Référendum : Oui : Mais pacifier le Mali d’abord.

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17 juin 2017. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bamako contre un référendum sur un projet de révision de la Constitution prévu le 9 juillet. © Habibou KOUYATE / AFP (photo archives)

Le référendum ou référendum est la volonté du pouvoir exécutif de soumettre les citoyens à un vote direct sur une proposition de mesure législative ou constitutionnelle. Pour ce qui concerne notre pays le Mali, il s’agit d’organiser un référendum en vue de modifier la constitution de 1992, émanation d’une conférence nationale.

Nous n’allons pas ici nous prononcer sur le contenu de cette nouvelle constitution étant donné que nos grands constitutionnalistes eux-mêmes s’entredéchirent. Ce qui nous importe donc, c’est la faisabilité de ce référendum sur l’ensemble du territoire malien. Il y a lieu de faire en sorte que tous les maliens se prononcent en quelque lieu qu’ils soient sur l’ensemble de la terre malienne parce qu’il s’agit de mettre en place à travers une constitution l’ensemble des lois fondamentales qui déterminent la forme de gouvernement de notre Etat, le Mali. Aujourd’hui, étant donné l’état d’insécurité généralisée, cette constitution électorale est-elle possible ? Nous croyons que non à moins que l’on refuse de voir la réalité en face. Sur les 3/4 de la superficie de notre pays, l’Etat n’existe pas : pas d’administration, pas de forces de sécurité, pas d’écoles. Les populations, les braves et pauvres populations sont laissées à elles-mêmes, à la merci de djihadistes invétérés ou de groupes armés qui font régner leurs lois. L’insécurité est partout. Elle n’est pas résiduelle et ceux qui disent qu’elle est résiduelle, il est certain qu’ils n’ont pas perdu un parent. Où organiser ce référendum ? Tout le sahel inclue se noie dans l’ocre odeur des bandits armés foulant au pied les principes élémentaires des droits humains.

Où organiser ce référendum ? Tout juste près de nous dans la région de Ségou, dans un périmètre Diabali, Dogofri, Nampala, qui ose s’aventurer au nom d’un référendum. De Niafunké à Goundam, de Diré à Tombouctou, de Rharous à Bourem, de Gao à Ansongo ; où allons-nous ouvrir un bureau de vote à moins que l’on ne veuille s’intéresser uniquement aux chefs-lieux de cercle. Pour ceux-là qui connaissent bien le Mali, ils savent très bien qu’au-delà de 10 kilomètres ou même moins de ces villes, personne n’ose s’aventurer. Que dire de l’extrême nord avec les régions de Tombouctou et les deux régions de Ménaka et Taoudenit érigées par la force des choses. Pire, le drapeau malien a cessé d’y flotter et en lieu et place, c’est le drapeau de l’Azawad. Il est certain qu’aucune fanfaronnade politique n’amènera un téméraire à y ouvrir un bureau de vote. Voici donc les réalités tristes qu’offre aujourd’hui notre beau pays, le Mali. Il y a donc mieux à faire que d’organiser un référendum. Ce n’est pas la priorité du moment. Ce n’est pas un opposant qui le dit mais il faut accepter de voir la réalité en face. Le Mali n’appartient ni à la majorité ni à l’opposition. Il appartient à nous tous. Organiser un référendum en l’état actuel, ce serait consacrer la division du pays parce qu’au sud, l’élection se fera mais au nord ça ne se fera pas. N’allons pas d’erreur en erreur : Autorités intérimaires par si, administration classique par là .Taoudenit et Ménaka érigés en régions alors que le même décret devrait être appliqué ailleurs aussi.

M.M. Dembélé

 

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