Après l’agression du juge Fousseyni Konaté en mai dernier par ses partisans, l’honorable Yaya Konaré est à nouveau à l’origine d’un autre scandale. Selon nos informations, il aurait demandé la réorientation de plus de 200 élèves au lycée public dans le cercle de Kolokani, région de Koulikoro. Il aurait été aidé par l’honorable Sériba Diarra. Ces deux députés sont passés par l’Assemblée nationale pour forcer la main au ministère de l’Education nationale afin d’obtenir la réorientation de ces élèves. Une décision qui fait polémique actuellement dans la cité du Bélédougou, d’autant que les élèves «réorientés» refusent de rejoindre le lycée public qui ne peut les accueillir.
Rappel des faits
Selon Abdoulaye Coulibaly, promoteur de l’école Chian Sangaré, des élèves ont été orientés dans son établissement et l’école Amadou Traoré de Kolokani. Au nombre de 200, ces élèves ont été dotés de fournitures scolaires mais aussi de classes adéquates pour qu’ils étudient dans de bonnes conditions. Un mois après, les promoteurs ont été informés par l’académie d’enseignement de Koulikoro que, sur décision du département, ces élèves seront réorientés au motif qu’il y a un manque de classes. Car, selon le député Yaya Konaré, ces élèves étudieraient en plein air. Sur cette base, l’Assemblée nationale a appuyé les deux élus de Kolokani pour obtenir la réorientation des élèves.
Faux et archi-faux, selon les promoteurs des écoles dans lesquelles ces 200 élèves avaient préalablement orientés. Ils pensent leurs classes répondent aux normes et offrent aux apprenants de bonnes conditions d’études. Et mieux, ils s’étaient déjà endettés à la banque pour leur acheter des fournitures scolaires. Selon M. Coulibaly, l’honorable Yaya Konaré serait sur le point de créer son école privée. À cet effet, il n’a d’autre solution que de fermer celles déjà existantes afin d’avoir le champ libre. Toujours, selon lui, le ministère de l’éducation nationale, sans chercher à voir clair dans le dossier, parle d’une décision politique.
Une décision qui compromet l’avenir de plus de 200 élèves
D’abord, les apprenants ne sont pas d’accord avec les décideurs. Ils ont, d’ailleurs, organisé la semaine passée une marche pacifique pour manifester leur mécontentement, mais aussi ouvrir les yeux des autorités locales sur le stratagème des honorables Yaya Konaré et Seriba Diarra. Et ils refusent de rejoindre le lycée public. Ensuite, à la suite de cette décision, les promoteurs perdent leurs investissements alors que le lycée public n’a plus de place pour recevoir de nouveaux élèves.
Dans une telle situation, il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités pour assurer aux enfants des conditions d’études favorables. Cela, en les maintenant dans les établissements privés d’origine.
André TRAORE