Commune rurale du Mandé : La jeunesse exige l’installation d’une autorité intérimaire

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La jeunesse de la commune rurale du Mandé, à travers le collectif des associations de ladite commune, était en conclave, le 5 avril 2021, à la Mairie de Mandé, pour demander aux autorités de la transition, notamment le Ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, lieutenant colonel de gendarmerie, Abdoulaye Maïga, de mettre une délégation spéciale en place pour mettre fin à la longue crise entre les nommés Mamourou Kéita et Nouhoum Kelepily qui freinent depuis 2016, le développement du Mandé.

Le collectif regroupant plus d’une vingtaine d’associations, est clair comme l’eau de roche : « Nous ne voulons ni Mamourou Keïta, ni Nouhoum Kelepily ». Déterminés à trouver une solution à cette situation qui fait que depuis 2016, il existe dans les mairies du Mandé deux signatures de maire, deux signatures d’acte de mariage, deux signatures d’acte de naissance, deux recouvrements des taxes et impôts par les deux Maires installés en violation flagrante des lois de la République et leurs clans. Les jeunes se sont adossés à l’artiste international, fils du Mandé et membre du Conseil national de transition du Mali (CNT), Salif Kéita, et des chefs de villages et populations des 25 villages du Mandé, pour relever le défi de paix, de l’entente, de la cohésion, du bon vivre qui avaient toujours existé dans le Mandé. C’est pour cette raison, vu l’importance du sujet dont l’existence, l’avenir du Mandé dépend que Salif Kéita, les chefs des villages, les jeunes de tous les villages du Mandé ont fait acte de présence pour témoigner leur soutien à l’initiative.

Dans leur mémorandum lu par Youssouf Keïta, la jeunesse du Mandé souligne que c’est à la faveur de l’annulation de l’élection communale 2016 dans la circonscription de la commune rurale de Mandé que nait un conflit sans précédent dû au non respect des textes par l’administration, en occurrence la loi n°2017-051 du 02 Octobre 2017 portant Code des Collectivités Territoriales. A l’instar des Communes du Nord, dit-il, une équipe intérimaire fut installée le 07 janvier 2018, présidée par Nouhoum Kelepily, le deuxième adjoint au Maire de l’équipe sortante, président du parti UDD, dans le cercle de Kati et candidat dudit parti dans la commune, de surcroît nommé par le Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, en la personne de AG Earlaf. Malgré des oppositions, des marches et des contestations de la population, dit Youssouf Keïta, Kelepily fit quand même ces dix huit mois. « L’administration territoriale qui était habilitée à organiser une élection durant ces 18 mois, a étalé toute son incapacité à ternir promesse », ajoute Boubacar Maffa Diarra. Et, en décembre 2019, poursuit Youssouf Keïta, une nouvelle équipe fut constituée et a été présidée par Mamourou Keïta, ex- Maire de 2009 à 2016, non moins secrétaire général de l’ADEMA et candidat du parti dans la commune, nommé par le Ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Boubacar Alpha Bah, vice président de l’ADEMA national. « Là, nous concluons qu’on est bien servi que par soi-même », ajoute Boubacar Maffa Diarra. Cette situation, ajoute le porte-parole, crée des officiers d’Etat civil dans les centres, la représentation de la commune par deux présidents. Et comme conséquences que cela a provoqué, dit-il, nous pouvons citer l’accroissement de l’incivisme de la population pour non paiement des taxes et impôts ; les faux actes d’Etat civil délivrés aux usagers par des autorités non règlementaires ; la dilapidation du fonds public de la collectivité ; la réticence des partenaires à intervenir dans une commune instable ; la guerre clanique et fratricide entre frères et sœurs d’une même commune ; le non suivi des actions de développement communal ; l’obstacle et le refus de la continuité des projets de développement à l’endroit de la population sous prétexte que l’initiateur est l’équipe 1 ou 2 ; l’enclenchement de procédures interminables devant les tribunaux. Autres conséquences provoquées par cette crise, ajoute Youssouf Keïta, sont : l’enclenchement de conflits intercommunautaires entre les villages ou les populations du même village ; la destruction des biens de l’Etat et de la collectivité ; la méfiance entre les usagers et l’administration communale ; la division au niveau du personnel communal ; le règlement incessant de comptes par les autorités du jour. « Bref, seulement des actes qui ne contribuent qu’au flanchement et la destruction d’une commune », souligne Boubacar Maffa Diarra. Et Youssouf d’ajouter : « la commune de Mandé est une commune dotée de réserves foncières par excellence, or, l’autorité intérimaire ne peut aliéner ni un patrimoine, ni un bien de la collectivité, cela aussi constitue une entrave au développement de la commune, de surcroît, à la satisfaction de la population ».

Et pour conclure, dit Youssouf Keïta, nous disons, eu égard de ce qui précède, que l’administration n’a fait que piétiner les textes dans la commune aux fins d’intérêts partisans en créant un conflit intercommunautaire et en entravant de cinq ans, le développement régulier de la commune. « La seule suggestion acceptable serait la mise en place d’une nouvelle équipe dans la commune pour mettre fin aux bavures », conclut Youssouf Keïta.

L’invité d’honneur, Salif Keïta, a répondu à la jeunesse. « Je ferai tout mon possible, je mettrai tout en œuvre, pour porter haut votre préoccupation, notre préoccupation, étant fils du Mandé, afin qu’une solution heureuse soit trouvée », a promis l’international Domingo de la musque malienne. Pour finir, il les a invités à éviter les bagarres, les querelles pour ne pas en rajouter à la crise que vit le Nord, le centre et une partie du Sud de notre pays aujourd’hui. «Si le Mandé est atteint en plus de ces zones, il n’y aura plus de Mali », a averti Salif.

Hadama B. Fofana

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