Conflit post-électoral dans la commune de Konsiga : Le gouverneur Baye Konaté joue à la médiation

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Baye Konaté

Le gouverneur de la Région de Kayes, Baye Konaté, est à la recherche de solutions durables à la profonde crise politique post-électorale qui secoue la commune de Konsiga, dans le cercle de Yélimané, depuis 2016. C’est pourquoi, il s’est rendu mercredi à Kersignané, où il a présidé une réunion de conciliation, en présence des autorités administratives, politiques, militaires, traditionnelles et religieuses.

La médiation du gouverneur s’est heurtée à une farouche opposition des habitants de ce village qui contestent la réélection du maire Tamassa Kébé. Cette crise a pris de l’ampleur avec les affrontements meurtriers de décembre 2017 et l’occupation de la mairie par des jeunes qui empêchent le maire et le conseil communal de travailler.

«Nous sommes venus vous demander de se remettre en cause parce que cette situation perdure. On a besoin de la paix et de la tranquillité. Nous sommes venus vous demander de libérer la mairie. Force doit rester à la loi. Ceux qui vous poussent à agir aujourd’hui ne sont pas là. Ils ne vous soutiendront pas en cas de problème. Donnons-nous la main pour combattre les djihadistes qui opèrent dans les parties septentrionale et centrale de notre pays», a affirmé le chef de l’exécutif régional à l’issue d’une réunion infructueuse avec les protagonistes.

Pour le gouverneur de la 1ère région administrative du pays, les populations de la commune de Konsiga devraient accepter les résultats des communales et le verdict de la justice. «En cette ère de décentralisation qui donne plus de pouvoirs aux communes, on doit se donner la main. Nul n’est au dessus de la loi. Si l’Etat vous demande d’arrêter le conflit, il faut cesser. Oubliez le passé et cessez de défier l’Etat. Le gouverneur ne peut pas outre passer la justice, en instaurant une autorité intérimaire, c’est aussi ça la démocratie. Ayons pitié du Mali», a lancé Baye Konaté. Selon lui, le seul combat qui vaille aujourd’hui, c’est le combat pour le développement de notre pays. Les notables et les jeunes qui ont pris la parole ont rejeté la demande du gouverneur, même si un intervenant a affirmé que «tout le monde n’est pas contre le maire». Les populations de Kersignané veulent que leur commune soit dirigée par une délégation spéciale ou par une autorité intérimaire. A défaut de cette option, ils souhaiteraient que la commune soit dissoute et que ses différents villages soient rattachés à une ou des communes.

La commune rurale de Konsiga avec ses six villages compte 2.941 électeurs. Lors des communales de 2016, 397 électeurs auraient accompli leur devoir civique dans 3 villages Komodindé (187), Kersignané (123) et Bediara (77). Cependant, aucun électeur n’aurait voté dans les trois autres villages (Argueta, Barakohou et Sokounala). Toute chose qui a provoqué des incidents en décembre 2017, faisant des morts et de nombreux blessés. Selon des informations recueillies sur place, le conflit a éclaté après l’invalidation de la liste Yelema-CODEM sur laquelle figure le nom d’une personne mineure sur plainte de l’URD. C’était dans la perspective des élections communales du 20 novembre 2016.

Bandé M. SISSOKO
AMAP-Kayes

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