Pour les populations de Koulikoro, le départ du Gouverneur Soungalo Bouaré est une épine enlevée de leur pied par le président de la République. L’homme était devenu très impopulaire dans la région. Quel soulagement !
Le gouverneur de la région de Koulikoro Soungalo Bouaré a été relevé le mercredi 3 août par décision prise en Conseil des ministres. Les Koulikorois considèrent cette nouvelle comme la plus réjouissante de l’année. Pour manifester cette joie immense, les jeunes de Koulikoro sont descendus dans la rue en faisant exploser leur satisfaction avec avec trompettes et tambours.
Dès l’annonce de la nouvelle au journal télévisé, ils étaient des dizaines de jeunes à descendre dans la rue, sur des motos en klaxonnant à fond, encombrant la circulation et scandant des slogans : "le gouverneur est parti, Dieu Merci, à bas le préfet!". La procession était régulièrement applaudie à son passage par les riverains de l’artère principale, à chaque retentissement du langage des manifestants.
Pour ces manifestants et la majorité de la population de Koulikoro, le départ du Gouverneur Bouaré est le plus grand soulagement pour eux. On reprochait à celui-ci son inaccessibilité et son indifférence absolue face aux problèmes de la population : manque de réalisations et d’investissements dans les secteurs socio-économiques depuis son arrivée à tête de l’administration de la deuxième région.
C’est pour cette raison d’ailleurs que la jeunesse de Koulikoro, à travers son Conseil communal, a entrepris en Avril dernier une série de marches pacifiques pour réclamer son départ. Il n’est pas seul à être contesté. Mme Maïga Kadia Founé Maïga, la première femme préfet du Mali en service à Koulikoro, se trouve dans le même panier d’accusations par les Méguetanois.
A elle, on reprochait un manque total de savoir-parler, son mépris vis-à-vis des populations et sa capacité à être grossière à travers des injures. L’exigence du départ de ces deux personnalités défraie la chronique ces derniers temps dans la cité du Méguétan.
Koulikoro, n’est pas à sa première expérience de manifestations de joie après le départ d’un gouverneur. On se rappelle qu’en 2005, lors du départ de El Hadj Sékou Dembélé, gouverneur de Koulikoro en son temps, ce fut le même scénario, les jeunes et même des enfants ont pris d’assaut la rue, allant jusqu’à verser de la cendre sur les dernières traces du passage de sa voiture. Toutefois, le Méguétan n’oublie pas cette sagesse répandue chez les Koulikorois, selon laquelle "à quoi bon célébrer longtemps le départ d’un mauvais dirigeant alors qu’on ignore qui sera le nouvel arrivant ". En tout cas, ce qui est sûr, les Koulikorois semblent s’unir pour la première fois derrière un idéal, " celui de ne plus se laisser écraser par aucun dirigeant quel qu’il soit ", observent certains jeunes.
Zoumana NAYTE
Correspondant local