Conflit intercommunautaire dans la région de Mopti : Les Jeunes du Pays Dogon exigent l’organisation des assises ou d’un tribunal populaire de « vérité et réconciliation »…

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Depuis 2012, le Mali connait l’une des crises les plus graves de son histoire. Cette crise politico sécuritaire qui a commencé dans les régions nord du pays s’est progressivement déplacée dans les régions centre, notamment Mopti et Ségou. La menace terroriste dans ces régions présente une situation de trouble de plus en plus généralisée. Des forces obscures tentent désormais de communautariser la violence afin que le chaos qui en découle leur serve de rempart. C’est le cas dans le cercle de Koro où des communautés Peulh et Dogon comptent quotidiennement leurs morts. Des violations graves des droits de l’homme ont été commises de part et d’autre. Furieux de cet état de fait, les responsables du Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAJPD) étaient face à la presse hier, mardi 15 mai 2018, à la maison de la presse de Bamako pour inviter les plus hautes autorités du pays à prendre leur responsabilité pour trouver une solution définitive à cette crise. Au cours de cette conférence de presse, le collectif a exigé l’organisation des assises ou d’un tribunal populaire de « vérité et réconciliation » impliquant toutes les parties en belligérance dans le pays dogon.

Cette conférence de presse qui avait pour thème : « Situation d’insécurité aux propositions de solutions au pays dogon » était animée par le porte-parole du Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAJPD), Adama Diongo en présence de Casimir Sangala de l’Apej et d’autres responsables dudit collectif. « Classé patrimoine mondial par l’UNESCO, le Pays Dogon est aujourd’hui au cœur d’une crise politico-sécuritaire. Longtemps miné par des conflits entre éleveurs et cultivateurs en raison du contrôle des ressources, l’espace du pays dogon est aujourd’hui assujetti à une sorte d’infiltration par des forces du mal qui exacerbent les tensions entre les communautés. Ainsi, les populations et les autorités locales assistent impuissamment à la faillite de leurs localités, favorisées par l’insécurité ambiante. Il y a lieu de poser un vrai diagnostic de ce mal et trouver des solutions adéquates et durables afin de promouvoir le vivre ensemble entre les communautés », a déclaré le porte-parole du Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon (CAJPD), Adama Diongo. En outre, le collectif demande à l’Etat de renforcer sa présence sur le terrain, à travers, un déploiement massif de l’armée afin de ratisser largement les repères des malfrats et ramener la sécurité. Au titre de solutions, le collectif propose un traitement global de la crise à l’échelle de tout le pays dogon et non un traitement parcellaire. Le Collectif exige l’organisation des assises ou d’un tribunal populaire de « vérité et réconciliation » impliquant toutes les parties en belligérance dans le pays dogon en lieu et place des séances de réconciliation qui ne durent que quelques heures et qui n’abordent jamais le fond des problèmes. Le conférencier a souhaité la création d’une commission d’enquête parlementaire en vue d’analyser, au cas par cas, toutes les situations conflictuelles et proposer aux communautés, des solutions durables sous l’égide du gouvernement, la mise en place d’une mission permanente d’éducation et de formation des populations sur la gestion des conflits, l’initiation d’un programme spécial de développement du Pays Dogon. « Au titre des mesures urgentes, le collectif propose le soutien humanitaire aux personnes déplacées et la sécurisation des voies d’accès à Koro pour les communes de Yoro et Diougani », a conclu le conférencier.

Aguibou Sogodogo

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