KAYES, ville poussière ?

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Kayes, la cité des rails; Kayes, bonda kélé, donda kélé ; Kayes ceci, Kayes  cela… Mais une fois, dans cette cité mystérieuse des rails, la surprise est grande. Le désamour aussi. En un mot, la désillusion!

Ici, la poussière envahit  la ville. Et elle est la première à vous dire  ‘’I bissimilah’’. L’air est tout, sauf pur. Immédiatement, le séjour tant rêvé se combine déjà à  l’unique  couleur poussière de la ville et ça craint déjà!  Mais de toute façon, bienvenue à Kayes !

Depuis à l’entrée de la cité des rails, tout  est rouge. Le concert des poids lourds, des cars, des motos et d’autres voitures personnelles  n’arrangent pas la situation. Il est quasi impossible d’ouvrir les paupières après le passage d’un engin. A la décente du pont et précisément, au  rond-point Khasso, la couleur noir du goudron a laissé place à une couleur rouge. Juste à quelques pas, le monument de la biennale, la place JCI  autrefois  bien aménagée pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants ont perdu de leurs couleurs, du lustre d’antan. Plus très accueillant.

Les véhicules sont presque repeints à la couleur de cette poussière omniprésente et les habitations à l’avenant. Les monuments, la place publique de la ville, tout est méconnaissable chez nous à Kayes, on dirait que nous sommes dans un film noir-blanc des années 1945.

En ces temps de froid, toutes les rues sont des pièges à poussière. Les propriétaires des  véhicules stationnés au bord du goudron sont obligés d’effectuer un tour aux ‘’lavages autos’’, un marché pour ceux ci; n’est- ce pas ? Sur la route de l’hôpital Régional Alphousseyni Dao, via la gare ferroviaire, la situation est bien pire, une grande voie à moitié non bitumée.

A qui la faute ? A priori aux responsables de la municipalité, on dira.  Eh beh non, mais nous tous! Car nous avons tous oublié les premières notions de la citoyenneté. N’attendons pas  que « l’heure de Dieu sonne » disait un slameur Béninois. C’est à dire que chaque habitant doit nettoyer les quatre coins de sa concession. Et de concession en concession, de rue en rue, d’une place a une autre, la ville sera « clean » comme à Beverly Hills !

Une chose est sûre, la fameuse citation d’Aimé Césaire est aujourd’hui d’actualité dans la cité des rails « marais pourriture lave les champs, les squelettiques attendent leurs faiseurs mais chers rien ne viendra et la saison sera vierge’’. A vos balais, prêt ! Partez !

Arouna Salou

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