Gao : Histoire d’une série d’attentats manqués

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La semaine dernière, Gao, la Cité des Askia a connu des remous relatifs à une série d’attentats présumés contre certaines personnalités : le gouverneur de la région, le procureur de la République, le directeur général de l’agence pour le développement du Nord (Adn) et le Consul de l’Algérie. Les présumés coupables sont sous les verrous.

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En milieu de semaine dernière, une information judiciaire a été ouverte contre cinq hommes, tous ressortissants de la région et ex combattants du Mouvement patriotique Ganda Koy, Mpgk. Mis en examen, ils ont été déférés à la prison de Gao après quelques jours de garde à vue. L’instruction, qui a débuté en milieu de semaine dernière, tentera d’établir les faits. Pour le moment, ils sont accusés d’association de malfaiteurs, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’enlèvement, tentative d’assassinat.

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 Selon certaines sources, les cibles étaient, dans un premier temps, le procureur de la République et le directeur général de l’Adn, et, dans un second temps, le gouverneur de la région et le consul de l’Algérie à Gao. Les cinq hommes auraient été arrêtés à la suite de dénonciation.

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L’histoire serait liée à la situation qui prévaut dans le nord du Mali depuis quelques mois. Suite aux actes de terrorisme perpétrés par Bahanga et sa bande, le Mpgk s’était officiellement reconstitué et aurait promis de réagir aux exactions des bandits. Or, les dirigeants du Mouvement ne sont pas tombés d’accord sur les différentes actions à mener. Tandis qu’une frange privilégiait la négociation et la consolidation des acquis pour la paix, une autre aurait prôné la violence, c’est-à-dire, des enlèvements et meurtres. Ce désaccord s’est répercuté sur la base, divisant ainsi le Mouvement.

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Pendant qu’à Bamako, donc au sommet, les dirigeants du Mouvement sont entrain d’essayer de s’entendre, à la base, certains auraient décidé de passer outre les consignes, et de passer aux actes. Ces derniers auraient été dénoncés par des membres de l’autre tendance, puis arrêtés et déférés. Pour l’instant, la seule certitude demeure l’existence des armes. Et c’est d’ailleurs, ce qui pose problème. En effet, à en croire des informations circulant à Gao, les armes (pistolets mitrailleurs, grenades et munitions) n’auraient pas été saisies entre les mains des accusés mais plutôt données à la justice par les dénonciateurs. Autrement dit, ceux qu’on accuse de crime ne détenaient aucune arme sur eux ou à leurs domiciles respectifs qui ont été perquisitionnés. Par contre, ceux qui sont dehors semblent être ceux qui ont donné les armes aux autorités, en guise de bonne foi. La confrontation organisée entre les deux camps n’a rien donné, l’un chargeant et l’autre niant.

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Et puis, si les motivations de ces hommes étaient de répondre aux actes criminels de Bahanga, pourquoi s’en seraient-ils pris au Gouverneur de la région et au procureur de la République ? Qu’ils s’en prennent au consul algérien est, certes, condamnable mais compréhensible puisque c’est l’Algérie qui abrite et protège les terroristes. Quant au gouverneur, il est réputé proche du chef de l’Etat, donc favorable à la politique de dialogue menée par les autorités.

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En ce qui concerne le directeur général de l’Adn, outre qu’il soit lui-même un Targui, il gère un programme d’actions pour le développement du nord, notamment en faveur d’ex-combattants du Mpgk pour leur réinsertion ; actions qui traînent selon certains observateurs, lesquels pensent que les bénéficiaires ont trouvé là le moyen de faire monter la pression pour  accélérer les choses.

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Reste le procureur de la République. Il est connu pour être un homme rigoureux, très respectueux des lois et, surtout, très déterminé à les faire respecter. Depuis son arrivée à Gao, les délinquants et autres criminels ont eu à faire les frais de cette intransigeance. Il ne rate aucune occasion pour mettre en route la force publique s’il le faut, à poursuivre et faire arrêter les malfaiteurs. Son enlèvement aurait-il été un acte prévenant et préventif ? L’instruction en dira certainement plus.

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En attendant, les cinq hommes clament leur innocence, ils sont présumés innocents, et parlent d’un coup monté. Mais, si les faits qu’on leur reproche étaient avérés, cela serait un précédent fâcheux dans notre pays, parce qu’ils auraient utilisé les mêmes méthodes que les bandits qu’ils disent combattre, c’est-à-dire répondre à la violence par la violence, le terrorisme par le terrorisme.

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Cheick A. Tandina

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