Le Nord à l''honneur : Le gouvernement “boucle” Taoussa ; le FDR réfléchit à la paix

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La semaine dernière, le Nord de notre pays était triplement à l’honneur. Entre le bouclage du financement du projet de barrage de Taoussa et l’atelier organisé par le FDR sur le développement dans l’espace sahélo-saharien, il y a eu l’inauguration du canal de Tombouctou.

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Il n’est pas commun de parler du Nord ces derniers temps sans parler de la reprise des hostilités imposées par le groupe de Bahanga et de Fagaga, ou de leurs mines qu’ils ont lâchement posées ou même des otages dont aujourd’hui nul ne connaît la date de libération. Preuve qu’il n’est pas commun de voir des bonnes nouvelles en provenance de cette partie de notre pays. On pourrait même dire que depuis l’inauguration du pont de Wabaria le 22 septembre 2006 et la tenue du- Forum de Kidal en mars dernier, les bonnes nouvelles concernant le Nord ne courent pas les rues encore moins les Unes des journaux. Et brusquement la semaine dernière, trois bonnes nouvelles tombent.

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La première bonne nouvelle concerne le projet du barrage de Taouusa. Le Premier ministre Modibo Sidibé et une importante délégation s’étaient rendus à Djeddah afin de voir comment trouver le financement de l’ouvrage. Mercredi dernier, le financement a été quasiment bouclé à la grande satisfaction de la délégation et du président ATT qui a tenu à rencontrer Modibo et ses compagnons de voyages pour les féliciter (voir article sur Taoussa). Ce n’est certainement pas fanfaronnade mais le sentiment que les choses bougent dans le bon sens pour le Nord qui a besoin de développement. Car avant l’arrivée de la délégation primatoriale, le président de la République avait effectué un aller-retour le vendredi à Tombouctou où il a inauguré le canal Kabara-Tombouctou remis à flot grâce à la Libye.

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Complètement à sec depuis plus de 20 ans, le canal a été réhabilité grâce au Guide libyen qui a tenu sa promesse de rendre à Tombouctou son bras de fleuve qui lui permettait de réaliser beaucoup d’activités hydro-sylvo-pastorales. D’une longueur de 14 km, le canal va de Daye à Tombouctou en passant par Kabara. Les populations qui ont salué la solidarité libyenne n’ont pas manqué de dire tous les avantages qu’elles pourront tirer du fleuve notamment en terme de culturelles maraichères et potagères. Le même vendredi, le FDR engageait les travaux de son atelier sur la sécurité, la stabilité et le développement dans l’espace sahélo-saharien.

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Convaincu que sans sécurité et sans stabilité il ne saurait y avoir de développement malgré les milliards investis, le FDR a voulu approfondir la réflexion sur la persistance et l’aggravation d’une crise qui a fini par développer des complications. Et pour appréhender la question dans ses dimensions sous régionales, des participants sont venus du Niger et de la Mauritanie. Deux jours durant, la question a été passée au peigne fin. Le Nord étant au-dessus des contingences et des divergences politiques, le gouvernement a envoyé les techniciens qui suivent la mise en œuvre de différents accords et programmes. De leur côté, l’Assemblée nationale et le Haut conseil des collectivités territoriales ont envoyé des élus en nombre. Des personnalités morales et politiques comme Seydou Badian Kouyaté, l’honorable Oumar Sididjé Traoré, Ousmane Sy, des diplomates ont pris part aux travaux.

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Trois thèmes ont servi à alimenter les débats : « les causes, manifestations, conséquences et caractéristiques des rebellions au Mali et au Niger » introduit par Ibrahim Samba Traoré dit Archi du Mali et Massoudou Hassoumi du PNDS du NIger, « les nouvelles dimensions de la crise du Nord : trans-nationalité, trafic de drogue, de cigarettes, circulation des armes, islamisme » présenté par le Pr. Mohamed Ould Maouloud de l’UFD de la Mauritanie et Soumeylou Boubèye Maïga (voir communication de SBM), « les pistes de solutions » introduit par Tiébilé Dramé.

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Les débats ont conduit à certains constats : la fragilisation de l’Etat, son désengagement de ses fonctions régaliennes dans ces zones, le terrorisme mafieux qui casse l’Etat, la pauvreté, le non développement. L’atelier du FDR visait à jeter les jalons pour une conférence au plan national avant la conférence sous régionale. Des pistes de solutions ont été identifiées gravitant autour du dialogue et de la recherche d’une solution démocratique ; la voie participative ; l’implication des partis politiques, des organisations démocratiques, de la société civile dans la recherche de solution etc.

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BARRAGE DE TAOUSSA : Du rêve à la réalité

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Le Premier ministre Modibo Sidibé est rentré de Djeddah le week-end dernier après avoir bouclé le financement du barrage de Taoussa. Il était accompagné d’une forte délégation comprenant le ministre des Finances Abou Bakar Traoré et le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau Hamed Sow qui aura la tutelle de l’ouvrage dans sa phase de construction. A cette bonne nouvelle pour le pays d’une manière générale et pour le Nord particulièrement, le rêve est en train de prendre forme pour devenir réalité.

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Partis pour consolider les acquis des rencontres organisées avec les partenaires en 2005 et également boucler le financement, le Premier et sa délégation sont revenus avec dans les bagages un résultat qui dépasse leur espoir : 200,8 millions de dollars sur une prévision de 165 millions de dollars.

