Bla, localité située dans la 4ème région du Mali, est administrée depuis octobre 2011 par le préfet Mahamadou A Maïga. De passage là bas le mercredi 28 septembre 2011, il a bien voulu s’entretenir avec nous ; occasion pour de nous parler de sa localité, ses perspectives d’avenir et ses problèmes.
N’étant pas en terrain inconnu, M. Maïga connaît par cœur les problèmes de sa localité dont il a déjà une part de recettes. En effet, il y a officié en tant que préfet-adjoint de novembre 2003 à février 2005. Après un passage dans le nord du pays (Kidal) où il a été préfet pendant 3 ans, le voici de retour depuis octobre 2010 ; plus comme adjoint mais comme administrateur principal.
Sécurité assurée en permanence
Le cercle, il le connait bien et en parle avec éloquence. Un atout qui lui rend la tâche facile. Lui ne connaît pas de problème de mobilisation de ses populations qui, s’en réjouit-il, ne demandent qu’une manière digne de procéder.
La sécurité, principale préoccupation des autorités dans certaines localités, est assurée grâce à une synergie d’actions de la gendarmerie et de tous les habitants qui s’impliquent activement pour combattre les voleurs et autres bandits de tous genres. En d’autres termes, une vraie symbiose existe entre autorités et populations ; ce qui fait que tout baigne et cela malgré le fait que Bla soit un carrefour entre deux autres cercles de la région de Ségou que sont San et Koutiala. Le préfet affirme sans risque de se tromper que dans son cercle, tout le monde est animé de bonne foi dans la lutte contre l’insécurité.
En ce qui concerne la couverture sanitaire, cet administrateur civil chevronné estime que les CSCOM (centre de santé communautaire) font de leur mieux pour satisfaire aux exigences des malades, toutefois il reconnaît que des progrès restent néanmoins à faire et que cependant les structures sanitaires sont assez proches des populations. La promotion de la femme est un sujet sur lequel le préfet s’est aussi étendu. A son avis, les femmes du cercle sont bien organisées, ce qui leur assure un accès facile aux terres cultivables et surtout leur permet de bénéficier largement des services des institutions des micro-finances comme CAEC-Jigisèmè, Niésigiso et Kondo Jigima pour ne citer que celles-ci. Il est à noter que l’exploitation des espaces maraichers aménagés pour ces femmes par l’ONG World Vision et d’autres partenaires est un véritable tremplin pour beaucoup de groupements de femmes de la localité et l’impact de cette activité génératrice de revenus est beaucoup plus perceptible sur le mode phytosanitaire des ménages.
Poursuivant encore et toujours dans sa lancée pour dresser les lauriers à Bla, le préfet nous dira que son cercle ne connait peu de problèmes de chefferies. A titre de rappel, la succession se fait de manière gérontocratique, c’est-à-dire que le plus âgé doit prendre la place du défunt et devenir chef ; mais parfois il arrive que les règles en la matière soient totalement foulées au pied d’où un disfonctionnement dans le système. Des problèmes quasi-inexistants dans la localité dirigée par M. Maïga.
Problèmes fonciers et d’électrification
Bla n’est pas une grande ville, mais elle a des potentialités énormes avec ses terres cultivables autour desquelles existent souvent des problèmes. L’un de ces problèmes se rapporte à l’occupation des nouvelles terres irrigables en aval du seuil de Talo.
Ici, des personnes nouvellement arrivées dans le coin s’établissent et les occupent automatiquement, sans l’accord préalable des légitimes propriétaires. Toutefois, rappelle le préfet, « lorsqu’un problème de ce genre est posé, on privilégie le dialogue fraternel au détriment de la voie judiciaire qui a pour réputation de ne pas régler généralement la situation ». Les maires sont très souvent sollicités pour s’impliquer directement dans la résolution de ces problèmes fonciers, conclura-t-il.
Le préfet loue les mérites du renouveau de l’action publique qui existe à Bla qui se projette déjà dans l’avenir en espérant que la localité sera un havre de développement avec l’électrification qu’il souhaite imminente. La ville de Bla est juste alimentée par le réseau Amader (agence malienne de développement de l’énergie rurale) qui ne satisfait pas totalement les besoins en électricité. Mais déjà des mesures sont annoncées pour rendre la situation plus reluisante. Selon le chef de l’exécutif local, le représentant de la BAD au Mali s’est engagé pour la construction d’un barrage hydro-électrique dans le cercle. Avec cette nouvelle source d’énergie, Bla réunira toutes les conditions nécessaires à son industrialisation gage de la promotion et la création d’emplois. Mieux, elle pourra anéantir l’exode rural qui frappe de plein fouet le cercle.
Actualité oblige, le préfet abordera aussi la question agricole et espère que la présente campagne tiendra toutes ses promesses à condition que les pluies de fin d’hivernage ne se fassent plus attendre. A l’intention des populations et des ressortissants du cercle, il s’est dit ouvert à toute initiative de développement de celui-ci.
Serge Hengoup et Markatié Daou