maïs, le mil et Sorgho. Certaines bénéficiaires que nous avons rencontré sur le site témoignent du changement que ce projet a apporté dans leur quotidien. Selon Haby Goïta, la construction de cette unité semi-industrielle a eu des retombées économiques pour son ménage. « Les économies générées par la vente du Soja me permet aujourd’hui de soutenir l’éducation de mes enfants, d’assurer leur frais santé et de soutenir mon mari lorsqu’il est fait face à certains problèmes financiers », a ajouté ce membre de la coopérative SCOOPS-K. Les 160 femmes de la coopérative Kogognokontala collaborent avec 6 autres coopératives pour former une union de 700 femmes qui tireront profit de cette unité de transformation de Soja en aliment nutritionnel. « La vente de la farine issue de ce semi-industriel au centre de santé de communauté pour la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aigüe et modérée nous rapporte de l’argent », lance Sanata Dembélé, qui a plaidé pour le financement de la construction d’un système de production énergétique thermique pour booster la production de l’unité.
En plus des retombées économiques, le projet se présente comme une solution à la malnutrition aigüe modérée dans le district sanitaire de Koutiala dont le taux de prévalence s’élève à 8% d’enfants âgés de zéro à huit ans. Grâce aux recommandations des autorités sanitaires, après des tests par le laboratoire national de santé, les gammes de Soja transformées avec le maïs, le mil et le sorgho sont prescrits aux femmes enceintes, allaitantes et les personnes âgées ayant des soucis à manger correctement. «Nous avons mis en observation 5 enfants souffrant de malnutrition aigüe modérée avec chacun 5 sachets de 250 grammes de farine de Soja et au bout de trois semaines, quatre enfants avaient cessé de présenter les signes de malnutrition », a témoigné le directeur technique du CSCOM de N’Togonasso, Hamadoun Traoré, annonçant que « les parents du cinquième sont partis en voyage et n’ont pas suivi le protocole correctement ». Selon le directeur du CSCOM, la farine produit à base de Soja enrichi est efficace dans la lutte contre la malnutrition aiguë et modéré.
Sitan Goïta, mère d’une fille, témoigne des avantages de la farine enrichie du Soja : « Sa consommation a contribué à remédier à mes problèmes d’appétits pendant la période de grossesse et l’après accouchement. Aujourd’hui, ma fille et moi nous ne sommes pas confrontées à un problème de malnutrition encore moins au problème de santé. Ma fille a une croissance rapide, elle est joviale et vivace ». Aujourd’hui, ce projet d’Oxfam a permis un accès afin de sécuriser des femmes aux terres agricoles, à la relance de la culture et la transformation du Soja en farine nutritionnelle. Un produit considéré comme une alternative crédible et certifiée pour la prise en charge de la malnutrition aigüe modérée des enfants de 6 à 59 mois qui reste un problème majeur de santé publique dans la région de Koutiala.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net, envoyé spécial à Koutiala