Kalaban Adeken : Menacée d’expropriation, la famille de feu Mohamed Ibrahim Aldjoumat crie à l’injustice et appelle au secours…

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La spéculation foncière a encore de beaux jours à vivre au Mali, particulièrement dans la région de Koulikoro. Cette fois-ci, c’est la famille de feu Mohamed Ibrahim Aldjoumat, domiciliée au quartier Kalaban Adeken qui est touchée par cette boulimie foncière. Cette famille avec un titre foncier en bonne et due forme, est menacée d’expropriation de maison d’une valeur de 100 millions FCFA par un détenteur d’un permis d’occuper.

Depuis quelque temps, les enfants de feu  Mohamed Ibrahim Aldjoumat, tué en mai dernier à Tombouctou à cause de l’insécurité, ne dorment plus. La raison, ils sont menacés d’expropriation de la maison de leur défunt père. La confession de la famille, précisément de l’un des fils de feu Mohamed Ibrahim Aldjoumat, est à la fois triste et émouvante.« Mohamed Ibrahim Aldjoumat  est un commerçant basé à Tombouctou qui  a acheté une maison inachevée  à Kalaban Adeken avec Modibo Simbo Kéïta, un magistrat de la Cour d’Appel qui a aussi, à son tour, eu avec un homme de droit très connu du nom de Me Dème. Il a remis le titre foncier au notaire Me Yacine Faye Sidibé, qui a fait une réquisition au niveau du bureau des domaines de Kati pour s’assurer de l’authenticité du document et au retour le Bureau des domaines a répondu que le titre est sans charge. C’est en ce moment que notre père, étant à Tombouctou, a transféré les frais d’achat, soit 45 millions de FCFA. Après cela, il a fait d’énormes travaux supplémentaires d’un montant de plus de 50 millions de FCFA et nous a logés dans la maison », explique un des fils de Mohamed Ibrahim Aldjoumat. Il ajoutera qu’à leur grande surprise, l’année dernière, au moment où leur père qui était sur le point de prendre l’avion pour la Mecque, les gardes sont venus avec un important dispositif pour leur faire évacuer la maison en arguant que l’endroit appartient à un dénommé Sidiki Kéïta et que le tribunal de la commune V a rendu un verdict à cet effet.  « C’est partant de cela que notre père a informé le magistrat qui lui a vendu la parcelle. Ce dernier, à son tour, a exprimé tout son étonnement et son incompréhension face à la situation et nous a conseillés d’engager des procédures judiciaires. Ainsi, nous avons fait appel au verdict du tribunal de la commune V qui nous a donné raison. Mais aujourd’hui, l’affaire a été transportée  au niveau de la cour suprême de Bamako »,a poursuivi le fils de Mohamed Ibrahim qui n’était pas encore au bout de sa peine car, entre-temps, au mois de mai dernier, son père est assassiné par des inconnus à Tombouctou. A l’absence de leur père, le calvaire des héritiers de Mohamed Ibrahim  ne fait que perdurer. Pour eux, il s’agit bel et bien d’un abus dont doit être saisi le chef de l’État. Car, ils sont sûrs que le Président de la Transition ne saurait tolérer une telle attitude.« Nous sommes dans un pays de droit, on nous a toujours fait savoir que le titre foncier est inattaquable et nous ne pouvons pas  comprendre qu’après que notre père a acheté cette parcelle avec l’observation de toutes les règles juridiques et domaniales requises en la matière et faire des réalisations, le tout durant deux ans, personne ne se manifeste jusqu’au jour de l’expulsion par le détenteur d’un permis d’occuper», se désole le fils de Mohamed Ibrahim. Les héritiers de feu Mohamed Ibrahim s’interrogent sur les bizarreries de l’affaire. « Primo, celui qui nous a vendu la maison, il prend à peine nos appels, secundo, le procès a été fait à notre absence, tertio, c’est lorsque notre père était à l’aéroport qu’ils sont venus avec la grosse d’évacuation et enfin, c’est le jour de l’expiration de la grosse qu’ils l’ont exécuté », a révélé l’un des fils de Mohamed Ibrahim qui appelle toutes les bonnes volontés à l’aide(autorités de la transition, judiciaires, les associations de défense des droits de l’homme…) afin de pouvoir récupérer leur maison.

M.K.D

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