“Nous sommes là pour servir les citoyens, pour les protéger et pour les aider, pour transformer le pays avec l’ensemble des citoyens”
Le week-end dernier à Tombouctou, les populations ont dévoilé au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga leurs préoccupations, axées principalement sur la sécurité, les infrastructures, l’organisation du territoire et le développement. Le Chef du gouvernement a pris bonne note de ce cahier de doléances et promis d’y apporter des solutions idoines, rappelant que la devise du gouvernement “c’est de servir nos concitoyens et de transformer notre pays”.
Après Mopti en octobre à la faveur de la rentrée scolaire et Gao début décembre pour s’enquérir de la situation sécuritaire, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga était le week-end dernier à Tombouctou, la Cité des 333 Saints pour le même exercice. Pour ce faire, le chef du gouvernement était accompagné d’une forte délégation comprenant quatre ministres : Pr. Tiémoko Sangaré (Défense et Anciens combattants), Mohamed Ag Erlaf (Administration territoriale et Décentralisation), Moulaye Ahmed Boubacar (Développement industriel et Promotion de l’investissement) et Nina Wallet Intallou (Artisanat et Tourisme). L’Inspecteur général des armées, le général de division Ibrahima Dahirou Dembélé, certains cadres de la Primature ainsi que des journalistes étaient également de ce voyage.
C’est exactement à 11 h 30 le vendredi 14 décembre (jour béni) que l’avion militaire “Casa- 295” de l’Armée de l’air transportant la délégation a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Tombouctou. Elles étaient toutes là (autorités administratives et politiques…) pour réserver un accueil chaleureux au Premier ministre. Après les salutations d’usage, le cap a été mis sur l’hôtel Hendrina Khan envahi par une marée humaine pour souhaiter la bienvenue à la délégation.
Selon le Premier ministre, l’objectif de cette visite est d’être plus proche de la population tombouctienne afin de prendre en compte ses préoccupations afin d’y apporter une solution idoine. Il s’agissait aussi de s’imprégner de la situation sécuritaire afin de remonter le moral des forces armées et de sécurité.
“Je voudrais vous remercier pour l’accueil chaleureux et fraternel dont nous avons fait l’objet. Je crois que toute la délégation est marquée par ce climat fraternel et de confiance depuis que nous sommes arrivés à Tombouctou. Il est important pour moi ainsi que les autres membres du gouvernement de revenir dans cette ville historique où nous étions là il y a quelques mois, pour faire le point des engagements que nous avions pris et voir aussi avec les uns et les autres les perspectives.
Le président de la République, au nom duquel je vous remercie pour la confiance qui lui a été renouvelée, nous a instruit de faire tout le nécessaire pour être constamment à l’écoute des populations. Donc de nous rendre à leurs côtés où elles se trouvent pour les voir, les écouter et à travers ce contact, d’enrichir notre perception des solutions et des priorités. Parce que venir sur le terrain contribue grandement à enrichir et quelque fois à modifier la perception que nous avons des priorités”.
C’est en ces termes que le Premier ministre s’est adressé aux forces vives de Tombouctou et de Taoudéni, dans l’après-midi du vendredi 14 décembre, à l’Institut islamique Ahmed Baba. Cette rencontre fraternelle et cordiale s’est déroulée en présence des autorités administratives et politiques des deux régions, des notabilités, de la société civile, de la jeunesse…
La sécurité et le désenclavement comme difficultés
La situation sécuritaire et le désenclavement à Tombouctou ainsi qu’à Taoudéni étaient essentiellement les deux points évoqués par les différents intervenants dans un climat empreint de grande cordialité.