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Plus de 300 millions$

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Les financements obtenus ne concernent que la construction de la centrale électrique et permettront le démarrage les travaux de construction du barrage et de la route d’accès. Le projet dans son intégralité devrait coûter un peu plus de 300 millions de dollars. Mais que renferme au juste le projet de barrage de Taoussa ?

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Selon les services du ministère de l’Energie, des Mines et de l’Eau qui ont présenté le projet d’aménagement du barrage de Taoussa à Djeddah, le barrage répond à un double souci : sur le plan national, il devra permettre le développement durable et lutter contre la pauvreté ; sur le plan sous régional, il répondra aux soucis du Liptako-Gourma et de l’Autorité du Bassin du Niger pour une gestion durable des ressources en eau.

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Ainsi, dans le court terme, selon les services du ministère de l’Energie, des Mines et de l’Eau, le barrage devra rétablir l’autosuffisance alimentaire dans la boucle du Niger à travers la relance et l’extension de la production agricole tout en assurant la continuité du transport entre Tombouctou et Gao par une jonction du bief fluvial Tombouctou-Taouusa avec la future route Taoussa-Gao.

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Dans le moyen terme, le barrage devra minimiser l’impact des déficits pluviométriques sur le régime du fleuve, favoriser la restauration des écosystèmes et amorcer le développement économique de la région à travers l’agriculture, la pêche et l’élevage.

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Dans le long terme, il produira 87% de la demande totale d’énergie dans la zone et créera un véritable pôle de développement dans la vallée. Pour les six prochaines années, outre la construction du barrage et de ses ouvrages annexes, une route jaillira de terre et une première tranche de 3500ha de périmètres irrigués pour un coût estimé de 316 millions de dollars.

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L’exploitation du barrage sera assurée en concession par une société disposant d’une autonomie de gestion qui vendra l’électricité et l’eau. Quant aux périmètres hydro-agricoles, ils pourraient être gérés soit par les groupements des exploitants ou les communes.

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Les composantes du Projet

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Le Barrage et ses ouvrages annexes où on verra beaucoup de travaux de génie civil. Le coût de cette composante est estimé à 111,81 millions de dolars.

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La route d’accès au barrage de Taoussa qui fera 130 km reliant Gao à Taoussa en passant par Bourem. En outre, il y aura la réalisation de 125 ouvrages de franchissement et de drainage. Le coût est estimé à 53,16 millions de dollars.

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La centrale hydroélectrique d’une puissance de 25 mégawatts dont l’équipement de l’usine se fera en deux étapes pour mieux suivre l’évolution de la demande. Installation dès le départ de trois groupes de 5 mégawatts, puis les deux autres groupes 5 mégawatts suivront. Les travaux de la centrale devront coûter 32,71 millions de dollars.

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Les lignes haute tension et les postes qui devront desservir Gao, Bourem et Bamba en électricité sans compter l’électrification rurale des villages qui sera développée. Cette composante est estimée à 34,78 millions de dollars.

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L’une des composantes les plus importantes concerne les aménagements hydroagricoles. Afin de compenser la perte de 3000ha de terres de culture dans la retenue du barrage, le projet de Taoussa prévoit de réaliser 3500ha d’aménagements hydroagricoles pour une première tranche dont 3000ha en submersion contrôlée en amont et 500ha en maîtrise totale en aval. Les aménagements hydroagricoles devront coûter 48,43 millions de dollars.

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La dernière composante concerne diverses mesures d’accompagnement qui sont estimées à 35,04 millions de dollars.

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Un chantier ouvert

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Selon les services du ministère de l’Energie, des Mimes et de l’Eau, le projet du barrage de Taoussa est déjà en train d’être exécuté dans différents aspects. C’est ainsi que l’étude avant projet détaillé et l’élaboration du dossier de consultation portant sur le barrage, ses ouvrages annexes et sur la route d’accès Gao-Taoussa a démarré en juin dernier et devra prendre fin à la fin de cette année. Cette étude a été confiée sur appel d’offres à Coyne et Bellier et partenaires (PACE, GID et BETICO).

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Pour ce qui est de l’étude d’impact hydraulique dont la mission est d’évaluer l’impact hydraulique potentiel du réservoir en amont et en aval jusqu’au Nigeria et d’élaborer en conséquence un modèle de gestion qui optimise les ressources du réservoir tout en minimisant ses incidences négatives, elle a été attribuée à Tecsult International Limitée qui a démarré ses prestations en janvier 2007.

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L’étude d’impact environnemental et social qui doit élaborer un programme de gestion environnementale et sociale, un plan de réinstallation des populations qui seront déplacées et un plan de développement a été confiée à Tecsult. Elle a démarré en octobre dernier et doit prendre fin en mars prochain.

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L’espoir renait

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Avec le barrage, il est évident que le pays verra d’un œil nouveau sa partie septentrionale. Longtemps perçu comme le « Mali inutile », le Nord du pays apportera avec le barrage des richesses nouvelles pour le pays. La route Gao-Taoussa qui s’intègrera parfaitement dans la route Gao-Niamey contribuera à désenclaver davantage cette partie de notre pays et offrira de nouvelles potentialités.

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Le président de la République peut se frotter les mains dans la perspective d’inaugurer l’ouvrage avant la fin de son second mandat ; son Premier ministre, Modibo Sidibé peut se féliciter d’avoir mené à bien les négociations ; et le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau, Hamed Sow pourra se satisfaire de voir le parc de fourniture d’eau et d’électricité s’étoffer.

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Akhimy Maïga

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7 dec 2007

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