L’hôtel de l’Amitié de Bamako a servi de cadre le 23 mai 2017, à la tenue d’un atelier de synthèse sur l’entreprenariat local au Mali. Organisé par Mali–Folkcenter Nyetaa (MFC) et son partenaire Initiative France, la cérémonie était placée sous la co-présidence du Dr Ibrahim Togola et de Gyl Coppey, respectivement président et délégué général adjoint des deux structures. Ont également pris part à cette rencontre, les délégués venus des trois zones d’implantation du projet à savoir: Kayes, Sikasso et Kati. Les représentants des Collectivités locales, de la société civile, des institutions de financement et des entreprises étaient aussi présentes.
Dans ses mots introductifs, Dr Togola est revenu sur la création de l’Initiative du Mali, qui remonte à décembre 2016 à la faveur d’un séminaire qui s’était penché sur des propositions de ladite Initiative, son mode opératoire et les objectifs à atteindre. Dans la démarche, il s’agissait de créer trois plateformes d’initiative locale pilote qui appuieront la création et le développement des petites entreprises à travers un accompagnement adapté en vue de préparer les projets. L’initiative s’attèlera aussi à mobiliser les ressources financières pour réaliser les projets et assurer leur pérennité. La phase pilote devrait être suivie par la mise en place d’autres plateformes dans le cadre de la généralisation du projet afin de couvrir le territoire national. La création des plateformes « Initiative » sur l’ensemble du territoire devrait permettre de répondre à un certain nombre de préoccupations. Il s’agit notamment de la création d’activités et d’emplois ; de la mise en valeur des ressources locales ; de l’amélioration des conditions de vie des populations locales et du développement des activités des entrepreneurs existants. Les plateformes « Initiative » accompagneront aussi les femmes, les jeunes, les collectivités territoriales dans leur volonté de développer et de valoriser leurs activités. Elles s’intéresseront aussi aux organismes de l’Etat dans le développement du secteur privé pour la création de plus d’emplois et à la valorisation des filières locales. Selon Dr Togola, l’atteinte de ces objectifs fait appel à un certain nombre de conditions permettant de pérenniser les projets qui seront respectueux de l’environnement et favorables à la population. Dans cette dynamique, la collaboration entre les acteurs privés et publics locaux est nécessaire pour permettre un changement mental destiné à promouvoir l’entrepreneuriat local en vue de contribuer au développement local. L’initiative propose donc des manières de faire totalement différentes et des outils plus innovants en liant d’une part l’accompagnement et le financement, et d’autre part en apportant un outil innovant de financement : le prêt « Initiative ».
Le prêt « Initiative » est certes une forme de financement classique, mais la spécificité est que pour l’obtenir, l’acquéreur ne débourse aucun centime. En outre, il n’a pas d’obligation à apporter une garantie pour accéder au crédit. Il doit tout simplement faire l’amorçage pour l’obtenir. Un accompagnement technique lui est assuré également pour lui éviter de se casser le nez. En d’autres termes, Initiative Mali propose non seulement le financement innovant, mais il garantit également à ses futurs adhérents, une forme de coaching pour minimiser le risque d’échec dans la mise en œuvre des projets qu’elle finance. L’objectif étant de soutenir non seulement les projets classiques ou les entreprises intégrées dans des filières, mais aussi de favoriser l’innovation, le développement de nouveaux outils, de nouvelles compétences, de nouvelles opportunités qui se trouvent sur le territoire local et national. Pour terminer, Dr Togola dira que la réussite de l’Initiative dépendra de la capacité des animateurs à amener les acteurs (les promoteurs et les entrepreneurs) à avoir confiance en eux-mêmes à conduire leur projet et en retour la confiance qu’ils vont créer en remboursant les prêts. Il s’agit en somme de retrouver la confiance et l’espoir dans le but d’améliorer le climat des affaires en mettant les jeunes en situation de responsabilité et en leur faisant confiance ; faire converger au niveau local les volontés pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’emploi, révéler les compétences, favoriser l’innovation et enfin combiner la pertinence de réseaux locaux avec l’efficacité d’un réseau national reconnu à l’international. C’est un changement de paradigme que l’Initiative propose par la création des conditions d’éclosion d’un nouveau type d’acteur économique au niveau local. Lequel a confiance en lui-même et qui crée de l’espoir dans son milieu en stimulant la création d’emplois locaux. L’atelier devrait déboucher sur un calendrier de convocation de l’Assemblée générale constitutive des réseaux locaux dans les trois plateformes.
Mamadou DOLO