Au poste de contrôle, Route de Bamako se trouve une équipe de percepteurs de la Mairie de Ségou. Composée de 4 personnes, l’équipe est dirigée par Edmond Karim Coulibaly.
Les trois autres sont Antadou Togo, Mountaga Guidjillaye et Souleymane Sidibé. Leur principale mission est de recouvrer les taxes de sortie au détriment des véhicules en direction de Bamako. Le tarif va de 1000 F CFA pour les cars des grandes compagnies de transport à 500 F CFA pour les minicars. Le flux routier à ce niveau est tellement important qu’un carnet de 100 tickets peut s’épuiser en deux jours. Aussi, l’activité est tellement débordante que les percepteurs, qui sont des salariés de la Mairie de Ségou, peuvent « recruter » ce qu’ils appellent dans leur jargon des « Américains ».
Ce sont de jeunes enfants qui les suppléent à la tâche, moyennant des rémunérations, pendant qu’eux-mêmes s’adonnent à leurs propres activités en ville. Dans ce réseau, on retrouvera alors un certain Koné par lequel le pot aux roses a été découvert. Il serait le jeune frère du Caissier de la Mairie, mais ce dernier ne serait en tout cas ni de loin, ni de près impliqué dans l’affaire. La semaine dernière, pendant que l’équipe de percepteurs et leurs « Américains » se relayaient au poste de contrôle de Bamako, c’est Mountaga Guidjillaye qui remarqua un lot de carnet douteux avec le sieur Koné. Il n’hésita pas à l’interpeller, puis à le dénoncer auprès de Michel Sidibé Superviseur Général qui, à son tour informa le 1er Adjoint au Maire de Ségou (l’édile principal étant au moment des faits, à la Mecque). Notre Américain ne passera pas par quatre chemins pour avouer que ces carnets, au nombre de 14 dont 12 déjà écoulés lui ont été offerts par Edmond Karim Coulibaly. Le percepteur, lui aussi, passera aux aveux. Il citera un autre « Américain », un certain Sidibé qui serait également dans son réseau. Ces trois malandrins sont depuis ce jour, entendus par la Police du 1errn
Arrondissement. Qui a d’ailleurs profité pour faire une perquisition à leur domicile. Ce qui a permit de retrouver des carnets entiers et d’autres souches de carnets dans leurs tabliers. Mais une question demeure et sans réponse à présent. Quelle imprimerie a aidé ces jeunes gens à confectionner ces tickets ? Motus et bouche cousue. Personne ne veut piper mot !
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