Communications : Goundam, Niafunké et Tonka coupés du monde

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Depuis la grande perturbation des réseaux de télécommunication en juillet 2021, on assiste au ralentissement des activités économiques, à l’augmentation des coûts des denrées alimentaires et à l’isolement des parents, avec son lot d’inquiétudes.

 

coupure d’ensemble de Moov Malitel et d’Orange-Mali affecte l’économie des zones concernées. Les commerçants et ceux dont les proches vivent au sud en souffrent extrêmement. Les habitants du sud tout comme ceux du nord s’inquiètent pour les uns et les autres. Une inquiétude qui engendre chaque jour la peur. Les témoignages sont nombreux.

Selon Kadidia Cissé, restauratrice à Niafunké, il faut des réseaux pour avoir certaines marchandises de première nécessité. « Même pour avoir le citron pour préparer sa bouillie, cela nécessite de la commande et du transfert d’argent », explique-t-elle. Elle poursuit, « c’est vraiment dur pour nous quand ces réseaux sont en dérangement, car la grosse partie de nos activités se bloque ». Pour Saloum Touré, cultivateur à Niafunké, ce problème est l’une des causes de la hausse du prix de l’engrais chimique. « C’est parce que les gens ne peuvent pas commander depuis le sud que les commerçants ont augmenté le prix des fertilisants de 11 000 F CFA à 35 000 F CFA. Sinon, nous n’avons jamais vu une cherté pareille », regrette-t-il.

Pour le transfert d’argent, les abonnements, la commande de marchandises ou pour communiquer avec ses parents et autres contacts, il faut obligatoirement se rendre à Tombouctou où les réseaux sont également défectueux. Très souvent, seulement ceux qui se trouvent dans cette ville peuvent espérer joindre leurs correspondants.

Chacun s’inquiète à son niveau. D’autres en parlent et certains non, mais en tout cas la population en souffre.

Hamadoun Touré

(stagiaire, depuis Niafunké)

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NIAFUNKE :

Spéculation sur le prix de l’engrais

La population Niafunkoise connaît une flambée du prix de l’engrais chimique, due au manque de fournisseurs « fidèles » et de contrôle de prix d’achat. Le sac d’engrais est passé de 11 000 F CFA, prix subventionné, à 35 000 F CFA.

Au moment crucial des périmètres irrigués, le temps de désherbage, les habitants du cercle souffrent de la cherté de l’engrais. Privés de tout autre moyen et n’ayant aucun choix, les paysans usent de tous les subterfuges pour s’occuper de leurs champs depuis plus de 3 mois. C’est le moment également où le nord du Mali est coupé du sud avec son corollaire d’augmentation de prix. En même temps, les commerçants indifférents se font de l’argent. Le chef de service agriculture de Niafunké affirme que la subvention de l’engrais consentie par l’Etat est attribuée aux producteurs agricoles à 11 000 F CFA, mais les commerçants n’en ont cure.

À la foire hebdomadaire de la ville de Niafunké, les ruraux se procurent difficilement l’engrais pendant que d’autres apprennent à s’en passer. Selon Mamoudou Touré, cultivateur et habitant de Sibo, village distant de Niafunké d’environ 7 kilomètres, cette situation s’empire depuis la disparition d’un grand fournisseur homme d’affaires. « Ce manque aussi s’aggrave chaque année depuis que Nouhoum Maïga, un des patrons de la GTZ, nous a quittés », reconnaît-il.

Certes, beaucoup de ces paysans du cercle, villages et hameaux se souviennent de l’assistance indéfectible de feu M. Maïga. En tout cas, la situation est déplorée semaine après semaine. Quant à Mamadou Diallo, cultivateur à Niafunké, les moissons prochaines du riz sont menacées et l’Etat doit réagir. « Sachant bien que l’agriculture est l’une des principales activités de la zone, il faut que l’Etat s’y mêle aussi vite. Nous ignorons les vraies causes, mais l’Etat doit faire quelque chose sinon ça serait du péril, que Dieu nous en garde », a-t-il alerté.

Hamadoun Touré

(stagiaire, depuis Niafunké)

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ENVIRONNEMENT

Niafunké menacée par la sécheresse et la famine

A cause du manque d’eau, due principalement à la faible pluviométrie, le cercle de Niafunké risque de vivre une grande sécheresse en 2022. Avec des conséquences dramatiques pour les agriculteurs, les sols et l’économie locale.

Cette année, à l’instar de beaucoup d’autres zones du Mali, le cercle de Niafunké n’a pas reçu assez d’eau. Toutes les 8 communes du cercle sont concernées. Le côté nord de la ville de Niafunké, communément appelé Kolondel, rend chaque année un service inestimable. Une zone servant à l’agriculture, au jardinage, à la fabrication des briques et la construction de maisons, va certainement manquer à son rendez-vous. Prétendant servir les habitants de proximité comme de loin jusqu’à la saison sèche, précisément les mois d’avril et mai, Kolondel est presque tari depuis le mois d’octobre. Voilà une situation qui témoigne du manque de pluie pendant l’hivernage.

Le chef de service agriculteur du cercle affirme que la pluviométrie hivernale a été de 215 millimètres en 17 jours. La population est désespérée et très préoccupée par ce phénomène.

Selon Boubacar Sangho, habitant de Niafunké, c’est du jamais vu. « Je n’ai jamais vu ce genre de manque de pluie dans ma vie. On dirait que des herbes n’ont jamais poussé ici », affirme-t-il, triste. Les jardiniers aux alentours des mares de Niafunké sont directement touchés. Ils s’inquiètent. « Nous sommes très inquiets cette année. D’habitude on menait nos activités avec de l’eau de pluie et de puits, mais cette fois-ci ce serait vraiment très dur pour nous, car nous nous servirons uniquement de celle du puits », explique le jardinier Moussa Gata.

Il est donc urgent que l’Etat mobilise rapidement ses services d’aide et d’appui pour prévenir la famine et l’insécurité alimentaire dans cette localité, déjà éprouvée par la crise sécuritaire.

 

Hamadoun Touré

(stagiaire, depuis Niafunké)

 

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