Diafarabé se meurt !

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S’il y a aujourd’hui une localité du centre du Mali dont la situation sécuritaire a dépassé le seuil du tolérable, c’est bien la commune de Diafarabé dans le cercle de Tenenkou.

Depuis l’assassinat de l’agent des eaux et forêts au mois de mai 2016 par trois djihadistes en plein centre ville, un jour de foire, les villages de la commune de Diafarabé ne dorment plus. Les populations subissent en permanence toutes sortes de menaces et d’actions ” djihado-terroristes”. Tristesse, désolation, désespoir, peur, frustrations, psychose généralisée, etc., rythment le quotidien des résidents et non résidents de Diafarabé.

Il est de notoriété que Diafarabé est devenu presque le fief des djihado-terroristes. Ils y mènent allégrement des attaques et des menaces de toutes sortes non seulement contre l’armée et l’administration, mais aussi contre des leaders locaux (politiques et religieux), des cadres ressortissants et de simples citoyens.

Récemment dans un post, nous nous réjouissons que les peuhls et les bambaras aient enterré la hache de guerre. Eh bien, nous avons vite déchanté lorsque nous avions eu la précision que c’est plutôt les habitants du village de Sene Marka (essentiellement composé de bozos et markas) qui venaient de faire la paix avec leurs frères peuhls. Or, le problème c’est plutôt avec le village de Sene Bamanan. Les bambaras (grands agriculteurs) ne peuvent plus venir à la foire hebdomadaire à Diafarabé depuis le conflit meurtrier entre peuhls et bambaras de Ké-Macina. Leur chef dozo, un certain Mama Dembélé, s’est muré dans une forteresse et ne veut plus entendre parler de négociation, car prêt à en découdre avec ses frères peuhls.

Dans la même veine, près de 300 peuhls venant de Ké-Macina sont installés à Diafarabé depuis des semaines, créant une autre situation humanitaire intenable. Certains parmi eux sont soupçonnés d’être de ceux qui sèment la terreur dans la zone. La dernière décente des djihadistes à Diafarabé remonte à la semaine dernière. Le samedi 6 mai 2017 entre 18h et 19h, six terroristes habillés en treillis sur trois motos sont venus brûler toutes les affaires d’un jeune vendeur d’alcool du nom de Adama Diarra dit Dama.

Ce jeune natif du village est un ancien aventurier du Nigeria qui est revenu s’installer dans la vente d’alcool et le banditisme. Il faisait son commerce au vu et au su de tout le monde, hypothéquant ainsi l’avenir de beaucoup de jeunes. Il a pu s’échapper et s’enfuir, car les assaillants s’étaient d’abord trompés d’adresse et ont mis le feu chez les voisins avant qu’on ne les mette sur la bonne piste. La toute dernière action des terroristes date du jeudi soir 11 mai où ils ont chargé un responsable de jeunesse d’informer les jeunes de l’interdiction de jouer au football à partir du vendredi 12 mai 2017. Comme si cela ne suffisait pas, ils auraient interdit également les cérémonies festives à l’occasion des mariages.

Aujourd’hui, la situation socio-économique et sécuritaire de Diafarabé est critique. Toutes les activités génératrices de revenus se sont effondrées plongeant la commune et ses environs dans un marasme économique inqualifiable et une détresse sociale profonde.

Diafarabé est une commune bénéficiaire de l’électrification rurale du projet AMADER. Mais depuis plus d’un an et demi, le prestataire adjudicateur KAMA-SA ne fournit plus d’électricité et les populations n’ont eu droit à aucune explication à ce jour. Cette situation insupportable interpelle sérieusement les pouvoirs publics, notamment le ministère de l’Energie et de l’Eau dont relève l’AMADER. Diafarabé ne mérite pas de rester dans le noir au moment où les pouvoirs publics prônent l’accès de tous à l’électricité.

Il convient de rappeler que depuis l’éclatement de la crise djihadiste, les écoles de Diafarabé sont fermées. Cette autre obscurité qui hypothèque évidemment l’avenir des enfants, tue toute chance pour eux d’être au même niveau que leurs semblables vivant dans des zones plus stables. Diafarabé a bénéficié d’un projet de protection de ses berges contre les eaux du fleuve Niger dont les travaux ont été lancés en 2009, avec un budget initial de 4 milliards. À ce jour, les travaux sont arrêtés depuis presque deux mois et près de 13 milliards de francs Cfa (l’équivalent du budget de la route Kemacina -Diafarabé en cours) ont déjà été dépensés.

La menace d’inondation reste d’actualité chaque hivernage. Le ministère de l’Environnement et l’AGETIP (maître d’œuvre du projet) sont fortement interpellés. Il est temps d’en finir avec ce gouffre financier au relent de mauvaise gestion, pire, de malversations. Un audit sera le bienvenu à la fin des travaux. Au regard de cette triste situation que vivent les populations de la commune de Diafarabé, marquée par une absence totale de l’administration, où les résidents sont terrorisés et où les cadres ressortissants sont empêchés de séjour, que pourrait-on dire d’autre si ce n’est que Diafarabé se meurt ?

