Protestation contre l’assassinat de trois chauffeurs dans la région de Gao : La cité des Askia sans véhicule pendant trois jours

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Un hélicoptère Puma survole un village entre Gao et Bourem, au nord du Mali

72 heures de grève de véhicules. C’est le mot d’ordre lancé depuis hier par les chauffeurs et transporteurs de la région de Gao. Ainsi, aucun véhicule ne devrait rentrer ou sortir de la ville. Une décision qui fait suite à l’assassinat de trois chauffeurs, intervenu lors de deux attaques de convois de fournisseurs de la MINUSMA, survenues le vendredi 17 avril et le lundi 20 avril dans la région de Gao. Par ce geste, les protestataires entendent mettre la pression sur les autorités maliennes, les forces onusiennes et celles de Barkhane afin qu’elles prennent leurs responsabilités pour sécuriser les axes empruntés par les véhicules pour rallier la cité des Askia.

Nous sommes dépités par la persistance de cette situation. Malgré les services que nous leur rendons, aucune des forces en présence ne nous protège “. Tels sont les slogans scandés par les chauffeurs et transporteurs de Gao qui ont lancé, depuis hier, une grève de trois jours. A travers ce mouvement, ils entendent protester contre les meurtres perpétrés récemment contre trois des leurs qui n’étaient que de simples prestataires de la MINUSMA.

Rejoints par plusieurs habitants, ces transporteurs ont interdit les véhicules de se déplacer dans la ville de Gao. Ceux qui s’entêtaient ont été stoppés et saisis par les manifestants. Seuls les véhicules militaires pouvaient se déplacer librement. A Bamako également, le mot d’ordre a été largement suivi puisqu’aucune compagnie de transport n’a autorisé ses bus à effectuer le trajet pour rejoindre Gao.

Les protestataires ont accusé la MINUSMA de ne pas se soucier de ses collaborateurs en refusant d’escorter les véhicules chargés de transporter leurs effets ou de sécuriser les axes qu’ils empruntent. Pourtant, les terroristes qui commettent ces attaques avaient clairement mis en garde les chauffeurs de ne pas transporter les affaires de la MINUSMA au risque d’être pris pour cible. Apparemment, ces menaces n’ont pas été prises au sérieux par la mission onusienne qui ne semble assurer aucune protection pour ses fournisseurs. L’explication que nous avons reçue d’une source proche de la mission, c’est que le territoire est trop vaste et tous les convois ne peuvent être sécurisés. En tout cas, ce peu d’intérêt qui est accordé aux fournisseurs de la MINUSMA a causé d’énormes préjudices aux chauffeurs, dont trois ont été froidement assassinés et leurs véhicules brûlés. A cela s’ajoute le fait qu’aucun dédommagement n’a été prévu pour les victimes de ces attaques terroristes.

Notons que les auteurs de ces attaques sont pourtant bien connus. Il s’agit du mouvement terroriste Al-Mourabitoune issu d’une fusion en août 2013 entre le MUJAO et Les Signataires par le sang.

Ses éléments sont devenus très actifs dans la région de Gao, profitant de l’allègement du dispositif sécuritaire mis en place par l’Opération Serval remplacée par Barkhane depuis juillet 2014 avec une portée plus régionale. Reste maintenant à savoir si ce mouvement, déclenché par les transporteurs, alertera les forces en présence pour fournir plus d’effort pour la sécurisation des axes menant vers la cité des Askia.

   Massiré Diop

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4 COMMENTAIRES

  1. ils ont mon soutien , ces braves chauffeurs et transporteurs .
    La MUNISMA n’est rien qu ‘un groupe des opportunistes qui a pour but la chasse des primes pour leur gueule .
    Tout le reste elle s’en moque , notre soidisante autorité non plus, inéxistante et honteuse .

    • Qui sait si c’est pas des militaires de la Minusna qui sont derrière ça?

      • “Qui sait si c’est pas des militaires de la Minusna qui sont derrière ça?” 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

        Pathétique!… 🙄 🙄 🙄

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