Dioïla – L’impossible guerre contre les planteurs de chanvre indien

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L’actualité a été marquée l’année dernière dans le cercle de Dioila par la chasse que la gendarmerie a décidé de lancer contre les planteurs de chanvre indien. Ce sont les membres  d’une famille Coulibay du hameau de Kolokolo dans la commune rurale de Wacoro qui ont été les premières victimes de  la traque de l’adjudant chef Mady KeÏta et de ses hommes. Dans une première descente, les gendarmes ont pu mettre la main sur l’aîné des Frères Coulibaly, Sidi qui, malgré tous les efforts des enquêteurs,  refusa de montrer les refuges de ses deux frères. Il a été écroué et mis sous mandat de dépôt par le juge de Paix à compétence étendue de Dioila. Mais, le 22 janvier 2006, dans la soirée, on a mis fin à la fuite du principal accusé du nom de   Bakary Coulibaly dit Bakariblén réputé l’un des grands producteurs de chanvre indien dans la localité. On attend toujours à la capture du dernier des fugitifs,  Dougoufana alias Vieux.rn

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Une famille  comme 1.000 autres.

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Les Frères Coulibaly s’adonnaient à la culture du canabis depuis toujours. Les enquêteurs ont découvert qu’ils consacraient 4  fois 100 m2 à cette culture et entretenaient une pépinière de 12 m2. Avec les revenus tirés de cette activité illicite, ils menaient une vie enviable.
Malheureusement, ils n’étaient pas, comme a dénoncé Bakariblen aux gendarmes, les à pratiquer la culture du chanvre indien dans le cercle de Dioila. En effet, presque toutes les familles ont un champ secret de canabis. Les plus prudentes vont jusqu’à piquer les plantes dans des greniers aménagés à cet effet. « C’est avec l’argent de la vente de ces plantes qu’ils s’achètent les motos, les télévisions et d’autres équipements. Il ne sera pas facile de mettre fin à la culture de chanvre indien  » reconnaît un gendarme qui a requis l’anonymat. 

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La complicité de certains hommes en tenue

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Dans certains villages, tout un réseau est organisé autour de la culture et du trafic du chanvre indien. Les chefs traditionnels y prennent part parfois. Pour mettre tout le monde dans leur sac, les planteurs  soudoient les chefs de village et les leaders d’opinion qui acceptent ainsi de les alerter quand les gendarmes se lancent à leur trousse. « L’un des hommes les plus appréciés dans le village de Wacoro est un grand planteur de chanvre d’indien. Comme disent les villageois, il arrange tout le monde ; personne ne prend le risque de le dénoncer » explique Issiaka Coulibaly, jeune diplômé sans emploi qui révèle aussi que de « nombreux jeunes diplômés sont revenus pour s’en donner justement au trafic de drogues ».

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Les populations redoutent également les représailles des planteurs de canabis. Les assassinats dans le cercle de Dioila ciblent surtout ce qu’on appelle les indicateurs. Au cours des deux dernières années, plus de dizaine de personnes auraient été assassinées pour avoir, soutiennent certains, dénoncé des trafiquants. C’est pourquoi,  justifie l’adjudant chef Mady KeÏta  de la brigade de la gendarmerie de Dioila, « les enquêteurs font tout pour ne pas faire découvrir les populations qui collaborent avec nous ».

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Cela ne semble pas rassurer tout le monde car on soupçonne des hommes en tenue de collaboration avec les malfaiteurs. Ce qui est sûr, la culture et le trafic dans le cercle de Dioila sont connus de tout le monde, on ne semble pas décider à y mettre fin. Pour quelle raison ? Aller savoir.

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Correspondance particulière de Amadou Diarra, enseignant à Dioila

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