Mme Togola Jacqueline Marie Nana en 1ère Région : Un check-up minutieux

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Mme Togola Jacqueline Marie Nana
Le ministre de l’Education nationale à l’IFM de Nioro

Le ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, était la semaine dernière à Nioro du Sahel, Diéma et Kayes afin de discuter avec les responsables et les acteurs du secteur de l’éducation, renforcer le cadre partenarial d’échanges, de collaboration, informer et sensibiliser les responsables régionaux et locaux sur leurs responsabilités dans la gestion de l’école. Le ministre s’est aussi employé à recenser, examiner et proposer des solutions aux problèmes de l’école, accentuer la prise de conscience des élus locaux sur le problème des jeunes filles et garçons non scolarisés et encourager le personnel enseignant à redoubler d’efforts malgré les difficultés.

A Nioro du Sahel, Mme Togola Jacqueline Marie Nana a visité les installations de l’école fondamentale publique « M’Bouillé Siby », la medersa « Nour Houda », le jardin d’enfants la « Commune », l’Institut de formation des maîtres (IFM), le lycée public « Fodié Maguiraga », et, dans l’après-midi, le lycée public de Diéma à 95 km de Nioro.  L’académie d’enseignement de Nioro du Sahel compte 2 centres d’animation pédagogique (Nioro et Diéma). Ses 629 écoles du 1er cycle (423 publiques, 13 privées et 193 communautaires) accueillent 95.894 élèves. Les 19 écoles du second cycle, dont 5 privées, accueillent 24.777 élèves.

Le ministre de l’Education a ensuite mis le cap sur Kayes pour y inspecter les installations du complexe scolaire « Hadjah Fatou Ousmane Sow », la medersa « El Mouhamadiatou », le lycée « Dougoukolo Konaré », l’Institut de formation professionnelle (IFP) et le jardin d’enfants « Transrail ». L’académie d’enseignement de Kayes compte 5 centres d’animation pédagogique, l’institut de formation des maitres « Tiéman Coulibaly », 12 établissements d’enseignement secondaire général (3 publics), 10 établissements d’enseignement technique et professionnel (2 publics). Elle couvre également 102 centres de développement de la petite enfance repartis entre 39 jardins d’enfants, 62 structures alternatives d’encadrement communautaire du jeune enfant et l’antenne « AMALDEME » en éducation spéciale et intégrée.  L’académie gère 1017 écoles reparties en 557 écoles publiques, 38 écoles privées et 118 communautaires.

 

NON SCOLARISATION DES FILLES. Cette séquence s’est clôturée par une rencontre entre la délégation ministérielle, les responsables de l’académie d’enseignement, les promoteurs d’écoles privées, les enseignants, les syndicats d’enseignants et les parents  d’élèves au gouvernorat de Kayes. Avec un taux brut de 31,97%, la scolarisation des filles demeure un problème de premier plan dans l’académie d’enseignement de Nioro, a déploré, la directrice de cette académie, Mme Diakité Aminata Guitteye. Pour fournir un ordre de grandeur sur ce sujet, le directeur  adjoint de l’académie de Kayes, Mamadou M. Dramé, a situé le taux brut de scolarisation des filles de sa zone à 74,87%.

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi les filles sont privées d’école à Nioro : le mariage précoce, l’utilisation abusive des filles dans les travaux domestiques, les grossesses indésirées. Celles qui sont scolarisées affichent souvent un faible rendement par manque de confiance en elles mêmes, de suivi à la maison et du fait de préjugés socioculturels. Pour corriger cette situation, Mme Diakité Aminata Guitteye s’emploie à sensibiliser les parents d’élèves, les filles, les autorités locales, coutumières, traditionnelles et les leaders d’opinion. Dans l’autre sens, elle s’attache à récompenser les filles les plus méritantes.

Dans l’académie de Kayes, les besoins en personnel enseignant se chiffrent à 445 généralistes et 532 spécialistes. Le directeur  adjoint de cette académie, Mamadou Dramé, a évoqué d’autres difficultés comme la non opérationnalisation des centres d’animation pédagogiques du fait de l’absence de dotation en carburant du personnel, l’état vétuste de nombre d’infrastructures scolaires, des véhicules de liaison et des motos des conseillers pédagogiques sans oublier les effectifs d’élèves pléthoriques dans les écoles riveraines des mines d’or de Loulo et Tabakoto  (Kéniéba) et le mariage précoce et forcé  des jeunes écolières à Yélimané.

Le ministre de l’Education s’est dit conscient de ces problèmes qui justifient une visite destinée à les recenser et d’œuvrer à installer un climat sain, propice et serein au sein des écoles. Au chapitre des faiblesses relevées, Mme Togola Jacqueline Marie Nana a pointé le déroulement de certains cours sans cahiers de préparation, le manque de formation d’enseignants dans des « medersas » et écoles privées. Elle a invité les promoteurs de ces établissements à respecter les normes sous peine d’être sanctionnés d’une  fermeture.

 

L’AUDIT DES ECOLES PRIVEES. Mme Togola Jacqueline Marie Nana a listé les grands défis : la formation des enseignants de qualité, le respect strict du temps d’apprentissage et des normes scolaires, le sérieux dans le système d’évaluation, la bonne préparation des leçons, la lutte contre la corruption et la fraude dans les examens pour une école apaisée et performante. « Nous avons constaté que les directeurs des centres d’animation pédagogique sont devenus des administrateurs. Ils doivent être des pédagogues sur le terrain, être choisis parmi les enseignants les plus expérimentés et méritants. C’est ce système qui peut sauver notre école », a  noté le ministre de l’Education nationale qui a annoncé le recrutement par son département d’un consultant chargé de faire l’audit des écoles privées du pays.

Le ministre a souhaité qu’un dialogue sur le développement de l’école se noue entre les services déconcentrés et décentralisés de l’Etat, les académies d’enseignement de Kayes, Nioro, les partenaires scolaires et les syndicats d’enseignants. Le département en charge de l’Education, a assuré Mme Togola Jacqueline Marie Nana, est engagé dans le suivi pédagogique et la formation des enseignants. Elle a, à ce propos, rappelé aux élèves maîtres de Nioro du Sahel le crédo des IFM : « Travail, discipline et rigueur ».

Les questions des intervenants ont porté sur le rôle et les responsabilités des Assemblées régionales, mairies, des enseignants, des syndicats d’enseignants, des comités de gestion scolaire (CGS), des promoteurs des écoles privées dans la gestion de l’école et la sécurité des enfants à l’école.

Le ministre de l’Education nationale était accompagné des directeurs Alhousséini Kéita (Enseignement secondaire général), Morifing Koné (fondamental), Oumar Maïga (technique et professionnel), Coulibaly Maria Sangaré (préscolaire et spécial), du directeur adjoint des ressources humaines du secteur de l’éducation, Charles Tounka Sissoko, du représentant du directeur national de la pédagogie, Mamadou B. Koné, et les autorités administratives et politiques de Nioro du Sahel, Diéma et Kayes.

 S. Y. WAGUE

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