Mission expresse à Bamako auprès du Chef du Gouvernement. Marche de protestation à Yélimané et en France. Les populations concernées sont décidément très remontées. Dans leur mire, les autorités judiciaires de la région. Mais, de quoi s’agit – il ? Pourquoi cette montée d’adrénaline ?
En fin de semaine dernière, nos excellents confrères du ” Sphinx ” avaient levé le lièvre. Dans leur parution du vendredi 28 avril 2017, ils parlèrent d’une affaire, banale au départ, qui s’amplifie de jour en jour. Ladite affaire s’est déroulée exactement dans le Cercle de Yélimané, région de Kayes, dans la nuit du 13 au 14 avril 2017. Selon le récit rapporté, un groupe d’assaillants aurait pris pour cible une famille abritant de nouveaux mariés. Les derniers étaient juste en noces. Parait – il que le groupe d’assaillants en gestion avait été aperçu par des voisins dans des manœuvres suspectes : ” transfert d’argent, achat massif de crédits de recharges téléphoniques… ” Des manœuvres opérées non loin de la villa occupée par les nouveaux mariés.
C’est dans la même nuit, du 13 au 14 avril, que la famille abritant les mariés fut attaquée.
A l’intérieur de la famille, tous les occupants furent sommés de se mettre à plat ventre.
Notons au passage que certains assaillants étaient armés de fusils de chasse. Lorsque le Chef de famille tenta de réagir, il reçut une balle. Tentative d’un autre occupant de se mouvoir, il fut assommé à coup de crosse.
Il s’agissait du jeune frère du Chef de famille. Il y eut une panique générale. Des coups de feu retentirent. Le bilan est triste : ” un mort et trois blessés dont deux par balles. ”
Les assaillants repartirent après, en emportant divers biens dont ceux des nouveaux mariés. Les premières enquêtes menées par la gendarmerie de Yélimané, sur instruction du Procureur, n’aboutissent à rien de potable.
Les victimes se tournèrent alors sur Bamako, la capitale. Saisi de l’affaire, le Procureur de la République, près le Tribunal de la Commune III émet un soit – transmis à la Police nationale.
L’affaire fut ainsi confiée à l’Inspecteur Divisionnaire, Papa Mamby Keïta alias l’Epervier du Mandé, de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ). C’est donc un policier, en terrain connu, car il y avait eu achat de crédits téléphoniques, de transfert d’argent.
Plus sérieux, des téléphones avaient été emportés par les assaillants.
En moins de 72 heures, Papa Mamby et son équipe ne tardèrent pas à dénicher les malfrats. Il fallait donc les arrêter et les conduire à Bamako.
Mais, au moment de procéder ainsi, ils durent faire face au niet catégorique des autorités judiciaires de Kayes. Motif évoqué : ” la Compétence territoriale “. Oubliant du coup que la Section cybercriminalité de la BIJ avait une compétence nationale.
Les victimes, des Sarakolés, crient aujourd’hui au scandale. Ils disent n’avoir nullement confiance aux autorités judiciaires de la région. Pour preuve, ils rappellent des cas de relaxe de bandits grand chemin arrêtés par les forces de sécurité dans un passé récent
Après Yélimané donc, leurs compatriotes ont marché en France pour dénoncer la situation. Les marcheurs ont rallié l’Ambassade du Mali pour remettre leur déclaration.
Durant le week -end, une forte délégation est arrivé à Bamako, la capitale. Objectif, rencontrer le Premier Ministre et lui rappeler toutes leurs amertumes, leur colère.
B. KONE