Détournement de fonds à Koutiala : Le maire SADI impliqué, le chef du centre d’Etat civil du quartier de Koulikoro aux arrêts

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Le chef du centre d’Etat civil du quartier de Koulikoro, Ousmane Coulibaly, un homme de confiance du maire Dramane Sountoura, et deux jeunes, Youssouf Koné et Amadou Koné, tous deux neveux du maire, et qui seraient complices dans le détournement des fonds de la vente des tickets du cinquantenaire sont depuis le lundi 16 août dernier détenus à la Maison d’arrêt de Koutiala. Pour soutenir leurs sœurs Kadiatou et Fatoumata Koné, les frères Koné avaient tenté d’agresser la 4ème adjointe du maire.

 

A l’instar de plusieurs autres communes du Mali, celle de la capitale de l’or blanc a initié la mise en vente des tickets du cinquantenaire. Les fonds recouvrés à partir de la vente de ces tickets devraient servir à satisfaire certains besoins de la commune en vue de l’organisation des festivités marquant les 50 ans de l’accession de notre pays à  l’indépendance.

Mais depuis un certain temps, rien ne va plus entre certains membres de l’équipe communale, et cela (rappelons-le) à cause des fonds issus de la vente de ces tickets. A défaut d’être versés dans les caisses de la régie de la mairie, les fonds collectés à partir de la vente des tickets du cinquantenaire sont plutôt détournés par quelques responsables de la mairie.

 

A la base de ce détournement de fonds publics se trouve un homme de confiance du maire principal de la commune urbaine de Koutiala, Dramane Sountoura. Tout comme le maire Sountoura, Ousmane Coulibaly (puisque c’est de lui qu’il s’agit) est militant du parti SADI. Il était également le chef du centre d’Etat civil du quartier de Koulikoro, jusqu’à son inculpation, et était chargé, par le maire Dramane Sountoura, de contrôler et de vendre les tickets du cinquantenaire.

Ousmane Coulibaly a semblé avoir oublié le slogan et les idéaux du charismatique leader du parti SADI, l’honorable Docteur Oumar Mariko, engagé dans le combat, par tous les moyens, contre la corruption.

 

 Au lieu de se contenter de vendre les tickets et verser ensuite l’argent dans les caisses de la mairie, l’homme avait plutôt trouvé les moyens d’empocher les fonds collectés à partir de la vente de ces tickets. Ce comportement de l’élu communal SADI nous amène à penser à cet adage qui dit  que « quand on donne la clef de la prison à un détenu, la suite est sans commentaire ».

 

En plus, l’homme ne se limitait pas seulement à vendre les tickets normaux : il vendait même les souches des tickets qui, il faut le signaler, devaient servir à faire le calcul après vente. Cette attitude du chef du centre d’Etat civil du quartier de Koulikoro devenu l’homme de confiance du maire Dramane Sountoura à la faveur des élections communales du 26 avril 2009, rendait difficile tout calcul en rapport avec la vente de ces tickets.

 

Dans son vol, Ousmane Coulibaly avait pour complices deux demoiselles : Kadiatou Koné et Fatoumata Koné, toutes des nièces du maire SADI de Koutiala. Elles étaient recrutées par lui, de façon parallèle  et sous son contrôle, pour la vente des tickets du cinquantenaire. Pour vendre les tickets du cinquantenaire dans les postes d’entrée et de sortie et les différents centres d’Etat civil et points stratégiques de la commune urbaine, la mairie avait officiellement recruté environ 16 personnes.

 

 

Tout comme Ousmane Coulibaly le faisait, les nièces du maire, Kadiatou et Fatoumata Koné, se remplissaient elles aussi les poches au lieu d’aller verser les fonds issus de la vente des tickets, au lieu d’aller verser les fonds issus de la vente des tickets.

 

 

Pousse-pousse s’arrête au mur

Venues le 16 août dernier à la mairie pour faire des comptes après plusieurs semaines de vente, la 4ème adjointe du maire, Mme Diawara Bintou Coulibaly, qui est chargée de l’Etat civil à la mairie de la commune urbaine de Koutiala, a constaté des anomalies dans les comptes faites par les deux demoiselles. Sur le champ, elle leur a demandé de cesser toute vente des tickets du cinquantenaire, et ce, en attendant qu’elle signale l’anomalie au maire Sountoura (oncle des deux jeunes filles).

