Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a présidé, dans le cadre d’une visite de 48 heures à Kayes, la célébration de la Journée Internationale de la Femme Rurale couplée à celle de la Journée Mondiale de l’Alimentation à Médine, dans la rurale de Hawa Dembaya, qui a eu l’honneur d’accueillir cette cérémonie, quatre ans après son élection en 2013. Il est rarissime que la célébration des Femmes Rurales requiert une telle solennité matérialisée par la Présence du chef de l’Etat en personne ! Accueilli avant-hier matin dans une atmosphère des grands jours à l’Aéroport International de Kayes Dag-Dag, IBK, a directement mis le cap sur les lieux de la cérémonie à Médine.
Comme le veut la tradition, l’honneur est revenu de facto au chef du village de Médine, M. Sory Ibrahim Diakité, de souhaiter la bienvenue au Président de la République et à toute sa délégation. Si lui et toute la population de Médine se réjouissent de cette visite qui les honore, il évoquera cependant certaines situations qui les préoccupent, comme l’arrêt subit des eaux de pluie qui perturbe la campagne agricole, ou encore le fait que le cimetière de Médine se trouve encore à ce jour non clôturé. Il a été suivi au pupitre par le Maire de la Commune Rurale de Médine, M. Djibril Makan N’Diaye, qui a rendu un vibrant hommage au Président IBK pour ses efforts en faveur des femmes en général, et celles rurales en particulier.
Pour la présidente de la Fédération Nationale des Femmes Rurales, Mme Niakaté Guoundo Kamissoko, l’occasion était bonne d’énumérer les efforts et les actions concrètes posées par le Président IBK en faveur des femmes, et plus spécifiquement en faveur des femmes rurales (1millard de fonds de roulement qui va crescendo, les subventions et autres facilités accordées au monde paysan majoritairement constitué de femmes…).
Tout en appelant le chef de l’Etat de persévérer dans ce sens, Mme Niakaté Goundo Kamissoko lui a assuré le soutien total et inconditionnel des femmes rurales pour avoir eu à démontrer à maintes reprises que les femmes occupent une place de choix dans sa vision pour le développement du Mali. Agricultrices, commerçantes, mères de familles… Elles sont sur tous les fronts et de tous les combats.
Leurs vies se déroulent entre trois espaces : le foyer où elles se chargent des tâches ménagères et l’éducation des enfants ; le champ où elles participent, côte à côte avec l’homme, au travail agricole ; et les marchés où elles assurent elles-mêmes la commercialisation de leurs récoltes. Elles, ce sont les femmes rurales auxquelles l’ONU rend hommage le 15 octobre de chaque année, à l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale. Cette journée, consacrée à jeter la lumière sur le combat quotidien livré par ces braves femmes afin de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, et évoluer dans un environnement souvent hostile fait de discriminations de tout genre, exploitation économique et manque de reconnaissance, relève d’un souci de justice et d’égalité avec les couches sociales.
Pour le représentant de la FAO, M. Alahoure Amadou Diallo, l’octroi de 15% du budget national à l’agriculture, la subvention des engrais, l’aménagement en cours de plus de 100.000 hectares de terres en faveur des femmes et des jeunes, tout comme le programme de création de 200.000 emplois constituent de motifs de satisfaction démontrant la preuves de l’engagement et de la détermination du Président IBK et de son gouvernement pour l’autosuffisance alimentaire et pour le développement du Mali.
Pour lui, la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation offre l’occasion unique à tous les partenaires de débattre sur les questions de sécurité alimentaire, de la nutrition et du développement rural dans les pays d’accréditation et aussi dans le monde. Selon lui, depuis quelques années, en collaboration avec les autorités nationales le FAO et ses partenaires ont décidé de célébrer la journée internationale de l’alimentation avec celle de la femme rurale.
Le thème de cette année, à savoir « Changeons l’avenir des migrants, investissons dans la sécurité alimentaire, nutritionnelle et le développement rural » permettra, selon lui, de mesurer l’impact des migrations dans le processus du développement rural, gage de l’atteinte de la sécurité alimentaire et de la sécurité nutritionnelle.
