Après les régions de Sikasso et Kayes, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Général Sada Samaké, était, le vendredi 17 octobre à Ségou, face aux représentants de l’Etat dans la 4e région. Il « était venu s’entretenir avec les autorités régionales de Ségou sur les nouvelles orientations de son département et les conduites à tenir dans la gestion des affaires à leurs niveaux. Il a invité les agents de l’Etat avec fermeté à faire preuve de responsabilité et à bannir les mauvaises pratiques qui sont loin d’être étrangères dans la crise multidimensionnelle dont le Mali sort à peine.
Il était à la tête d’une importante délégation composée, entre autres, de son Chef de cabinet, Chienkoro Doumbia, du Directeur général de l’Administration du territoire, Moriba Sinayogo, du Directeur général adjoint des collectivités, Seyni Touré, du Conseiller technique Mamadou Abdoulaye Diarra, de l’Inspecteur général de police, Moro Diakité, du Directeur général de la Gendarmerie nationale, du Chef d’Etat-major de la Garde nationale et du Directeur général de la Police nationale. Comme dans les autres régions, au cours de cette visite, ils ont échangé sur l’organisation des élections communales et régionales à venir, le renouvellement des Conseils de village, de fraction et de quartier, la gestion de l’Etat civil, l’achèvement et la pérennisation du RAVEC, la situation sécuritaire, la vie administrative, notamment l’exercice de la tutelle et le retour de l’administration dans les régions du Nord. L’objectif de ces tournées à l’intérieur du pays, c’est d’échanger avec les autorités régionales sur les réalités du terrain, de dégager des solutions aux préoccupations, d’envisager l’avenir et de faire part des nouvelles orientations, devant le Directeur de cabinet du Gouverneur et ses Conseillers, les Préfets, les Sous-préfets, les forces de sécurité de la région de Ségou, le Général Sada Samaké a été sans équivoque: «l’Etat a changé, les choses doivent changer. Nous ne pouvons pas continuer à faire souffrir les populations. Celui que l’on va prendre sera sévèrement sanctionné. C’est clair, le laisser aller est fini. Vous devez faire preuve de responsabilité».
Auparavant, il avait rappelé aux responsables régionaux le contrat de performance adopté par le Gouvernement pour les administrations publiques. En exécution de ce contrat, a-t-il expliqué, chaque ministère s’est engagé à réaliser, dans les mois à venir, un certain nombre d’actions, pour l’atteinte des objectifs définis dans le Programme d’actions gouvernemental (PAG).
Concernant le département de l’Intérieur et de la Sécurité, la mise en œuvre de ce contrat de performance s’effectue de juin à novembre 2014. Il s’articule autour de «la lutte contre la corruption, la mise en œuvre des recommandations des Etats généraux sur la décentralisation, la réforme du processus électoral, la sécurisation des personnes et de leurs biens et le retour effectif des déplacés et des réfugiés».
Le ministre Samaké a aussi rappelé aux autorités régionales les opérations d’achèvement du RAVEC en cours. Avant de convier tous à œuvrer pour la bonne réussite de ces opérations capitales pour le devenir de notre pays, notamment l’extraction d’un fichier fiable pour l’organisation des élections communales et régionales prochaines. Outre le fichier électoral, les résultats du RAVEC serviront également à sécuriser l’Etat civil et les documents administratifs maliens, notamment la confection d’un passeport biométrique.
