Koutiala : Les maraichères combattent l’insécurité alimentaire

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Intervenant à Koutiala depuis 2010, l’ONG MZC vient de lancer dans la capitale de l’Or Blanc un projet d’envergure de développement pouvant également contribuer à l’auto-suffisance alimentaire. Intitulé « Renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle par l’appui aux femmes maraichères », le projet est financé par l’Agence andalouse de Coopération internationale au Développement (AACID) à hauteur de 125 millions F CFA pour une durée de 24 mois à compter du 1er février 2022.

 

Mondialement connu pour son agriculture notamment la culture du coton, le maraîchage est aussi largement pratiqué à Koutiala. Et en première ligne, ce sont les femmes que l’on retrouve pour pouvoir subvenir à certaines dépenses familiales en permettant à leurs époux d’être en mesure de joindre les deux bouts dans un contexte très difficile marqué surtout par l’insécurité et la Covid-19.

ONG Espagnole de développement, MZC (Mujeres en Zona de Conflicto) dont le combat est de plaider pour un développement social et humain durable garantissant une vie digne a donc conçu ce gigantesque projet avant de le faire avaliser par son bailleur de fonds, AACIB. Son objectif global est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des femmes et des enfants dans la Commune urbaine de Koutiala ainsi que dans les Communes rurales périurbaines de N’Gountjina, Songoua, Nampé et Sorobaso qui sont les bénéficiaires parmi lesquels l’on compte les femmes membres des 5 organisations maraichères.

Durant ses 24 mois de mise en œuvre, le projet profitera directement à 4 557 personnes contre 244 632 bénéficiaires indirects selon les estimations de MZC, qui sera appuyé par Saba (Solidarité pour l’auto-promotion à la Base).

En ce qui concerne sa mise en œuvre, elle se déroulera en 4 étapes. Premièrement, l’amélioration des niveaux d’alphabétisation des femmes, sensibilisation sur les droits des femmes et des filles. Deuxièmement, augmenter la productivité et la qualité des produits horticoles et introduire la production (de produits) biologiques. Troisièmement, l’augmentation des revenus des familles maraichères, avec l’amélioration de la commercialisation de leurs produits. Et en fin ; l’amélioration du niveau nutritionnel de la population par un accès accru à des aliments nutritifs et sans pesticides.

Compte tenu de la portée du projet, la cheffe de la Cellule locale de la Promotion de la Femme ; de l’Enfant et de la Famille a souhaité à ce que, dans les jours à venir, plusieurs autres Communes soient prises en compte pour qu’il ait plus de bénéficiaires. A cet effet, faisant partie du Comité d’Orientation, Kadiatou Koné a donné son engagement pour la mise en œuvre correct du projet d’autant plus que le Comité se réunira chaque trimestre pour faire l’état des lieux.

Heureuse bénéficiaire, Mariam Sara a surtout salué le côté bio du projet qui va sans doute contribuer à améliorer la santé des consommateurs de leurs produits maraîchers sans pesticides. Avec ce projet, elle dit garder aussi l’espoir que la pénurie d’eau potable que connaît son village Sirakélé dans la Commune de Songoua sera un vieux souvenir.

Malgré le poids de l’âge, celle qui est âgée de 57 ans garde toujours en mémoire les bienfaits de MZC dont les projets antérieurs à Koutiala sont entre autres : la construction d’un Centre de transformation des produits alimentaires agro-alimentaires, le projet de lutte contre le mariage et grossesses précoces et forcés dans 10 Communes, l’octroi des bourses d’études à 400 filles des familles démunies qui ont atteint à ce jour le niveau secondaire.

 

Alassane Cissouma

(Envoyé spécial à Koutiala)

 

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