Région de Kayes : Répression à Yélimané, siège au consulat du Mali à Paris

7
Vue aérienne de Kayes, ville de l'ouest du Mali, près de Konsiga, où ont éclaté les affrontements. © Philippe Nadel/ RFI
Vue aérienne de Kayes, ville de l'ouest du Mali, près de Konsiga, où ont éclaté les affrontements. © Philippe Nadel/ RFI

Le 15 décembre 2017 fut un vendredi noir pour la population de Kersigané, chef lieu de la commune de Konsiga, dans le cercle de Yélimané, région de Kayes. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur des jeunes ayant pris d’assaut la mairie du village pour exiger le départ du maire. Les mots employés par les témoins pour décrire les faits sont effroyables, tout comme les images choquante de plaies béantes sur les corps mutilés. En représailles, le consulat du Mali à Paris fut assiégé par une foule de ressortissants de la zone.

Très vite, la nouvelle de la répression du sit-in des jeunes de Kersigané a fait le tour du monde via les réseaux sociaux. «Affrontement, aujourd’hui, vendredi 15 décembre 2017, entre les forces de l’ordre (gendarmerie et Garde nationales) et la population de la commune de Konsiga (village de Kersigané, chef-lieu de la dite commune) », soulignant le poste d’un internaute indigné par les images choques circulant sur la toile mondiale.

Le bilan provisoire fait état de plusieurs blessés, au moins plus d’une dizaine, 14 personnes, selon des ressortissants de la zone. Le motif du sit-in : faire partir le maire de la commune rurale Tamassa Kébé. « Ils ne veulent que la démission pure et simple du maire. Depuis ce matin à 5 heures, dans un froid glacial, ces jeunes sont devant la mairie. Le maire fait appel aux forces de l’ordre pour qu’elles évacuent les jeunes, et ça dégénère », décrit un autre sympathisant du mouvement des jeunes.

Dans un communiqué diffusé le jour du drame, le Front d’actions pour la région de Kayes(FARK) « déplore les nombreux blessés et appelle au calme et à la retenue tout en demandant aux autorités de mettre tout en œuvre pour faire la lumière sur cet affrontement ».  Jusqu’à samedi après midi, le gouvernement n’avait pas communiqué sur ce dérapage des forces de sécurité contre une population qu’elles sont censées protéger.

Le jour du drame, dans un élan spontané, l’ambassade du Mali en France a été prise d’assaut par les ressortissants de Yélimané. Qui a donné l’ordre aux forces de l’ordre de tirer à balle réelle ? Pourquoi les forces de l’ordre n’ont-elles pas fait usage du gaz lacrymogène? Telles étaient, entre autres, les questions que se posaient les proches des victimes.

La répression de ce sit-in pourrait compliquer davantage la situation politique dans le cercle de Yélimané où plusieurs acteurs s’accusent mutuellement. Entre Yelimané Dagakaané et l’ancienne classe politique incarnée notamment par des personnages comme Mamadou Awa Gassama, député élu à Yélimané.

Soumaila T. Diarra

————————————

 

Liste partielle des blessés par balles, selon des proches des victimes

Papa Maro Kébé

Ehadji Mara Kébé

Samba Hatoumata Siby

Sillemanou Massita Dramé

Abdoulaye Mina Siby

Bakari Hawa Kébé

Demba Bédiara

Elhadji Maro Diakha

Naré Coulibaly

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Quelle bravoure de la part de nos forces (dites) de sécurité !
    Quelle efficacité en plus!

    Comme elles ne font JAMAIS LA MOINDRE VICTIME contre les terroristes, les enturbannes du mnla, ni même les chasseurs guinéens, on ne peut que saluer ce TOUT PREMIER “fait d’armes” avec le glorieux bilan de 14 (!…) blessés par balles chez ………”l’ennemi”

    En fait, ce brillant “SUCCÈS MILITAIRE ” nous rappelle que nos militaires sont finalement “très spécialisés “;
    En effet, si contre des ennemis ARMÉS quels qu’ils soients ils ne connaissent effectivement que la fuite en courant, c’est contre des civils désarmés (et UNIQUEMENT !) qu’ils s’avèrent de REDOUTABLES GUERRIERS !

    Les saoulards de kati nous l’avaient en leur temps déjà démontré :
    Morts de trouille à l’idée de monter au nord affronter les rebelles, mais par contre, REDOUTABLES pour tabasser les journalistes et les civils POURVU QU’ILS SOIENT SANS ARMES !!!!!!!

    Bref: au pays de Zonkeba 1er on a………les armées qu’on peut, et celles-ci ont elles-mêmes. ………les succès militaires qu’elles peuvent !

    No more comment.
    Hé las.

  2. MAHAMDOU HAWA GASSAMA élu de YELIMANE a perdu toute légitimité et à disqualifier cette zone il a fait même disqualifier aussi L’URD à la région de KAYES la ville de KAYES est le plus corrompue de la planète .

  3. Doit-on encourager la population à s’attaquer aux symboles de l’Etat en bafouant les règles de la démocratie et de la légalité ?
    C’est honteux.

    • Va dire ça à Kidal! tu penses avoir encore un Etat?
      Mais, que tu es drôle!
      C’est le sauve qui peut!

    • Sankingba
      “Doit-on encourager la population à s’attaquer aux symboles de l’Etat en bafouant les règles de la démocratie et de la légalité ?”

      Et TIRER À BALLES RÉELLES (!!!!!!!!!…) sur de simples civils, ca te paraît “moins honteux “??

      Pour ton info, je te signale que le dernier à l’avoir fait chez nous s’appelait Moussa Traoré (grand républicain il est vrai) et que c’était plusieurs DÉCENNIES en arrière! Aujourd’hui, au 21ème siècle, il n’y a plus que dans quelques RÉPUBLIQUES BANANIÈRES que cela peut se produire parfois.

      Ça ne te gêne pas un peu?…

  4. Moi je dis bravo aux Fama. Tirer sur des civils sans armes ça ils savent faire. Là ils deviennent des hommes. Mais par contre défendre ces même civils contre de simples chasseurs guinéens, ils tombent la tenue et prennent la poudre d’escampette.

Comments are closed.