Aspiration largement partagée par les autorités communales et toute la population, le désir ardent de voir l’Arrondissement de Korientzé-Korombana érigé en Cercle ne faiblit point. L’idée ne cesse de résonner comme un gong dans tous les cœurs et les esprits de tous les fils et filles du terroir, pour qui, il ne s’agit là que de la revendication d’un droit, dont la concrétisation ne peut être que justice rendue.
Contrairement à certaines localités qui d’office ont été érigées en régions ou cercles sans même en avoir la posture, ni les potentialités, et d’autres qui font usage de violentes manifestations pour exiger de l’État un nouveau statut administratif, les habitants de Korientzé, dans le Cercle de Mopti, privilégient plutôt la force de l’argumentaire, qui se fonde surtout sur la position géostratégique de la localité et ses énormes potentialités, pour réclamer un droit. L’on se rappelle déjà que le Conseil municipal avait adressé une correspondance officielle, en date du 18 août 2017, signée du Maire Amadou dit Mody KATILE, au ministre de l’Administration Territoriale, pour solliciter l’érection de Korientzé en Cercle. Cela dans le cadre du projet de nouveau découpage administratif en cours dans notre pays. En outre, l’existence d’importantes infrastructures et équipements collectifs plaide favorablement pour la satisfaction de ce très vieux vœu. Dans le cadre de la décentralisation et avec l’appui de nombreuses Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui y interviennent, la Commune de Korientzé a bénéficié de pas mal d’investissements, à savoir entre autres : les banques de céréale, les périmètres maraîchers, les périmètres irrigués villageois, les ouvrages antiérosifs, des barrages de retenue d’eau appuyés des puits maraîchers et villageois, la case de conservation des produits maraîchers, des greniers semenciers, des caisses de micro crédit, le parc de vaccination, plus de 300ha de bourgoutière, des étangs piscicoles, etc. À ces divers investissements, s’ajoute aussi l’équipement des paysans, à travers des programmes appuyés par les nombreuses ONG nationales. En outre, sur le plan socioéconomique, la situation de Korientzé-Korombana fait d’elle l’une des communes relativement prospères du cercle de Mopti. Ceci s’explique en partie par le fait de ses énormes potentialités agricoles, piscicoles, commerciales. Toutefois, ces énormes potentialités ne sont pas mises en valeur et font l’objet d’une exploitation anarchique. Pour preuve : la situation de la commune est aggravée par un système d’élevage extensif. De même, la pauvreté, l’analphabétisme, l’insuffisance d’infrastructures socio-sanitaires et hydrauliques, l’accès limité aux services de base tels que l’eau potable, la santé et l’éducation, l’insécurité alimentaire, en sont quelques manifestations. Pour ce faire, les atouts ne manquent pas. En effet, la commune possède comme atout principal ses ressources humaines, notamment la main d’œuvre constituée surtout de jeunes (garçons et filles) et l’évolution par âge de la population, à l’instar de celle du cercle, indique une force productive croissante pour la commune. Aussi, les enfants en formation grâce aux écoles implantées favorisent la constitution d’un capital humain en terme technique et économique pour la valorisation des énormes potentialités naturelles et économiques de la commune. Aussi, Korientzé dispose-t-elle de nombreuses petites unités agricoles et coopératives de production dont beaucoup de membres expérimentés et formés dans les domaines de la production agricole forestière et pastorale sont organisés au sein de coopératives et/ou groupements. Ces producteurs bénéficient de l’appui d’ONG locales, projets et services techniques déconcentrés. Cette longue expérience de collaboration avec les intervenants extérieurs est un atout considérable qui facilite l’appropriation des innovations ainsi que la mise en place des différentes stratégies. Par ailleurs, la commune de Korientzé est très riche en terres agricoles, les superficies cultivables sont pratiquement toutes des terres adjacentes au lac Korientzé, aux bras de fleuve et aux mares qui, malheureusement, ne sont pas suffisamment mises en valeur. Les interventions des projets gouvernementaux et des ONG s’inscrivent dans ce dessein et sont perceptibles, à travers les aménagements de plus de 105 ha de périmètres et micro périmètre réalisés sur le bras du fleuve Koli-koli. Autant d’arguments qui plaident en faveur de la localité et qui incitent ses ressortissants à demander aujourd’hui son érection en Cercle. Ce qui aura pour effet de renforcer non seulement l’administration publique locale, mais surtout de consolider les facteurs de développement de la zone et de mettre en valeur ses énormes potentialités agro-sylvo pastorales et économiques.
Samba Sidibé