Hôpital de Gao : Le CICR au secours des invalides et vulnérables de la crise

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Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)

Les handicapés physiques et psychiques de la région de Gao et environs, victimes de la crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis 2012 bénéficient d’une prise en charge gratuite du CICR à l’hôpital de Gao à travers ses programmes physiothérapie, psychosocial et pharmacie, etc. Ces programmes opérationnels depuis des mois ont été visités par la presse le 11 mars dernier à la faveur d’une mission guidée par la sous-délégation du CICR de Gao.

La physiothérapie est un service sanitaire peu connue en Afrique. Par la grâce du CIRC, l’hôpital de Gao en a bénéficié. Cette unité prend en charge le traitement, la rééducation et la réadaptation des personnes déficientes physiques, victimes de tirs d’armes à feu ou d’un explosif pendant la crise. Toute autre personne avec une incapacité physique est prise en charge.

La physiothérapeute Luyéyé Nzekama Fifi assiste plus de 15 déficients par mois venus de toutes les régions du Nord depuis décembre 2014. A notre passage, jeudi dernier, elle se trouvait avec plus d’une dizaine de handicapés. Un homme d’une trentaine d’années, victime d’un explosif récemment à Kidal, une femme touchée par bal à Tabankort au cours des violentes combats entre le MNLA et le Gatia, les autres étant des accidentés de voie la publique dans la ville de Gao. La réalisation de cette unité a coûté plus de 25 millions de F CFA.

La psychose est installée à la population du Nord qui a vécu les moments ardus de l’occupation. Pour la prise en charge des personnes traumatisées dont les femmes victimes de violences sexuelles, le CICR a jugé nécessaire la mise place d’un programme psychosocial à l’hôpital de Gao.

Le traitement est assuré par la psychologue Seinabe Badji assistée de trois autres personnes dont un gynécologue. Cette unité est opérationnelle depuis octobre 2014. Mais malgré sa gratuité et le respect de la confidentialité, les victimes de traumatismes plus ou moins graves ne sont pas trop mobilisées, d’après la chef de l’unité. Selon Mme Seinabe, un malade mental ignore toujours qu’il est malade, “il ne se rendra jamais à l’hôpital sauf si quelqu’un l’en convainc”.

C’est pourquoi elle a invité les chefs de famille et population de Gao en général à veiller sur  leurs proches et à les conduire à l’hôpital en cas de symptômes de psychoses. Elle a appelé les femmes victimes de violences sexuelles à se rendre à l’hôpital dans les trois jours qui suivent l’acte afin de prévenir des maladies sexuellement transmissibles et la grossesse.

Pour prévenir la maladie à virus Ebola dans la Cité des Askia, le CICR a doté l’hôpital de Gao d’un centre de prévention. Réalisé à hauteur de plus 12 millions de F CFA, le centre est équipé de matériels nécessaires dans la prévention d’Ebola. Le CICR a également formé des agents de l’hôpital pour la prise en charge de tout cas suspect.

A côté de ces réalisations, le CICR à une pharmacie entièrement gratuite depuis avril 2012 à l’hôpital de Gao pour soutenir la population économiquement affaiblie par le conflit. Elle est ravitaillée en médicaments pour plus de 15 millions de F CFA par mois. En plus, le CICR aide l’hôpital à payer ses agents contractuels pour plus 8 millions de F CFA par mois.

Dans sa vocation de secours aux personnes en danger, la direction régionale de la Croix-Rouge malienne bénéficie également l’appui du CICR. Elle a été entièrement réhabilitée et doté en équipements. Trois entrepôts d’une capacité d’environ 2000 tonnes ont été construits par le CICR pour la Croix-Rouge de Gao saccagée par les groupes armés pendant l’occupation.

Destinés à la location, ces bâtiments permettront à la Croix-Rouge de se prendre en charge et de bien mener ses actions de sauvetages, selon le directeur général de la structure Mamadou S. Maïga. Le premier bâtiment achevé est loué par le CICR même pour stocker ces médicaments.

Maliki Diallo

Envoyé spécial à Gao

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