Lancement à Bafoulabé : projet d’appui à la sensibilisation sur l’émigration irrégulière et la libre circulation dans l’espace CEDEAO

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En 2014,plus de 70 jeunes des villages du cercle dont Sélikégni, Madalaya, Kaniya et Oussoubidiagna ont péri sur les côtes libyennes en Méditerranée

Souleymane GUINDO, 1er adjoint au préfet du cercle de Bafoulabé a présidé, le jeudi 2 juillet 2020, à la Maison du Peuple de Bafoulabé, au lancement officiel des activités  du projet d’Appui à la Sensibilisation sur l’Emigration irrégulière et sur la promotion de la libre circulation dans l’Espace CEDEAO dans le Cercle de Bafoulabé(PASELEB).

A ses côtés, on notait la présence de Cheick SISSOKO, 1er adjoint au maire de la commune rurale de Bafoulabé, de Broulaye KEITA  représentant de l’Unité de Gestion du Projet, de M. Abdoulaye Fagaye SISSOKO, président de l’ONG  Association pour le Développement des Communautés à  la Base(ONG-ADéCB), des représentants de plusieurscommunes du cercle de Bafoulabé, des notabilités de Bafoulabé et de Mahina, de plusieurs personnalités et invités de marque.

Souleymane GUINDO a rappelé que le tableau sombre  de l’émigration n’honore pas le plus vieux cercle du Mali.

‘’Le Gouvernement du Mali dans sa politique de promotion de l’emploi est très actif à travers des programmes d’emplois  pour permettre aux jeunes de se fixer  par un emploi fixe’’, a-t-il déclaré.

Le représentant du Préfet dira que pour le cercle de Bafoulabé, le projet FIER envisagera d’installer 500 bénéficiaires dans différentes localités du cercle.

Il a également énuméré quelques activités du projet d’Appui à la Sensibilisation sur l’Emigration irrégulière et sur la promotion de la libre circulation dans l’Espace CEDEAO dans le Cercle de Bafoulabé(PASELEB) qui visent à sensibiliser les populations. Ces activités sont entre autres : le danger de l’émigration irrégulière, la promotion de la migration régulière, la promotion de la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO, etc.

Quant au président de l’ONG-ADéCB, il dira que le présent projet est un projet de sensibilisation à l’endroit non seulement des candidats potentiels à la migration (irrégulière ou régulier) mais aussi d’autres composantes de la population pour promouvoir la libre circulation  des personnes dans l’espace CEDEAO.

Il a rappelé l’objectif du projet qui vise à contribuer à atténuer sensiblement le rythme de l’émigration en donnant  les informations idoines aux candidats au départ  et à toutes les communautés villageoises. Le lancement de ce projet a été mis à profit pour attirer l’attention sur les dangers liés à l’émigration mais aussi la promotion de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace CEDEAO.

En effet, l’exode rural et l’émigration irrégulière qui touchent surtout  les hommes (jeunes et adultes) constitue à la fois une aubaine et une catastrophe  pour les populations du cercle de Bafoulabé. Le flux migratoire est souvent emmaillé malheureusement d’accidents tels que celui des jeunes de certains villages du cercle dont Sélikégni, Madalaya, Kaniya et Oussoubidiagna le 28 juillet 2014 sur les côtes libyennes en Méditerranée. L’incident avait fait plus de 70 victimes dans le cercle de Bafoulabé dont 6 de la même famille. Au-delà des accidents, d’autres effets négatifs affectent les populations d’origine : le déséquilibre du système de production dû à l’absence des populations actives ;l’altération du système d’organisation sociale(départ du conjoint avec des répercussions sur le taux de natalité , l’éducation des enfants, le taux de divorce…) ; la mauvaise gestion des fonds rapatriés (gaspillages et malversations) ; la non insertion harmonieuse des interventions dans les programmes nationaux, constatée souvent (constructions anarchiques des infrastructures);l’ignorance des documents légaux de voyage et la méconnaissance des droits à la libre circulation des citoyens dans l’espace de la CEDEAO.

Selon le document fourni à la presse, les candidats pour l’émigration, motivés par diverses raisons (pauvreté, chômage croissant…), se multiplient dans l’ensemble du cercle de Bafoulabé.Des réseaux de départ pour l’étranger continuent à se diversifier  pour ces candidats prêts à débourser le prix nécessaire (deux à quatre millions de francs CFA contre trente mille dans les années de 1960) mais surtout d’utiliser les moyens de fortune (embarcations fragiles sur l’océan).

Rappelons que le projet couvre 3communes du cercle de Bafoulabé et les activités seront exécutées par l’ONG  Association pour le Développement des Communautés à  la Base(ONG-ADéCB) pour une durée de 3mois. La cérémonie a été agrémentée par les chansons et danses du terroir.

Mamadou SISSOKO

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