Mopti : à la place de l’électricité et l’eau, le Premier ministre propose le chant et la danse

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En visite à Mopti, le week-end dernier, le Premier ministre a été vivement interpellé par la population sur le délestage, les coupures d’électricité mais aussi le manque d’eau potable dans la ville. En réponse, Dr. Choguel K. Maïga propose l’organisation de la biennale artistique et culturelle.

Déception ! C’est le sentiment de la plupart des habitants de la ville de Mopti après la visite du Premier ministre. En plus de la réponse sécuritaire, Dr. Choguel K. Maïga était attendu par la population sur le problème de délestage et coupures d’électricité en sus du manque criard d’eau potable dans la ville où les habitants sont privés d’électricité pendant toute une journée.

Plusieurs manifestations ont été organisées par des jeunes et groupements de femmes de la ville pour protester contre cette situation. En ironisant d’ailleurs, des personnes s’interrogeaient sur les raisons pour lesquelles Mopti, réputé être un important port de pêche, synonyme d’eau, manque pourtant d’eau courante.

C’est une situation qui perdure depuis au moins deux ans. « En 2022, on se souvient encore des images terrifiantes circulant en boucle sur les réseaux sociaux d’une population formant une longue file indienne devant une maison afin d’avoir de la glace. Il fallait faire la même chose pour avoir de l’eau potable », souligne un habitant de la ville.

Le préfet du cercle avait même écrit au gouverneur de la région pour déplorer le problème d’électricité et de l’eau. La population n’a eu son salut que grâce à l’intervention de la Minusma.  Le gouvernement pendant ce temps était aux abonnés absents.

C’est dans ce contexte qu’est intervenue la visite du Premier ministre souverainiste à Mopti. Comme toute réponse, l’ancien responsable des jeunes de l’Udpm (le parti Etat du général Moussa Traoré) parle de la relance de la biennale artistique et culturelle. En termes clairs, pour l’ancien porte-parole du gouvernement sous IBK, le chant et la danse viennent d’abord avant l’électricité et l’eau.

Il est bon de préciser que la biennale n’est pas une mauvaise chose en soi, sauf que les contextes actuels du pays ne permettent pas de choisir les festivités comme actions prioritaires au détriment des services sociaux de base. C’est ce qu’estiment de nombreux observateurs de la vie publique.

Abdrahamane SISSOKO

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