Développement rural à Kayes: Le Dr Bocary Treta visite les réalisations du PADEPA-KS et de l’ADRS

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Dr Bakari Treta - premier ministre
Dr Bakary Treta

Défaillance des entreprises, complicité ou manque de contrôle du bureau d’étude, manque de suivi de l’équipe de gestion, faible implication des bénéficiaires, il y avait de quoi dégouter le ministre du développement rural  qui effectuait une visite de supervision, les 19, 20 et 21 octobre 2014, des réalisations du Projet d’Appui au Développement des Productions Animales dans la zone de Kayes-Sud(PADEPA-KS) dans les cercles de Kita, Kéniéba, Bafoulabé et Kayes.  A l’issue de cette visite, le Dr Bocary Treta, a eu du mal à cacher sa déception face au fiasco constaté. D’ores et Déjà, il a annoncé l’envoi d’une mission technique d’enquête pour situer les responsabilités et sanctionner les fautifs.

D’un coût de 14,2 milliards F CFA, le Projet d’Appui au Développement des Productions Animales dans la zone de Kayes-Sud (PADEPA-KS), conjointement financé par le gouvernement de  la République du Mali et la Banque Africaine de Développement (BAD) le PADEPA-KS, est appelé à contribuer à l’accroissement de la sécurité alimentaire, alléger la pauvreté, augmenter de façon durable les productions animales et le revenu des agro-éleveurs dans la zone Kayes-Sud. Malheureusement, suite à la mauvaise gestion, le PADEPA-KS est en passe de devenir une illusion pure et simple pour, à la fois, les populations bénéficiaires, que les autorités politiques qui fondaient beaucoup d’espoir sur ledit projet quant à la satisfaction des besoins essentiels du monde rural. Dans le cercle de Kéniéba, la première visite a porté sur la piste rurale RN24 Faraba dont l’entreprise de Construction Urbaine et Rurale (ECUR-Sar) est l’attributaire. Après la visite de terrain de ce marché dont le coût 595 millions F CFA avec un taux de réalisation de 97%, la mission a constaté que 90% des infrastructures réalisées sont défectueux. Par exemple, sur 24 radiers réalisés, 15 sont défectueux. Pourtant, le taux de décaissement est estimé à 90%. Elle s’est poursuivie par la visite du marché à bétail de Kéniéba, les locaux des services techniques de la production et industries animale(Slpia), et vétérinaire(Slv) etc. Après Kéniéba, la mission s’est transportée dans le cercle Bafoulabé. Ici, les infrastructures visitées ont commencé par les réalisations de l’Agence de développement rural de la vallée du fleuve Sénégal (ADRS). Il s’agit du périmètre B à Manantali, puis le périmètre GH de Mahina N’di. Si le ministre a exprimé sa satisfaction au périmètre B, la situation est tout autre au GH, où les travaux de réalisations sont en retard. Mieux encore, sur une superficie de 137 hectares aménagés, seulement 25 hectares sont exploités. Même si les réalisations de l’ADRS n’ont pas comblées toutes les attentes du ministre, ils dépassent de loin celles du PADEPA-KS dans le cercle de Bafoulabé. Ici, il y a de sérieux motifs d’inquiétudes pour  le ministre Treta quand à l’achèvement des  chantiers engagés par l’Entreprise SOMASSAF, relatifs aux : marché à bétail à Mahina, locaux des services techniques de la production et industries animales(Slpia) et vétérinaire (Slv) de Bafoulabé. Un fiasco total réalisé avec la bénédiction du bureau de contrôle (SAED-Sarl/GEDD) qui, tout au long de la mission n’a fait que défendre, mordicus, les entreprises sous sa supervision devant le fait accompli. A l’issue de la visite, le Dr Treta est sans équivoque.  Sur instructions du Premier Ministre, les contrats relatifs à la réalisation de ces marchés seront résiliés avec toutes les conséquences qui en découlent. De Bafoulabé à Sélinkégny, la mission a traversé le fleuve Sénégale. Ici, nous avons les travaux de la piste rurale de Sélinkégny Oussoubidiagnan long de 60 km. Sous la houlette de l’Entreprise chinoise CJJC, ce chantier va bon train à la grande satisfaction de la délégation ministérielle. Autres infrastructures visitées par le ministre Bocary Treta au cours de cette mission : le chantier de l’abattoir privé ultramoderne, le marché à bétail du Padeso, à Kayes. Et plus loin, sur la route de retour, le marché à bétail du Prodeso à Diéma. A ceux-là s’ajoute la visite des unités de Zébus maure et peulh introduites, çà et là, dans la zone d’intervention du PADEPA-KS (Mahina). L’étape de la ville de Kayes a été sanctionnée par une restitution des objectifs de la mission au chef de l’exécutif régional, le colonel  Salif Traoré, gouverneur de la région de Kayes le 21 octobre 2014 dans les locaux de l’élevage. Mais, avant une restitution du genre a  eu lieu à Kéniéba aux autorités : administrative, politique, traditionnelle. Autres temps forts de cette mission du chef du département du développement rural à Kayes, la rencontre avec les cadres des services en charge du développement rural ainsi que les équipes dirigeantes des différents projets et programmes relevant de son département.  Au cours de ces différentes rencontres, le ministre a donné des instructions fermes allant dans le sens de l’atteinte des objectifs assignés par le gouvernement à son département, à savoir, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire à travers la satisfaction des besoins essentiels de la population. Le moins qu’on puisse dire, c’est que dans le discours, le ministre semble bien déterminé à faire bouger les choses dans le bon sens, même à « sanctionner, sans, pitié les fautifs ». Reste à savoir jusqu’où pourra-t-il aller quand on sait que certains prestataires sont choisis dans le sillage des barons du RPM.

 

Abdoulaye Ouattara, Envoyé Spécial     

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