“Monsieur le Premier ministre, je m’en voudrais si je ne rappelle pas certaines réalités dans nos deux régions. Tombouctou et Taoudéni avec toutes leurs potentialités économiques, culturelles et humaines n’échappent pas aux différents maux dont souffrent les populations d’un pays en voie de développement en proie à une insécurité hélas grandissante. En effet, la crise multidimensionnelle de 2012 et l’occupation des régions du Nord par des groupes armés ont accentué la vulnérabilité et ont tout simplement traumatisé les populations de ces régions. C’est pourquoi, la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger a suscité un véritable espoir, mais malheureusement les braquages, les enlèvements des voitures souvent au centre même de la ville constituent un cauchemar pour les populations. Pour cela, elles souhaiteraient que des actions concrètes soient prises dans le cadre de l’éradication de l’insécurité au nord et au centre du Mali et la réalisation des infrastructures routières. Cas de la route Tombouctou-Douentza, gage du développement de la ville de Tombouctou qui a longtemps souffert de l’enclavement”, dira le maire de la Commune urbaine de Tombouctou, Aboubacrine Cissé. Qui poursuit : “Monsieur le Premier ministre, toujours dans le cadre de la réalisation des infrastructures routières, la route Tombouctou-Kabara-Karioumé est un calvaire aujourd’hui pour les usagers, car elle est complétement détériorée. Par ailleurs, dans le cadre de la sécurité alimentaire, les trois plaines de Tombouctou sont menacées, car nous avons eu d’énormes difficultés à démarrer la campagne agricole et comme si cela ne suffisait pas, les inondations ont aggravé la situation. Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement prions le Tout Puissant pour qu’il vous accompagne dans la résolution de ces problèmes énumérés. C’est ce qui va contribuer à renouer les relations avec les populations et créer un créneau pour les communautés de promouvoir le vivre ensemble et la cohésion sociale”.
Le porte-parole du Conseil national de la jeunesse de Tombouctou a mis en exergue les difficultés auxquelles les jeunes de la Cité des 333 Saints sont confrontés. “Permettez-moi de rappeler une partie sombre de notre histoire, l’occupation des régions du Nord. Une période pendant laquelle les jeunes de la région de Tombouctou ont démontré leur attachement inébranlable à l’unité nationale, l’attachement à la patrie mère, la paix et la réconciliation nationale, attachement illustré par des confrontations à mains nues avec les occupants, le refus à se soumettre à l’extrémisme violent ou encore des armes de guerre remises aux autorités militaires à l’époque, juste après l’occupation”, dira-t-il. Selon lui, “en dépit de la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, les jeunes de la région de Tombouctou se sentent encore en marge du processus par les différents acteurs nonobstant les recommandations des Nations unies qui prônent la pleine participation des jeunes dans la résolution des conflits dans le monde”.
Il a saisi cette opportunité pour attirer l’attention du Premier ministre sur l’importance des jeunes, forces vives de la nation dans les instances de prises de décisions dans les structures d’appui à la réconciliation.
La problématique de l’emploi des jeunes, la création d’une Université, la construction d’infrastructures sportives multidimensionnelles… comme préoccupations de la jeunesse de Tombouctou
“Nous profitons de cette occasion solennelle pour interpeller les parties signataires de l’accord mais aussi l’opinion nationale et internationale sur la marginalisation des jeunes issus des organisations de la société civile dans le processus de mise en œuvre de l’accord. Nous pensons que, aujourd’hui plus que jamais, vu les nombreux dangers auxquels la jeune génération est confrontée, délinquance et extrémisme violent, il est impératif de protéger, impliquer et responsabiliser les jeunes qui constituent l’avenir du pays et les garants du maintien de la paix. Nous avons d’autres préoccupations majeures qui minent notre existence au quotidien. Le désenclavement de la région de Tombouctou à travers la reprise des travaux de la route Tombouctou-Ségou, la problématique de l’emploi des jeunes et de la formation professionnelle dans la région. La création d’une Université à Tombouctou afin d’atténuer la souffrance des jeunes étudiants de la région, la construction d’écoles et de centres de formation professionnelle, la construction d’infrastructures sportives multidimensionnelles.
Nous considèrerons cette occasion comme une aubaine pour vous notifier de vive voix toutes les préoccupations des jeunes de Tombouctou tout en ayant à l’esprit la volonté de mettre en avant la jeunesse du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita courant ce dernier quinquennat et de votre sens élevé d’homme d’Etat et de situation à relever les grands défis”, a-t-il conclu.