Lassine DIALLO

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9 COMMENTAIRES

  1. Nettoyons la Case totalement et le Maliba retrouvera sa splendeur et grandeur.
    Tous ces politicards vampires fils et filles de Dracula de l’independance a presqu’aujourdhui enfuissont les a jamais dans le Sahara quelque part et le Mali sera sauvé. Car depuis MK a IBK aujourdhui en passant par GMT, AOK, ATT et les intervalles de transitions de ces criminels le Mali est allé de mal en très mal, très mal en pire et de pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire en pire…….sur sous nos chefs suprême vampires AOK, ATT et IBK lui même aujourdhui. Je le dis, persiste et signe malgré les pages très sombres de GMT et sombres de MK.
    A suivre…

  2. “.six terroristes habillés en treillis sur trois motos sont venus brûler toutes les affaires d’un jeune vendeur d’alcool du nom de Adama Diarra dit Dama.
    Ce jeune natif du village est un ancien aventurier du Nigeria qui est revenu s’installer dans la vente d’alcool .. et de banditisme (?)”Hum hum hum hum s’il n’avait pas de clients, son “business allait faire faille. Desole comme toujours, “on s’en prend a l’endroit ou nous sommes tombes, au lieu de voir la cause (nous meme, notre faiblesse de caractere) de notre chute.
    Autre chose, allons-nous pouvoir tenir comme ca jusqu’en 2018… ne serait-il pas trop tard? Y a-t-il autre moyen de faire partir IBk que par … un coup…? Oui , par une revolution populaire. Mais attention a la recuperation religieuse…

  3. Ne pensez pas que kidal soit au nord . A 20 km de Markala c’est Kidal qui commence . Plus rien n’est sous contrôle à partir de ce point . Rien absolument rien . Que Dieu sauve ce qui en reste du Mali .

  4. J’ai parlé a mon neveu neveu qui reside là bàs. Il a été obligé d’envoyer ses enfants dans d’autres localités du Mali, chez d’autres parents pour aller a l’ecole!
    Quand on sait que l’ecole de Diafarabé etait prmis les meilleures de la region de Mopti!
    Aujourd’hui Il n’y a rien a Diafarabé! Aucun service de l’etat! Seul le centre de santé est ouvert! Ils sont livrés a eux meme! Et cela est valable pour tout le cercle de Tenenkou!
    Peut etre qu’IBK ne le sais meme pas! Et ne veux certainement pas savoir! Obsédé qu’il est par les privilèges du povoir….

  5. Mais, où est l’état dans tout ça? Comment est-ce qu’une localité comme Diafarabé peut-elle constituer un no man’s land pour une armée régulière? Où sont donc les autorités locales? C’est impensable et inadmissible, que des localités entières du pays soient abandonnées aux mains des djihadistes qui y appliquent leurs lois au détriment de celles régaliennes. Les populations de cette ville, à l’instar des autres localités dans la même situation, devraient poursuivre l’état, pour abandon abusif de populations en danger.

  6. Le pays va mal. Le Mali a un président irresponsable aui ne pense qu’ à lui meme et sa famille. Toujours dans les avions de pays en pays en laissant sa propre nation. C’est grave et c’est très grave. C’est dans cette situation de KO qu’on veut faire une revision de la Constitution du Mali par un referendum. Le vote n’aura pas lieu à Mopti, Tombouctou, Kidal, Gao, Menaka et Taoudénie.
    Dite à IBK d’aller visiter Mopti, Kidal, Taoudénie, Tombouctou, Gao. C’est ca dont on a besoin

  7. Pourtant Diafarabé ne mérite pas ça, il suffit de mettre là une armée digne de ce nom et cette localité serait libérée de ces bandits armés et de ces terroristes. Il est temps et grand temps que l’état joue son rôle en défendant ces paisibles citoyens des souffrances de ces hommes sans foi, ni loi. Il faut refuser de faire un accord de paix avec des fanatiques et écervelés pour le bonheur du citoyen lambda de cette localité. Un état qui a peur de sévir au nom de ses devoirs régaliens, cela fait très, très, très mal, alors qui doit protéger le malien de cette localité? si l’état a peur d’exercer ses devoirs. Il faut que le gouvernement se penché rapidement sur ces genres choses si il veut être à la hauteur de la confiance de ses citoyens.

    • “il suffit de mettre là une armée digne de ce nom”
      C’est bien ça tout notre problème, alpha et att ont détruit notre armée, et ibcon ne fait pas confiance à l’armée, il ne va pas construire l’armée malienne!

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