La spéculation foncière est devenue de nos jours, un phénomène de mode pour des individus de s’accapare impunément des terres en héritage des parents, premiers propriétaires par la force du droit coutumier. C’est le cas du village de Zindiga situé dans la Commune rurale de Soni Ali Ber à 3 km environ de la ville de Gao. Les faits remontent il y a quelques années de cela, les populations propriétaires coutumiers des immenses terres de ce village se sont vus détourner, au vu et au su de tout le monde, les terres léguées par leurs ancêtres au profit des commerçants et certains responsables administratifs de Gao. Des anciens maires de la Commune urbaine de Gao seraient à l’origine de ce détournement des terres.
Le problème a fait surface et cette fois-ci, les propriétaires légaux des terres sont décidés à aller à l’affrontement si, ils n’obtiennent pas gain de cause. Selon nos sources sur places à Zindiga, l’affaire risque de se transformer en guerre de communautés . Une « bombe » qui doit être vite désamorcée, car la ville martyre de Gao n’a pas besoin d’un autre conflit communautaire, qui pourrait se terminer à un autre bain de sang après celui du camp du Moc (des terroristes qui ont fait des victimes et des centaines de blessés graves). Pour le moment, des villageois désespérés et visiblement en colère, se sont rendus à la gendarmerie pour des réclamations afin qu’ils soient remis dans leur droit. Après des vas et viens sans suite, selon toujours notre source, l’affaire est sur le point d’être transférée à la Cours d’appel de Mopti pour un jugement. En attendant, la tension est perceptible entre les communautés traditionnelles du village de Zindiga et les détenteurs de lettres d’attribution, donc une situation dangereuse, où l’Etat doit vite s’impliquer pour trouver une solution rapide en évitant tout nouveau conflit qui risquerait de fragiliser davantage la situation sécuritaire dans la 7e région administrative du Mali.
Ibrahim Coulibaly