Les femmes de Tombouctou ont besoin de l’aide afin de reprendre leurs activités
De son côté, la représentante des femmes a déclaré que les Tombouctiennes sont à l’avant-garde du développement économique, social et culturel. “Monsieur le Premier ministre, les femmes sont présentes dans tous les domaines. Elles ont la charge de produire la nourriture mais elles le font avec toutes les difficultés que vous savez. C’est pourquoi, aujourd’hui nous sommes là pour vous montrer et vous parler de ce que nous vivons. La crise a affecté plus les femmes, car elles sont dans tous les domaines. Nous demandons à ce que vous fassiez en sorte que nous reprenions nos activités. Car, avec la crise nous avons peur de nous déplacer et de mener nos activités génératrices de revenus, et les femmes évoluent dans tous les domaines. Nous demandons un appui particulier à l’endroit des femmes afin qu’elles puissent aider toute la région”, a-t-elle plaidé.
Même son de cloche chez le gouverneur de Tombouctou, Koïna Ag Ahmadou, qui a évoqué les différentes difficultés auxquelles la Cité des 333 Saints est confrontée.
Après avoir écouté les uns et les autres, le Premier ministre a répondu aux préoccupations soulignées. “Pour la question sécuritaire, je crois que nous savons tous les sources de l’insécurité qui existent dans cette région et dans d’autres régions aussi. Et ces sources tiennent essentiellement à l’état actuel de la connexion qu’il y a entre les groupes terroristes et les réseaux mafieux. C’est tout. Je ne parlerais même pas des groupes jihadistes parce qu’aujourd’hui les populations ne sont soumises à aucun message politique. La réalité, c’est que nous avons une connexion profonde et structurelle entre ceux qui vivent du trafic et ceux qui sont chargés de maintenir un environnement de pagailles et de violences pour que le trafic soit possible. Parce que nous sommes quelque fois desservis par notre géographie dans la mesure où de façon naturelle, cette partie de notre pays est une passerelle pour unir plusieurs régions du monde pour faire transiter et accessoirement pour accueillir plusieurs produits de trafics qui viennent d’autres continents et d’autres pays. Et, tant que nous ne combattons pas cette réalité ensemble, les efforts que le gouvernement fait et va continuer de faire peuvent mettre du temps avant d’avoir du résultat. C’est pourquoi, j’insiste sur le fait que chacun de nous est conscient de la gravité de la situation. Tout le monde est conscient des conséquences négatives de cette situation sur le développement, la stabilité et la cohésion sociale. A Tombouctou comme ailleurs, c’est le moment pour chacun de choisir son camp. C’est ça la réalité”, précisera Soumeylou Boubèye Maïga.
A propos des infrastructures routières, le Premier ministre soulignera que “nous continuons de discuter avec nos partenaires de l’Union européenne pour reprendre les chantiers de la route de Goma Coura jusqu’à Tombouctou, mais il faut savoir aussi que sur cette route, nos forces de l’ordre ont fait l’objet de plusieurs attaques et de violences. Nous avons enregistré de pertes humaines considérables. Même certains de ceux qui étaient chargés de poser la fibre optique ont été assassinés parmi eux. Donc, il sera difficile de convaincre les entreprises de venir dans ces zones, car personne n’accepterait de venir dans un environnement où il pourra se faire tuer à tout moment.
Nous allons continuer de perdre de l’argent, des ressources et notre crédibilité parce que les entreprises européennes qui viennent travailler, ça leur fait un coût très élevé de reprendre chaque fois les chantiers et donc là nous sommes tous interpellés. C’est bien d’interpeller le gouvernement mais le gouvernement fait tout ce qu’il peut. Nous allons être obligés de reconstituer toute la capacité que nous avons dans les différentes zones du Nord. Aujourd’hui, nous pensons être parvenus à cette constitution là et nous sommes en discussion avec nos partenaires européens pour reprendre les chantiers afin de ne pas perdre les financements. Nous devons leur apporter des garanties supplémentaires par rapport à l’insécurité.