Avant le ministre, le Directeur de cabinet du Gouverneur, Mamadou Gaoussou Traoré, avait brossé la situation sécuritaire et le déroulement des opérations d’achèvement du RAVEC dans la région de Ségou. Tout d’abord, il a noté une nette amélioration de la situation sécuritaire dans la région. La preuve, a-t-il expliqué, les agents de l’Etat et des collectivités ont regagné leur poste. De plus, a-t-il relevé, la fourniture des services publics de base aux populations est assurée partout en dépit de la dégradation des infrastructures dans certaines localités du cercle de Niono. Par ailleurs, il a noté que le Comité régional de sécurité et ses démembrements locaux sont en état de veille. «Ils collectent et examinent chaque semaine des informations relatives à la situation sécuritaire. Mieux, ils font des propositions de solutions en vue d’une meilleure protection des personnes et de leurs biens qu’ils transmettent à leur hiérarchie. Des patrouilles nocturnes sont organisées, de temps en temps, quand les moyens financiers disponibles le permettent», a-t-il ajouté. Avant de souligner l’impérieuse nécessité de renforcer le dispositif sécuritaire à Diabaly, Nampala et Tarza.
S’agissant des opérations d’achèvement du RAVEC, il a précisé que 90 équipes en binôme, soit 180 agents recenseurs, sont repartis sur les 118 communes des 39 arrondissements de la région de Ségou. La situation des enrôlements se présente, du 1er au 14 octobre, comme suit: 3 872 personnes recensées, 2 154 biométries renouvelées et 424 réclamations enregistrées. Malgré ces résultats, d’énormes difficultés demeurent. Ce sont, entre autres, le manque de source d’énergie dans plusieurs villages pour l’alimentation des valises, les difficultés pour assurer la mobilité des agents recenseurs et des représentants de l’Etat sur le terrain, la non disponibilité de consommables indispensables tels que les CD-ROM pour le stockage des données collectées et le nombre élevé de demandeurs de service RAVEC sans actes de naissance.
Rappelons que le ministre Samaké s’était rendu à Koulikoro, samedi 18 octobre, pour les mêmes activités.
Youssouf Diallo, envoyé spécial
Assainissement de la ville de Kayes
Une priorité du maire Abdoulaye Camara
Lorsque vous foulez le sol de la cité des rails, vous êtes tout de suite frappés par la propreté des rues et les caniveaux bien curés. Bref, Kayes offre l’image d’une ville propre. Elle doit cela aux nombreuses initiatives du maire de la commune urbaine de Kayes, Abdoulaye Camara, qui, depuis son élection, s’est fixé comme priorité l’assainissement de sa ville. Il a réaffirmé cette volonté politique au cours de l’entretien qu’il a nous accordé dans son modeste bureau. C’était en marge de la visite du ministre de l’Intérieur et de la sécurité dans la première région, le lundi 13 octobre dernier.
On a l’habitude d’entendre que les bonnes initiatives sont toujours appuyées. Les projets initiés par le maire Camara n’ont pas échappé à cette maxime. Ainsi, le maire de Kayes a bénéficié du partenariat de la mairie d’Evry Centre Essonne en France. Dans le cadre de ce partenariat décentralisé, plusieurs activités ont été réalisées. Au nombre de celles, il a cité la réalisation de dépôt de transit dans les quartiers, la réalisation de mini-égouts à Kayes N’Di pour la gestion des eaux usées dans les familles, la réhabilitation des collecteurs au nord et au sud de la ville, l’évacuation régulière des dépôts de transit, l’entretien et le curage réguliers des caniveaux, entre autres. Pour mener ces activités, la mairie a signé des contrats avec les GIE de la commune, pour un montant de 69 millions en 3 ans. Le maire Camara attache une importance particulière aux financements des activités de ces GIE. Car, a-t-il expliqué, elles participent à l’emploi des jeunes dans la commune.
Par ailleurs, le maire de Kayes a instauré une initiative concernant le renforcement de la participation des populations au processus de développement. Il s’agit de l’instauration d’une véritable démocratie participative et de promotion de la citoyenneté. Elle consiste à mettre en place des comités de développement de secteurs et de développement de quartiers. Avec comme objectif : impliquer et faire participer les citoyens au développement de la commune. Cette initiative a été soutenue par l’Union européenne entre 2008 et 2010 à hauteur de 139 000 000 F CFA. Aux dires du maire, cette somme a été consacrée aux actions de renforcement des capacités de leurs membres.
Youssouf Diallo