ette tournée a débuté par la mise en marche de l’extension de la centrale thermique de Bougouni. Après, ce fut l’étape de Koumantou pour la remise des clés de l’aire de repos des chauffeurs. Réalisé pour un coût global de plus de 850 millions FCFA, cette infrastructure va permettre l’amélioration de la sécurité routière à travers la réduction des accidents de la circulation dus en grande partie à la fatigue des usagers de la route principalement les chauffeurs de gros porteurs.
Elle permettra aussi de faciliter le commerce dans la sous-région et améliorera l’accessibilité du Burkina Faso et du Mali aux ports du Ghana. Le choix de Koumantou pour abriter l’aire de repos s’explique par sa position stratégique car la ville est distante de Bamako de plus de 250 km et se trouve à 250 km de la frontière du Burkina Faso.
Le Directeur général de l’Ageroute, Modibo Kéïta, a saisi l’occasion pour exhorter les chauffeurs à prendre du repos à cet endroit qui a été conçu pour leur permettre de se remettre des nombreuses heures de fatigue. Le président de la République a salué pour sa part l’initiative et appelé les chauffeurs à préserver leur vie et celle des autres usagers.
Après Koumantou, la délégation a mis le cap sur la ville de Sikasso. Au deuxième jour de son séjour dans la capitale du Kénédougou, IBK a lancé les travaux de réalisation d’un centre d’hémodialyse à l’hôpital régional et du centre de formation professionnelle de Sikasso.
Un centre de dialyse ultramoderne
La réalisation du centre de dialyse de Sikasso est une initiative conjointe du ministère de la Santé et du ministère de la Solidarité de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord. Ce projet vise l’amélioration des soins de santé aux populations des localités de l’intérieur dont Sikasso et permettra aussi de rapprocher des centres spécialisés de soins de haut niveau des populations et de réduire les coûts de transports et de séjour pour les patients de toute l a région. Il ressort des études épidémiologiques que la prévalence de l’insuffisance rénale chronique peut être estimée à 300 malades par million d’habitants dans notre pays. Le taux de mortalité de l’insuffisance rénale était, jusqu’à une date récente, de 100 % car le pays ne disposait d’aucune structure de traitement par hémodialyse. C’est en 1997 que le ministère de la Santé a mis en route un programme de prise en charge de l’insuffisance rénale par hémodialyse à l’hôpital du Point G. Selon le ministre de la Santé Ousmane Koné, au départ, un petit nombre de patient s, des expatriés pour la plupart, avait accès à ce traitement à cause de son coût très élevé soit 125 000 FCFA par séance. Le patient, soutient-il, paye aujourd’hui 2 500 FCFA seulement. Cela grâce à une ligne de subvention inscrite à ce titre par l’Etat dans le budget de l’hôpital du Point G. Le nombre de patients suivi régulièrement est passé de 10 en 1998 à 285 en 2014. Ainsi, pour abréger la souffrance des patients et de leurs parents, le département de la Santé a adopté un plan de réalisation des centres régionaux d’hémodialyse dont celui de Sikasso qui constitue le premier chantier. Il s’agit, à travers cette initiative, de faire en sorte que la barrière financière ne soit plus un obstacle à l’accès du plus grand nombre aux soins de santé de qualité, explique le ministre Ousmane Koné.
Le centre de dialyse va coûter 500 millions FCFA grâce à un appui de l’INPS au titre des actions inscrites dans ses initiatives du mois de la solidarité.
Un Centre de formation professionnelle
Le Centre de formation professionnelle de Sikasso, dont le président de la République a posé la première pierre, va générer la création de 500 emplois. Ce projet s’inscrit en droite ligne des projets initiés par IBK pour renforcer l’emploi des jeunes. Ce sont quelque 500 jeunes qui y seront formés. La France à travers l’AFD va accompagner pour un montant de plus de cinq milliards les efforts du Gouvernement en faveur du développement du système de formation professionnelle. Le projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises par la formation vise à améliorer la compétitivité des entreprises du secteur formel et informel en adaptant l’offre de formation professionnelle à leurs besoins de compétence. Cette amélioration de l’offre de formation professionnelle vise aussi à diminuer le chômage des jeunes et faciliter la formation et l’insertion professionnelle des jeunes déplacés des régions du nord. Le projet intervient dans les régions de Ségou et de Sikasso en raison de leurs potentiels de développement agro-sylvo-pastoral et des possibilités de développement des PME-PMI.Le projet compte cinq composantes dont l’amélioration de la qualité du dispositif de formation à travers la formation qualifiante et la formation continue, la création d’une nouvelle offre de formation, renforcement institutionnel et développement des partenariats, formations professionnelles rapides, infrastructures et équipements.
Notons que la pose de la première pierre du Centre de formation professionnelle de Sikasso s’est déroulée en présence non seulement du chef de l’Etat mais aussi du ministre de l’emploi, de la formation professionnelle et de la construction citoyenne, Mahamane Baby, du chargé d’affaires de l’ambassade de France, Emmanuel Farcot et du directeur de l’AFD Bruno Deprince.
Abdoulaye DIARRA, Envoyé spécial