Koulikoro : Le combat s’intensifie contre la fistule obstétricale

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Les aires de santé de Sirakorola et de Monzombala ont été choisies comme zones d’intervention en attendant que le projet de IHAMANEH/Mali s’étende au reste de la région.

La salle Siramory Diabaté a abrité le 27 octobre, le lancement des activités de IHAMANEH/Mali (International association for maternel and néonatal Health), une Ong internationale pour la promotion de la santé de la mère et de l’enfant. Ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale de prévention et de prise en charge des fistules obstétricales élaborée par le ministère de la Santé et ses partenaires, a expliqué le Dr Bintou Tine Traoré, point focal national Fistules obstétricales au Mali. IHAMAXIEH/Mali a rappelé sa coordinatrice, Mme Dolo Oumou Diombelé, a entamé ses activités en 2005 par la région de Kayes. Son but est de contribuer à l’amélioration et la protection de la santé psychique et sociale des femmes, des mères et des enfants. L’Ong vise, entre autres objectifs, à réduire les problèmes de santé maternelle et infantile ; assurer la prise en charge médico-chirurgicale des cas de fistules obstétricales au Mali ; participer à la lutte contre les maladies touchant à la mère et à l’enfant et renforcer la position de la femme dans la société et dans la famille.

La cérémonie du 27 octobre consacre le démarrage des activités de IHAMAXIEH/Mali dans la région de Koulikoro. Les aires de santé de Sirakorola et de Monzombala, dans le cercle de Koulikoro, ont été choisies comme zones d’intervention en attendant que le projet s’étende sur le reste de la région. IHAMAXIE vise plusieurs objectifs dans la région de Koulikoro : contribuer à la diminution des fistules obstétricales, informer et sensibiliser les hommes et les femmes sur les avantages des consultations prénatales et des accouchements assistés. Informer et sensibiliser les populations sur les avantages et les méthodes de la planification familiale et sur les risques liés aux grossesses précoces et rapprochées, assurer la prise en charge de 30 cas de fistules obstétricales identifies dans la zone et le suivi des femmes opérées figurent également au nombre de ces objectifs, a précisé Mme Dolo Oumou Diombelé. Les causes de ce mal légendaire sont liées essentiellement à la sous fréquentation et à la faible qualité des soins prénatals et des urgences obstétricales. Si la pathologie touche 2 millions de personnes à travers le monde, selon l’OMS, au Mali, 600 nouveaux cas sont enregistrés par an, selon l’EDSM IV (Enquête démographique et de santé). 67% des femmes en âge de procréer connaissent les causes de la fistule, 98% connaissent les signes et 64% savent qu’elles peuvent guérir, et selon la même source 2 femmes sur 1000 ont reconnu avoir développé cette maladie.

Aujourd’hui la lutte contre les fistules obstétricales en Afrique s’inscrit dans un vaste programme transcontinental pour l’élimination de cette pathologie. C’est pourquoi le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), engagé au premier plan dans une campagne à dimension mondiale depuis 2003, fait de la question une porte d’entrée stratégique pour promouvoir la santé maternelle ainsi que la santé de la reproduction en général. La cérémonie de lancement a été aussi une occasion pour le professeur Kalilou Ouattara de faire une communication sur les fistules obstétricales. Il en a évoqué les causes, les conséquences ainsi que sa grande expérience dans le traitement. Les réponses données aux questions posées ont permis aux invités de prendre la mesure de cette pathologie considérée comme un véritable problème de santé publique au Mali. En lançant les activités, Ouenegué Diarra, le directeur de cabinet du gouverneur, qui présidait la cérémonie a salué un projet qui, de son point de vue, tout en s’adressant à un problème de santé de la reproduction traite aussi de la lutte contre la pauvreté inscrite dans la priorité actuelle du gouvernement. La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants de l’OX16, de l’UNFPA, des chefs de services régionaux, des notabilités, des relais villageois et de nombreuses femmes.

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