Attendu depuis plus de deux ans, c’est finalement le lundi 07 décembre que les populations de la région de Ségou ont accueilli le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita. C’est dans la grande ferveur et dans l’espoir de trouver des solutions à leurs multiples préoccupations que les populations de Baraouli, de Ségou, de Macina, de San, de Markala, de Niono, de Bla et de Tominian, sont sorties massivement pour réserver un accueil honorable à leur hôte de marque. Cette tournée, qui a débuté le lundi 07 pour prendre fin le samedi 12 Décembre a été très riche en couleurs. En effet, première du genre d’une telle envergure dans la quatrième région administrative du Mali, elle a permis au chef de l’Etat de poser la première pierre d’infrastructures socio-économiques dans la presque totalité des cercles de Ségou. Elle a été aussi une occasion pour IBK de s’imprégner de la réalité du pays profond et de recueillir les différentes doléances des populations à la base. Ces préoccupations qui ont pour noms : l’insécurité, le chômage des jeunes, le manque d’infrastructures socio-économiques n’ont pas laissé l’hôte du jour indifférent, d’où cette tournée. Plus de deux ans après son investiture, IBK semble maintenant décidé à descendre sur le terrain pour rencontrer ses milliers de fans qui ont battu le pavé pour aller voter Kankeletigui en 2013. Est-il entrain d’honorer ses promesses de campagne ou s’est il seulement rendu à l’évidence des critiques de ses compatriotes contre ses nombreux déplacements à l’étranger, qui se chiffraient selon des statistiques disponibles sur MaliLink à la date de sa dernière visite d’Etat à Paris à plus de 74.
Cette tournée à Ségou, après celle de Sikasso en août dernier, qui a toute l’allure d’une précampagne, n’a pas empêché les populations de soumettre au Président de la République leurs multiples doléances, en dépit de ses actions salutaires. La région de Ségou manque de tout pouvait-on entendre dans le micro-trottoir réalisé par l’ORTM. Nos enfants ne travaillent pas, ils sont tentés par l’aventure et sont des proies faciles pour les extrémistes, ont-ils martelé. Le président a dû prendre bonne note, car si tant est qu’il prétendrait à un second mandat, il est tenu de faire mieux et ne pas se limiter à ces quelques opérations de séduction.
Ces visites de terrain au cœur du Mali profond doivent se poursuivre. Et il faut dès à présent travailler au corps les populations ainsi que le HCUA-MNLA et Iyad Ag Ghali. Il doit forcement être introduit dans le processus en demandant aux américains de lever leur mandat d’arrêt international contre lui. Il n’est pas plus infréquentable que certains de ceux qui ont signé les Accord de Bamako, parce que la Paix n’a pas de prix. Il faut pour la symbolique que le président de la République du Mali fasse une tournée à Kidal pour communier avec cette partie de son Peuple avant la tenue ici à Bamako du grand Sommet Afrique-France prévue en 2016. Ce serait si on y arrive un signal fort du retour de la paix des braves au Mali. Le Ministère en charge de la réconciliation nationale, la MINUSMA, la CMA ainsi que la plateforme doivent travailler à cela pour donner des chances à la Paix. Signer un accord est une bonne chose mais poser des actes de ce genre qui grandissent les hommes est bien plus important pour les maliens que les déclarations de bonnes intentions. La Paix ce n’est pas un mot, c’est un comportement disait feu Felix Houphouët Boigny. Et c’est dans l’esprit de Kidal qu’il faut élever les défenses de la Paix au Mali. Vivement cette tournée à Kidal.
Youssouf Sissoko