Nous, nous pouvons apporter les garanties, mais si les populations n’aident pas les forces de l’ordre, cela peut être difficile. Sinon, du point de vue des infrastructures, cette route est en cours de construction depuis la transition. C’est là que les agents de Satom ont été enlevés. Tant que nous-mêmes ne sommes pas conscients de l’importance de ces infrastructures, ne nous mobilisons pas à hauteur de souhait, ça peut être extrêmement difficile. Quand on venait, tout le monde a vu le marché de Tombouctou, c’est une zone franche parce que tout s’y trouve. Il n’y a pas de taxes ni d’impôts dessus. Nous avons énormément de mal à déployer les services financiers de l’Etat car à chaque fois qu’on les déploie, ils sont assassinés et personne dans la ville de Tombouctou ne peut nous dire qui les a assassinés.
Et ces produits de fraude envahissent les deux tiers de notre territoire à tel point que les régions du Nord plus une partie des régions du Centre sont devenus des points de passage à travers lesquels les gens font entrer des produits pour ensuite remonter sur Bamako. Cette situation fait qu’aujourd’hui que l’économie légale se déroule sur à peu près un tiers de notre territoire. C’est pourquoi d’ailleurs nous avons décidé de créer à partir du début de l’année un corps de garde-frontière pour veiller à la sécurité de nos frontières parce que nous avons beaucoup de frontières poreuses. Pas parce qu’elles sont physiquement poreuses mais parce qu’il y a au sein de nos populations des complices pour que le trafic soit possible. Donc, si nous voulons construire un pays solidaire, il faut que nous travaillions tous dans la même direction sinon même si nous déménageons toute l’armée malienne à Tombouctou tant qu’au sein de la population, nous avons des terroristes et des complices de trafic, ça va être extrêmement difficile parce qu’aujourd’hui les deux vont ensemble”. Parole du Premier ministre.
Sur le désenclavement, le chef du gouvernement fera noter que le gouvernement dispose aujourd’hui d’un programme d’infrastructures économiques qui permettra de désenclaver toutes les régions du Nord. Les études de la route Douentza-Tombouctou, ajoutera-t-il, sont finies. Le financement est évalué à 86 milliards de FCFA. “Nous avons cette route dans le cadre du programme des infrastructures économiques que nous avons élaboré et que nous allons présenter au président de la République. Un segment de cette route irait normalement dans les cinq ans à venir de Koro jusqu’à Taoudénit. Mais en toute honnêteté, vous pensez vraiment que quelqu’un va nous prêter 86 milliards de FCFA dans une zone où il se dit qu’il y a de l’insécurité et qu’il n’y aucune chance que nous lui remboursions. Mais franchement, moi, je me mets à la place de ceux qui ont les ressources, personne n’ira mettre ses ressources dans tel endroit”. Il se dit : “Si je mets mon argent, il y a aucune chance que je sois remboursé parce qu’ils ne s’entendent pas là-bas, ils sont dominés par les trafics et le terrorisme. Donc, si nous en sommes conscients, alors changeons de comportement. Dans le même ordre du programme d’infrastructure économique, nous avons une boucle qui partirait du Sahel occidental, c’est-à-dire Nioro-Nara, pour descendre sur Diabaly pour faire la jonction avec cette route-là qui vient de Goma Coura. Donc ce ne sont pas les idées qui nous manquent mais il faut que nous nous mettions ensemble pour les mettre en œuvre pour le pays.
Moi, je prends très bonne note de l’urgence qu’il y a à réaliser ces infrastructures parce que dans les plans dont je parle, à partir de Tombouctou, on joindrait Bourem-Gao et de Gao à Ansongo et puis il y a Bourem-Kidal pour lequel nous avons obtenu le 13 décembre dernier le financement de la Bad. Pour les infrastructures, nous allons continuer de travailler. Je pense que nous devons poursuivre un débat démocratique sain pour pouvoir évaluer ces choses sinon nous aurons des territoires qui seront des territoires non-gouvernés. J’aimerais en profiter pour saluer tous ceux qui incarnent l’Etat dans ces zones. Je me félicite de voir l’ensemble du corps préfectoral de la région de Tombouctou et une partie de Taoudénit parce qu’à Bamako quand nous disons que nous avons des préfets et sous-préfets partout sur le territoire, il y en a qui disent que c’est faux. Et ces hommes continuent de servir le pays dans des conditions extrêmement difficiles. Nous n’osons même pas les demander leurs matériels de travail. Parce que je sais qu’être préfet à Rharouss, ce n’est pas évident mais le préfet de Rharouss est ici présent. Avec le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, nous irons à Taoudénit et de là nous irons à Rharouss pendant le 1er trimestre 2019″.
