Développement : Sikasso en retard par rapport à son histoire

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Disons-le sans ambages : Sikasso fait honte. Vu l’histoire de cette ville, vu son niveau de développement actuel, c’est une honte non seulement pour le Mali mais aussi pour les ressortissants.

Seconde ville la plus peuplée du Mali, Sikasso est une ville-carrefour entre les pays côtiers (Togo, Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire) et les pays enclavés (Burkina Faso et Mali). Bénéficiant d’un climat sous-tropical avec des précipitations très abondantes durant la saison des pluies (298,6 mm de hauteur de pluie pour le mois le plus arrosé), la production agricole est abondante. Les fruits et légumes sont disponibles toute l’année et l’autosuffisance alimentaire est assurée à la différence du reste du Mali. Voici ce qui est de la présentation officielle de cette région.

L’histoire nous fait entendre que Sikasso a été fondée au début du XIXe siècle par Mansa Daoula Traoré et était la capitale du royaume de Kénédougou. Les visiteurs ne manqueront pas de se voir proposer le Tata, cette grande muraille défensive ou du moins ses vestiges, construite par le roi du Kénédougou, Tiéba Traoré pour se protéger de ses ennemis en l’occurrence Samory et puis plus tard contre les troupes coloniales françaises. Evoquez le tata, c’est évoquer un souvenir douloureux tant pour les Français que pour les Sikassois car, la bataille contre les troupes coloniales françaises, a fait de nombreux morts. Tata est donc le symbole de la résistance africaine face au colonialisme français.

Le visiteur fera également un détour par le Mamelon, une colline artificielle au centre de la ville où siégeaient les rois de Sikasso. Son histoire est aussi liée à celle de la ville. On lui parlera aussi des grottes de Missirikoro à 13 km ; des chutes de Farako à 20 km et du palais des rois du Kenedougou.

Bref ! Sikasso est plein d’histoire et de légende. Mais, ça s’arrête là. Car, ce grand patrimoine ne reflète pas son histoire et c’est avec grande surprise (mauvaise) qu’on découvre aujourd’hui Sikasso comme si la ville pour ne pas dire la région avait refusé le développement.

Réputée zone agricole, la région pourrait nourrir, à elle seule, tout le Mali. Mais, c’est là justement que l’insécurité alimentaire a été décrétée par UNICEF. Doit-on dire, à ce sujet que « Sikasso produit, mais Sikasso ne mange pas » ? En tout cas, c’est un grand paradoxe.

Par ailleurs, à Sikasso, il n’y a pas de routes. Ou, disons, il n’y a pas de voie bitumée. Les quelques chemins à l’intérieur de la ville, ne sont même pas dignes des sentiers qu’on trouve dans un petit village. Et pourtant, Sikasso, c’est la troisième région administrative du pays. Pas d’usines hormis celles de la CMDT, pas d’édifice digne de ce nom ; peu d’école de proximité (les élèves marchent des grandes distances pour rallier l’école). Bref ! Sikasso manque presque de tout. A qui la faute ?

Beaucoup de cadres travaillant dans l’administration publique à Bamako ou ailleurs, sont ressortissants de la région. Font-ils des investissements chez eux comme ces ivoiriens ? On ne saurait y répondre.

Les responsables politiques qui s’appuient sur la région pour se hisser au sommet de l’Etat, retournent-t-ils à Sikasso pour tenir leurs promesses électorales ? ATT est passé par là et n’est jamais revenu. Les sikassois ne sont pas content.Là également, on n’a pas la réponse. Mais une chose est certaine : Sikasso manque presque de tout.

Les cadres de cette région seraient bien inspirés en se montrant plus solidaires dans le développement de leur contrée. Encourager les initiatives individuelles, est aussi une bonne chose du moment où elles contribuent au rayonnement de Sikasso. Ne dit-on pas que le meilleur investissement, c’est celui fait chez soi ? Alors, ressortissants de Sikasso, à vos marques…

Sinaly

 

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1 commentaire

  1. Aujourd’hui Sikasso a un homme valable du nom de Kalfa Sanogo pour construire tout le Mali on veut plus IBK qui ne sait pas bien travailler pour le Mali

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