C’est ce qui ressort de la quintessence de la déclaration du Conseil régional de la jeunesse de la cité mystérieuse de Tombouctou mercredi 06 juillet dernier. Près de 1000 personnes ont battu le pavé à Tombouctou pour protester contre certaines pratiques discriminatoires à l’hôpital régional de la ville ainsi que les abus de pouvoir d’un magistrat au niveau du parquet Après du Procureur de la république qui pratique une justice à deux vitesses. C’est-à-dire les plus « offrants » gagnent leur jugement.
La dite déclaration a été remise par M.Oumar Cissé, Président du Conseil Régional de Tombouctou au Conseiller aux affaires Administratives du Gouverneur en Présence du Directeur Régional de la Police et du Commissaire. Il s’agit pour les marcheurs pacifiques de dénoncer « les abus de pouvoir exercé par un magistrat au niveau du parquet de Tombouctou, aussi le manque d’autorité au niveau de l’hôpital régional de Tombouctou et la mauvaise prestation de son personnel sans compter le non respect de la déontologie médicale par les agents de santé de l’hôpital régional de Tombouctou foulant aux pieds les Droits Humains sont universels, inaliénables, indivisibles, indissociables et interdépendants, force est de reconnaitre que depuis un certain temps nous avons constaté des sérieuses dérives et manquement graves de libertés individuelles des citoyens à Tombouctou par certains agents de l’hôpital régional de Tombouctou et le Substitut du Procureur du parquet de Tombouctou ».
Pour les populations de la ville à travers leur jeunesse « drivée » par l’infatigable Oumar Cissé, les comportements suscités ne sont pas de « de nature à apaiser le climat social et la stabilité dans notre cité, qui a été et demeure un havre de paix », précise la déclaration. Dans la même vaine, les marcheurs ont précisé que la ville de Tombouctou est une cité «consensuelle des droits humains, capitale islamique, Tombouctou est une merveille qui ne se raconte pas, elle se vit. Tombouctou de part le passé n’a jamais connu de tels agissements cela est du aux vertus cardinales qu’incarnent nos communautés.
Il s’agit de: la tolérance, le pardon, la stabilité sociale, la solidarité, l’entraide et j’en passe.
Nous estimons que tous les maliens doivent être égaux devant la loi et bénéficier du même droit et à l’hôpital où le riche et le pauvre doivent recevoir les mêmes soins sans discrimination ».
En réalité, la marche du mercredi est un constat amer qui montre le ras-le-bol des populations face à des abus de pouvoir ainsi que des comportements de cadres qui sapent les valeurs sociétales de cette ville historique. Dans la dite déclaration, on précise que « le constat est amer à Tombouctou, au niveau de la justice la position financière ou politique de l’une des parties influence très souvent sur les décisions de justice. Cette même position influe également sur les traitements des malades au niveau de l’hôpital régional. L’hôpital régional est devenu une clinique privée où les plus riches bénéficient du traitement adéquat et les plus pauvres sont laissés pour compte. Quant à la justice il y a un magistrat qui seul fait sa loi selon qu’on soit riche ou pauvre. Vous n’êtes pas sans savoir que : Être libre, c’est se gouverner soi-même. Consentir à la règle qu’on se donne n’a rien d’humiliant. Si tu fais la loi, il est normal que tu lui obéisses. Sinon, tu ne te respectes plus toi-même. Ca s’appelle le civisme. (…) <<Instinctivement, je cite: Que les gendarmes contrôlent la vitesse des autres, je m’en fiche, pourvu qu’ils ne m’attrapent pas moi. Le problème c’est que si tout le monde se fiait ainsi à son premier mouvement, il y aurait deux fois plus de morts sur les routes. Et si tout le monde s’arrangeait pour ne pas payer d’impôts, il n’y aurait plus de gendarmes du tout, ni de lycées, ni d’hôpitaux, ni d’éboueurs, ni d’éclairage public, parce qu’il faut de l’argent à l’Etat ou à la ville pour entretenir tous ces services…..>>
L’hôpital plus malade que les malades et le magistrat plus injuste
Selon la déclaration, « l’hôpital de Tombouctou de nos jours, est plus malade que les malades et le magistrat en question, est plus injuste que l’injustice ». D’où les marcheurs réclament « le départ immédiat et sans condition de : Monsieur Sanogo Subtitut du Procureur de la République du Parquet de Tombouctou et de Monsieur Jérôme Dakouo, Directeur de l’hôpital régional de Tombouctou ».
L’occasion était propice pour le président de la jeunesse de demander aux autorités administratives, politiques et militaires à prendre les mesures idoines pour la satisfaction des préoccupations des populations de Tombouctou et de veiller pour que de tels agissements ne se reproduisent plus jamais à Tombouctou . Nous remercions et félicitons son Excellence Amadou Toumani Touré Président de la République du Mali pour tous les efforts fournis pour que la justice et la Paix règne dans ce Pays., C’est le lieu de témoigner de toute notre reconnaissance à son excellence Monsieur le Ministre de la Justice Monsieur Maharafa Traoré pour les efforts inlassables qu’ils ne cessent de déployer pour que la justice soit rendu et équitablement , tout en leur exprimant le soutien indéfectible et la détermination de toutes les populations de Tombouctou à Œuvrer pour l’instauration d’un climat social apaisé dans un Mali fort ».
Enfin, M. Oumar Cissé a invité les uns et les autres à rester vigilants et veiller sur la cité mystérieuse consolider tous les acquits mais aussi et surtout de veiller à ce que notre ville actuellement victime d’intoxication de certaines médias mal intentionnés, retrouve toute sa place dans un contexte de mondialisation où les plus forts imposent leur loi ».
Espérons que cet appel sera entendu par nos plus hautes autorités.
Au moment où nous bouclons cette édition, nous n’avons pas pu joindre les cadres incriminés.
Bokari Dicko