La salle de conférence de l’Hôtel de l’Amitié a servi de cadre, le jeudi 12 avril 2018, pour la Table ronde des Partenaires Techniques et financiers du projet de la relance du barrage de Taoussa. Durant les 2 jours, l’Etat et ses partenaires ont confronté leurs idées pour donner un souffle nouveau à ce projet qui, a été lancé depuis 2010, puis interrompu suite à la crise multidimensionnelle que traverse le Mali.
En effet, ce projet très structurant est estimé à 167,9 milliards de FCFA. Il vise essentiellement à la relance du développement dans le Nord de notre pays. Lancé depuis 2010, le projet barrage de Taoussa a été interrompu suite à la crise multidimensionnelle ayant secoué le Mali.
Cette rencontre de deux jours (12 et 13 avril 2018) suscité de l’espoir chez les populations du nord particulièrement celles du village de Taoussa qui avaient émis les vœux de voir la reprise des travaux du barrage.
Selon Grégoire Diouf, le représentant de la BID et chef de file des partenaires techniques et financiers(PTF), cette rencontre de haut niveau permettra de donner un nouveau souffle au projet Taoussa, vital pour les populations du Delta intérieur du Niger.
« Les partenaires que nous sommes avons certaines interrogations : quel est l’état actuel d’exécution physique des travaux ? Est-ce qu’un dispositif sécuritaire spécifique a été mis en place pour la sécurisation des travaux ? Comment évolue le plan de recasement des villages situés dans l’emprise du barrage ? Le besoin de financement a-t-il été évalué ? Est-ce qu’un nouveau calendrier de travail a été défini ?», s’est-t-il interrogé. Avant renouveler l’engagement constant des Ptf à convenir avec le gouvernement sur une nouvelle feuille de route pour la relance de Taoussa.
De son coté, Malick Alhousseïni, ministre de l’énergie et de l’eau, a indiqué que l’Etat a, sur le plan sécuritaire, mobilisé plus de 5 milliards de Fcfa pour l’équipement et le déploiement des Forces armées et de sécurité ainsi que pour la prise en charge des prestations de la société de sureté (ADES) et l’exécution des mesures de sûreté issues du plan d’actions.
«Parmi ces mesures, nous pouvons noter la protection et la sécurisation des bases de vie mais aussi toute l’organisation nécessaire pour la protection des biens et des personnes», a énuméré le ministre de l’énergie et de l’eau.
S’agissant de la réalisation des travaux du barrage, Malick Alhousseïni a souligné que nonobstant les efforts déployés par les autorités, l’entreprise chargée des travaux du chantier n’a pas effectué des travaux à cause de l’insécurité.
« L’entreprise ne s’est pas mobilisée sur le terrain pour motifs d’insécurité et d’interdiction de séjour des ressortissants de certaines chancelleries dans le Nord du pays. Ainsi, face à non mobilisation de l’entreprise, les marchés des travaux de génie civil et des équipements hydromécaniques ont été résiliés le 20 octobre 2017. Aussi, des missions ont été dépêchées auprès de tous les partenaires financiers pour relancer les procédures de recrutement d’une nouvelle entreprise capable d’évoluer et de travailler dans les conditions actuelles du Mali », a-t-il expliqué.
Puis, il a ajouté que les travaux du village de Taoussa, situé dans l’emprise du barrage ont démarré et se poursuivent normalement. « Quant au village de Chabaria, les dossiers de construction sont à un stade assez avancé pour libérer les sites de carrière. Les Etudes d’impact environnemental et social sont en cours de réactualisation et les résultats aboutiront au PGES, au PAR et un projet indépendant destiné aux équipements collectifs », a laissé entendre pour ainsi repondre aux nombreuses interrogations faites par le représentant de la BID.
Plus loin, le ministre Alhousseïni est revenu sur l’Etat de la route d’accès Gao-Bourem-Taoussa. Selon lui, Le taux d’exécution de la route est estimé à 14,5% pour un délai consommé de 78%.
«Les travaux ont, cependant, repris depuis le 15 mars 2018, avec un renforcement du matériel de terrassement et du personnel plus qualifié. Un avenant au marché initial a été soumis aux différents partenaires financiers (FSD, BOAD et Etat) », a-t-il déclaré.
A. SISSOKO