“Le corps préfectoral, la santé, la magistrature, les services de sécurité seront dotés de véhicules en 2019”
Au cours de cette rencontre, le Premier ministre a annoncé une bonne nouvelle. Aux dires de Soumeylou Boubèye Maïga, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a décidé que, pendant l’année 2019, le corps préfectoral sera l’un des rares services pour qui l’Etat va acheter des véhicules. “Le corps préfectoral, la santé, les corps de sécurité et la magistrature seront des services pour lesquels l’Etat va acheter des véhicules en 2019. Parce que nous pouvons voir que dans les zones où les préfets se font transporter à moto par leurs gouvernés n’est pas la meilleure manière d’incarner l’Etat. Je pense qu’il faut qu’on revienne à plus de sécurité, à plus d’attachement à la vérité, à plus d’attachement à la vérité et à la confiance et à notre capacité collective à sortir de cette situation. Nous observons tous aujourd’hui dans le monde que gouverner, c’est extrêmement difficile.
Chacun à ses problèmes et ça ne sert à rien que nous continuons à nous apitoyer sur nous-mêmes. Pensons plutôt à notre capacité à relever le défi que nous avons à relever pour avancer. Pour nous qui sommes allés dans la mosquée pour la prière du vendredi avec le peu de chose que je sais dans le Coran j’ai retenu dans la deuxième sourate de l’imam, un message important “restez unis dans la vérité, restez unis dans la patience et dans la confiance”, a informé le Premier ministre. Avant de réitérer que “ce gouvernement est là pour servir les citoyens, pour les protéger et pour les aider, pour transformer le pays avec l’ensemble des citoyens. Parce que c’est dans cela que réside notre avenir. Transformer notre pays, servir nos concitoyens, c’est notre devise dans laquelle nous travaillons au début de ce mandat. C’est ça le message du président de la République et l’orientation fondamentale qu’il nous a donnée”.
Une promesse du Premier ministre :
L’infirmerie du Camp militaire de Tombouctou équipée et renforcée
Le gouvernement vient de doter l’infirmerie du Camp militaire de Tombouctou de trois nouvelles salles d’une capacité de 18 lits d’hospitalisation. Ce qui permettra de prendre en charge les blessés de vie de nos forces de sécurité.
hose promise, chose due. L’infirmerie du Camp militaire Cheick Sidi El Békaye de Tombouctou est désormais dotée de trois nouvelles salles de 18 lits d’hospitalisation. C’était une promesse du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga lors de sa visite à Tombouctou, il y a quelques mois. Voilà pourquoi, on sentait sur son visage la joie et la fierté de doter les forces armées d’une telle infrastructure sanitaire.
C’est aux environs de 12 h 15 le vendredi 14 décembre que le chef du gouvernement a procédé à la coupure du ruban symbolique de l’extension de cette infirmerie en présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Pr. Tiémoko Sangaré, du commandant de la région militaire n°5 et du secteur 3, le colonel Abass Dembélé. Sans oublier la population civile sortie massivement pour manifester sa joie.
“Aujourd’hui, nous avons inauguré l’extension de l’infirmerie du Camp militaire. Cela a été assez modeste parce que c’était une petite salle quand nous venions à Tombouctou, il y a quelques mois. Le Camp compte plus de 2000 éléments, c’est-à-dire les militaires et leurs familles, mais leur infirmerie ne comptait que 4 lits d’hospitalisation. Et au même moment non seulement il y a les militaires et leurs familles mais aussi ceux que le colonel Abass Dembélé appelle les bénéficiaires par extension, c’est-à-dire tout le voisinage et une bonne partie de la population. Donc, puisque ce n’était pas budgétisé pour l’exercice 2018, nous avons pu quand même dégager quelques ressources pour construire de nouvelles salles afin de porter la capacité à 18 lits. J’espère qu’à partir de là, nous allons être dans une dynamique pour leur offrir des infrastructures plus importantes. Si nous ne nous étions pas rendus sur le terrain, nous ne nous serions jamais rendus compte de ces déficits, cette urgence et de cette priorité-là”, a avoué le Premier ministre.