 

Pour avoir demandé aux deux filles de cesser de vendre les tickets du cinquantenaire, la 4ème adjointe s’est mise à dos et Ousmane Coulibaly, et la mère des deux jeunes demoiselles, Mariam Sountoura, qui n’est autre que la sœur de lait du maire. Au lieu de raconter la vraie version des faits, les demoiselles Kadiatou et Fatoumata expliquèrent à leur mère que la 4ème adjointe du maire leur a dit de ne plus mettre les pieds à la mairie. Après avoir ainsi relaté l’histoire à leur mère, cette dernière se mit en  colère. Aussi se rendit-elle à la mairie à la rencontre de Mme Diawara Bintou Coulibaly. Elle aurait proféré toutes sortes d’insanités à l’endroit de de la 4ème adjointe du maire.

 

 

Et Mme Diawara de confier : « Quand elles ont été dire à leur maman que je les ai chassées de la mairie, celle qui était venue me voir dans mon bureau, au lieu de chercher à connaître la vraie version des faits, se mit à lancer toutes sortes de sales mots. Elle m’a traitée de tous les sales péchés du monde, avant de me demander de laisser ses enfants en paix, qui sont à la recherche du prix de leur pain. Quelques instants après le départ de la sœur du maire, à ma grande surprise, j’ai reçu la visite de quatre jeunes, à savoir, Youssouf Koné, Amadou Koné et leurs soeurs Kadiatou et Fatoumata Koné, tous des enfants de Mariam Sountoura et neveux et nièces du maire Dramane Sountoura. Youssouf et son frère étaient venus m’agresser. Mais comme vous le savez, tout le monde à Koutiala a encore en tête le cas de la malheureuse Salimata Dembélé, alors maire de la commune rurale de Yognogo, qui a été sauvagement assassinée il y a environ un an. Ayant cette scène en tête, et vu les menaces qui m’étaient adressées par Youssouf et son frère Amadou, j’ai tout de suite cherché ma tête en me servant de l’habileté de mes pieds. Je dois ma vie sauve aux policiers qui étaient assis sous le manguier,  à côté de la mairie.

 

Séance tenante, je me suis rendue chez le Procureur de Koutiala pour r l’informer de ce qui a failli m’arriver dans mon bureau. Celui-ci, sans perdre de temps, a chargé la police d’interpeller les deux jeunes gens. Entendus, ils ont reconnu les faits, avant de dénoncer le chef du centre d’Etat Civil du quartier de Koulikoro comme étant le cerveau de toute cette histoire. Interpellé lui-aussi, Ousmane Coulibaly n’a pas pris du temps pour charger le maire Dramane Sountoura qui serait le principal instigateur de toute cette mascarade ». Actuellement, Youssouf Koné et Amadou Koné sont aux arrêts à la grande prison de Koutiala, tout comme le chef du centre d’Etat civil du quartier de Koulikoro, Ousmane Coulibaly.

Il faut préciser que Mme Diawara Bintou Coulibaly avait constaté les mêmes anomalies au niveau du centre d’Etat civil du quartier de Koulikoro. Elle a expliqué qu’elle garde encore en mémoire les injures  qu’Ousmane Coulibaly a proférées à son encontre. Et Mme Diawara, de soutenir : « Quand j’avais fait les mêmes remarques à mon collègue Ousmane Coulibaly, concernant la vente des souches des tickets du cinquantenaire, il m’a lancé des propos malsains. Je retiens qu’il avait dit ceci : « Toi Bintou, tu crois que la mairie de Koutiala t’appartient. Fais attention à toi ! ». Depuis ce jour, j’ai commencé à avoir peur pour ma personne. Suite à ses menaces d’Ousmane Coulibaly à mon endroit, conformément aux idéaux du parti SADI, j’ai automatiquement informé le Secrétaire général de la section du parti SADI de Koutiala, tout comme le maire, mes camarades conseillers et certains sages personnages de la ville de Koutiala, de ce qui tournait en rond contre moi et en rapport avec la vente des tickets du cinquantenaire. Mais ce que je n’ai pas apprécié, c’est le silence observé par le maire dans cette affaire».

Mme Diawara Bintou Coulibaly a fait savoir qu’au total, ce sont 16 personnes qui avaient été officiellement recrutées pour assurer la vente des tickets du cinquantenaire, dans les centres d’Etat civil et les postes de contrôle (sorties et entrées de la ville de Koutiala). Les autres vendeurs de tickets n’étaient autres que des vendeurs parallèles. Mme Diawara a ajouté que cette affaire dérange plus d’un au sein de la section du parti SADI à Koutiala. Et de conclure : « Je sais que l’honorable Docteur Oumar Mariko, pour cette affaire, n’a pas voulu faire le déplacement à Koutiala. Je suis parfaitement d’accord avec lui. Pourquoi ? Parce que je suis sûre que le combat qu’il mène contre les vols et la corruption a un sens. Le Secrétaire général du bureau politique a autre chose à faire plutôt que de venir perdre son temps à cautionner de tels actes ».

Par Zhao Ahmed Amadou Bamba

Envoyé spécial 

 

 

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