La démarche vise à valoriser le rôle de ces responsables de la cellule de base de l’Etat qu’est le village en leur conférant une légitimité.
En mars dernier, un forum régional sur la valorisation du rôle et de la place des autorités traditionnelles dans le cadre de la décentralisation, s’était tenu à Sikasso. La rencontre était organisée par la Région de Sikasso et le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (Cri 2002). Ce forum avait regroupé près de 150 participants venus des 7 cercles de la 3e Région. Il avait recommandé l’accélération du processus de reconnaissance officielle des chefs de village, de fraction et de quartier ainsi que leur consécration par les autorités administratives et politiques. Ce processus est en marche.
La cérémonie de consécration de 28 chefs de village et de 9 chefs de quartier du cercle de Sikasso a eu lieu samedi dernier dans la capitale régionale. Elle a regroupé de nombreux responsables traditionnels, administratifs et politiques. Trois membres du gouvernement étaient présents : David Sagara (ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales chargé de la Décentralisation), Abdoulaye Sall (Relations avec les Institutions), Tiémoko Sangaré (Environnement et Assainissement).
Le coordinateur des chefs de quartiers de Sikasso, Sidiki Diawara, a au nom de ses collègues remercié Cri 2002 qui est l’initiateur de ce processus de valorisation du rôle des chefs traditionnels, ces responsables de la cellule de base de l’Etat qu’est le village. Une citation du président Modibo Keïta datant d’octobre 1961 – « le village est chez nous la cellule de base et c’est la vitalité de cette cellule qui engendrera la vitalité de la nation entière » – était affichée dans la salle. Mais ces responsables de la cellule de base de l’Etat ont besoin d’être formés, a souligné Sidiki Diawara. Pour le préfet du cercle de Sikasso, Yaya Diallo, cette cérémonie qui est la suite du forum régional ayant regroupé toutes les forces vives de la région en mars, traduit concrètement le partenariat qui unit le cercle de Sikasso à Cri 2002 Il a précisé que si cette consécration donne des avantages aux chefs de village, elle leur confère également des devoirs et des obligations.
Le directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Sikasso, Sidi Konaté a fait part de sa satisfaction du fait que ce processus a démarré dans la Région de Sikasso. Tout sera mis en œuvre pour renforcer les capacités des chefs de village, désormais légitimés dans leurs fonctions. Pour le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, il est important que ce qui a constitué le socle de notre société, soit rétabli. Il faut rétablir nos valeurs ancestrales pour un développement harmonieux avec à la clé la protection et la sauvegarde de notre environnement, a souhaité Tiémoko Sangaré. Le ministre des Relations avec les Institutions a fait la genèse du partenariat entre Cri 2000 et Sikasso. Abdoulaye Sall était bien placé pour le faire car il était président de Cri 2002 avant son entrée au gouvernement.
Le partenariat entre les deux parties a commencé en 2004 par un accompagnement dans le cadre du transfert de compétences et plus tard des différentes élections. Abdoulaye Sall a promis que Cri 2002 formera tous les chefs de village. Cette consécration de chefs traditionnels est celle de la décentralisation, a estimé le ministre Sagara. Car il s’agit d’asseoir la légitimité des chefs de village qui confère naturellement des devoirs à ces responsables à la base devant désormais aider l’Etat et les collectivités territoriales dans des activités comme par exemple la révision des listes électorales (actuellement en cours) et la mobilisation des ressources financières auprès des contribuables. La remise officielle des décisions aux chefs de quartier et de village présents a mis fin à la cérémonie.