Le choix de Kayes pour abriter l’édition de cette année se justifie par sa prédominance en termes de migration au Mali. Il s’agit surtout d’établir les liens entre les migrations et la sécurité alimentaire d’une part et le développement rural d’autre part. Ce qui justifie ce choix pour abriter cette journée sous la haute présidence du Chef de l’Etat, cette région étant celle qui enregistre le plus grand nombre de migrants et candidats à la migration.
C’est donc un Président IBK ému qui prendra la parole pour s’adresser à l’assistance. « Il s’agit ici, aujourd’hui, de rendre un hommage national aux mérites des femmes rurales », dira le Président de la République pour situer les choses dans leur contexte, non pas sans souligner que l’Agriculture a toujours été le socle du développement socio-économique du Mali. « Ma conviction la plus profonde est que notre pays ne se fera que par l’agriculture. La terre n’est pas ingrate, elle est généreuse. Les femmes rurales sont dignes de l’éloge le plus appuyé ce jour », fera savoir le Président IBK.
En effet, comme pour lier l’acte à la parole, le Président de la République, en sa qualité de Grand Maitre des Ordres Nationaux, a décoré 12 femmes Présidentes de la Fédération nationale des femmes rurales (10 insignes de la Médaille de l’Etoile d’Argent du Mérite National avec Effigie Abeille et un insigne de Chevalier National du Mérite Agricole), pour magnifier la bravoure, l’efficacité, la dignité de Femme Rurale, mais aussi en guise de reconnaissance nationale en faveur de ces braves femmes. Le Président IBK a également remis trois diplômes de mérite aux femmes rurales pour leur contribution active au développement du Mali.
Avant de procéder à la remise de 500 décortiqueuses de maïs et 500 repiqueuses de riz aux femmes rurales de Kayes, et aussi de kits solaires pour de 152 CSCOM de Kayes ne bénéficiant pas encore de l’électricité. Et dans l’après -midi, IBK a sacrifié à la tradition en rendant visite aux notabilités de la Région de Kayes.
Avant-hier, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, était sur d’autres chantiers, notamment la visite des travaux du deuxième pont de Kayes, l’inauguration de 1500 branchements sociaux à l’addiction d’eau, le tout couronné par une rencontre avec les forces vives de Kayes.
Correspondance particulière depuis Kayes
1- “La Femme Rurale…célébrée dans la Rurale de Hawa Dembaya…” On peut aussi imaginer que c’est un artifice de rhétorique, que de récuser une Journée Internationale couplée à une Journée Mondiale, par exemple pour faire l’éloge de celle qui est utile et de celle qui est inutile, parce qu’à l’évidence Internationale c’est Mondiale, et Mondiale c’est Internationale quand même! On peut très bien finir en concluant sur ce sujet là en disant, est ce que vraiment celles-ci s’opposent…!
2- Mais ceux qui s’opposent réellement, c’est cet étrange paradoxe entre la cherté de la vie, le manque d’eau ou du moins la présence du cyanure dans l’eau et dans l’air de Kayes depuis 20ans, les coupures d’électricité, la régulation du pont de Kayes, l’état dégradant des routes de Kayes et ce Salon d’Agriculture organisé par le président au nom des femmes rurales de Kayes, quand bien même la région est loin d’être une région d’agriculture de 1er rang, mais plutôt regorge d’immenses ressources naturelles, minéraux entre autres…!
3- Il y a une phrase de Rousseau très emblèmatique au début du discours sur l’effondrement et l’origine de l’inégalité parmi les Hommes, qui dit : “Commencons par écarter les faits “. Assez étonnant que des dirigeants puissent dire: “Ecartons les faits pour mieux penser le pays”…Bref que le serment fait un jour de façon solennelle n’a pas été piétiné, et que tout ce qui pourrait ressembler à une vilenie, comme ce doublet “Rural” dans une région de minéraux, n’en est pas une..!
4- Donc il y a des faits, mais il faut les écarter…!!! Comme également cet épisode de Yélimané lors des campagnes de 2013. Là aussi on a beau évoqué les serments, rappeler les promesses, dire les engagements, restaurer la réalité, rien n’y est fait. Ce, qui a été dit un jour, ne vaut plus. Ou bien: ce qui a été dit, n’a pas été dit, comme il faudrait désormais le comprendre. Ou bien encore: ce qui a été promis pour l’éternité, vaut le temps que dure l’éternité, c’est-à-dire la brève durée du caprice de celui qui avait donné sa parole pour toujours…
Comments are closed.