Le colonel Abass Dembélé, ému, a remercié le Premier ministre et son gouvernement pour avoir doté les Forces d’armées maliennes de ces nouvelles salles, qui permettront de soulager beaucoup de militaires. Il a saisi cette occasion pour remettre des cadeaux au Premier ministre et au ministre de la Défense.
El Hadj A.B. HAÏDARA
350 éléments supplémentaires seront bientôt déployés à Tombouctou
La révélation a été faite par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, après sa visite de 48 h à Tombouctou : les effectifs de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale seront renforcés avec 350 éléments. Cela dans le but d’augmenter leurs capacités opérationnelles pour qui connait aujourd’hui le problème d’insécurité dans la Cité des 333 Saints.
Cette décision salutaire est une retombée immédiate de la visite du chef du gouvernement, qui lui a permis de s’imprégner de la situation sécuritaire en 6e région. Notons que lors de sa visite à Gao, en début décembre, le Premier ministre avait également décidé de renforcer les effectifs du personnel des forces de sécurité intérieure avec 300 agents (150 policiers et 150 gardes nationaux).
Tombouctou, la cité des 333 saints :
Les imams manifestent leur estime pour SBM
Après avoir effectué la prière du vendredi dans la sainte mosquée Djingareyber derrière l’imam Alpha Ibrahim (il est le fils du grand imam Ben Essayouti), le Premier ministre a rencontré les notabilités de la 6e région. C’est avec une grande joie que le vénéré imam Ben Essayouti a reçu Soumeylou Boubèye Maïga et sa délégation composée de quatre membres du gouvernement (Tiémoko Sangaré, Nina Wallet Intallou, Moulaye Ahmed Boubacar et Mohamed Ag Erlaf).
Cette visite de courtoisie a été une occasion pour les imams Ben Essayouti de la mosquée Djingareyber et Alliman Al Kakoum de la mosquée Sankoré de réaffirmer leur soutien au Premier ministre dans sa recherche de paix et de stabilité sociale au Mali.
La rencontre a été marquée par des bénédictions pour un Mali de paix et réconcilié. Cela à travers la fatiha formulée par l’imam Ben Essayouti. El Hadj A.B. HAÏDARA
SBM à propos de Taoudenit:
“Nous allons créer la région militaire de Taoudénit pour qu’elle devienne opérationnelle”
Elles étaient très nombreuses à la rencontre entre le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et les forces vives. Elles, ce sont les communautés de Taoudénit. Le gouverneur Ould Méïdou ainsi que certains préfets étaient du rendez-vous. Avec Soumeylou Boubèye Maïga, il a été question de l’opérationnalisation de cette région.
En réponse, le Premier ministre a été très clair : “Nous allons créer la région militaire de Taoudénit pour qu’elle devienne opérationnelle. Je pense que le processus de création est en cours et je pense qu’elle sera créée dans les semaines à venir. Une fois cette région militaire créée, nous irons installer le gouverneur là-bas. Pour que nous autres ressortissants de Taoudénit, nous soyons chez nous parce que tous les gens que je vois qui disent qu’ils sont de Taoudénit, nous avons fait l’enfance avec beaucoup à Gao.Beaucoup n’imaginent pas que jusqu’au milieu des années 1970, tout le Nord, de Rharouss à Tessalit et de Taoudénit à Ansongo, était une seule région administrative. Donc, c’est grâce à l’évolution que nous sommes actuellement à 5 régions dans cette partie du territoire et probablement il y en aura beaucoup plus d’autres parce qu’en 2025, nous serons 25 millions d’habitants et 2025, c’est dans 6 ans”, a déclaré Soumeylou Boubèye. En guise de cadeau, la communauté de Taoudénit a offert un chameau au Premier ministre.
El Hadj A.B. HAÏDARA