Développement Local :Kourouma a afin son pont et sa radio communautaire

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Le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, et l’ambassadeur Extraordinaires et plénipotentiaire du Japon au Mali, Masahiro Kawada, ont procédé à la coupure du ruban symbolique du nouveau pont et la radio communautaire de la commune de Kourouma, dans la région de Sikasso. C’était en présence du maire de la commune rurale de Kourouma, Adama N. Diarra, de l’ambassadeur de l’Afrique du Sud, Rantobeng William Mokou. On notait la présence du président du FCD, Djibril Tangara, des autorités régionales de la région de Sikasso et plusieurs autres personnalités. C’était le samedi, 02 avril 2011.

Rappelons que depuis le 24 mars 2010, l’ambassadeur du Japon au Mali et la mairie de la commune rurale de Kourouma ont signé les contrats de dons relatifs aux deux projets, à savoir la construction de quatre ponts-digues et de la radio. Respectivement d’un montant d’environ 22.735.000 FCFA et d’environ 37.665.000 FCFA, ils s’inscrivent dans le cadre de l’Aide Non Remboursable pour les projets locaux (APL) du gouvernement du Japon.

L’ambassadeur du Japon au Mali, Masahiro Kawada, a expliqué qu’à travers la réalisation de ces projets, son pays souhaitait accompagner les efforts du gouvernement malien dans le processus de décentralisation et d’aménagement des infrastructures en vue d’attendre les objectifs du Millénaire pour le développement. En ce qui concerne l’installation de la radio, le diplomate japonais dira qu’elle vise assurer la diffusion des émissions de sensibilisation, de formation et d’information sur les thèmes tels que les maladies sexuellement transmissibles, les activités de développement, les prévisions de météo, le changement climatique et les catastrophes naturelles. Quant au deuxième projet « la construction de quatre points- digues », l’ambassadeur du Japon a ajouté que sa réalisation permettra de faciliter l’accès des populations aux exploitations agricoles et services médicaux, et de diminuer le taux de pertes en vies humaines dues à l’inondation. Ils contribueront à la dynamisation du développement socio-économique à travers la facilité d’une meilleure circulation des personnes et des biens en toute saison. M. Masahiro Kawada a exhorté les responsables communaux de prendre des mesures nécessaires en vue d’assurer la bonne gestion des infrastructures, gage d’un développement durable.

Les ponts s’appellent « HIBOH BASHI » qui signifie ponts d’Espoir.
Le maire de la commune rurale de Kourouma, Adama N. Diarra a tout d’abord, à travers son ami l’ambassadeur du Japon, transmis au peuple frère du Japon la compassion et les condoléances des populations de Kourouma pour la douleur et le deuil que la nature, en ce moment, inflige Japon. M. Diarra dira que l’histoire du pont de Kourouma remonte à la période coloniale. Afin d’assurer un trafic régulier entre Kourouma, Sikasso et Koutiala dans le cadre des activités socio économiques, un pont de fortune avait été réalisé par la population. Ce pont, qui a pris le nom japonais « Hiboh Bashi » signifiant « Ponts Espoir », était fait de fourches et de poutres en bois qu’il fallait renouveler tous les deux ans, a-t-il ajouté. A ses dires, après l’indépendance de notre pays, la CFDT, pour les besoins de commercialisation du coton, y a construit un radier submersible qui, malheureusement, n’a pas résolu le problème d’enclavement, le marigot en période d’hivernage drainant à cet endroit les eaux de plusieurs torrents venant des collines. En 2004, la mairie de la commune rurale de Kourouma a financé deux études de conception techniques et économiques du pont à plus de deux millions cinq cent milles(2.500.000) FCFA. Mais le financement de la réalisation n’a pas pu alors être mobilisé, a déploré le maire.

« Les habitants de Kourouma se souviennent encore des noyades en période d’hivernage, dont une a concerné une femme et son enfant. Les jours de foires, les activités commerciales étaient tributaires du niveau de l’eau .Combien de fois l’ambulance appelée depuis Sikasso pour une évacuation sanitaire ou de transport de femmes enceintes a dû retourner, l’eau n’ayant pas autorisé le passage ? », a rappelé Adama N. Diarra qui, une fois de plus, témoigne de son attachement viscéral à son terroir et donne la preuve qu’il ne manquera pas d’occasion pour être utile aux siens. Exemple de patriotisme fécond nourri de notre culture ancestrale et de notre sociabilité toute malienne.

Aujourd’hui, tout cela appartient au passé grâce au bienveillant appui financier de l’ambassade du Japon qui a contribué pour 36 915 325F Cfa et le ministère de l’équipement par le biais de la direction nationale des routes pour 36 349 946 Fcfa. Soit, un coût total de 73 265 270 Fcfa . Le maire de la commune de Kourouma a félicité et remercié le président de la République, ATT, pour son engagement constant à l’œuvre de construction nationale.

La seconde infrastructure, qui est la radio communautaire entièrement financée par l’ambassade du Japon pour 22 734 813 F Cfa, contribuera, pour lui, au désenclavement de la commun e. Véritable outil d’information et de formation des citoyens, la radio contribuera au renforcement de la démocratie et de la décentralisation à Kourouma et dans les treize (13) communes voisines. « Le choix technique de l’alimentation à l’énergie solaire de la station procède de notre vision et volonté de protéger l’environnement », a expliqué le maire.

Il a aussi salué les jeunes qui se sont organisés en groupes pour participer bénévolement aux travaux de construction des ponts- digues. Le maire se réjouit de sa commune qui, à la date du 2 Avril 2011, a réalisé un taux de recouvrement des impôts et taxes de 75 %. Cette reconnaissance a été renouvelée avec la promesse faite par le génie rural de construire un petit barrage de retenue d’eau sur le site, a-t-il conclu.

Le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, Kafougouna Koné, a salué et félicité les initiateurs de ces ouvrages et le gouvernement du Japon pour le financement. Au cours de la cérémonie, des ordinateurs et des livres ont été remis à la commune rurale de Kourouma. L’ambassadeur du Japon a remis 100 lampes solaires pour les meilleurs élèves de la commune. Autre temps fort de l’évènement, c’est la remise d’une lettre et une somme de 100 000 Fcfa au diplomate du Japon par le chef de village de Kourouma, Yaya Nampé Traoré, à l’occasion de la catastrophe qui a connu le Japon. Comme quoi les malheurs qui ont frappé le pays du Soleil Levant ont causé de la douleur à l’humanité entière, jusqu’au Kourouma malien. Le geste du patriarche Yaya Nampé Traoré relève par ailleurs de la solidarité internationale qui s’impose aux riches comme aux pauvres. La coopération internationale y puise sa raison d’être.
Boubèye Maïga
Envoyé Spécial à Kourouma

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